Archives de catégorie : Economie

Aviation: Politiques et Académiques à l’œuvre.

« Un voyage en avion pèse sept à onze fois plus sur l’environnement que le même trajet en train. C’est sur les distances inférieures à 700 kilomètres que cette différence est la plus grande », affirme ICI l’Université d’Anvers. C’est pourquoi, elle vient d’interdire à son personnel d’utiliser l’avion pour des voyages de moins de 8 heures. Elle prendra les coûts supplémentaires en charge. Il semblerait que les Cliniques universitaires Saint-Luc appliqueront une décision similaire.

Sachant que la pollution générée par les avions ne se limite pas au seul kérosène brûlé, la France vient d’interdire toute connexion aérienne quand il existe une alternative en train de moins de 2h30. Cette décision a été validée par la Commission européenne. Les Pays-Bas veulent supprimer les vols Amsterdam/Bruxelles. Une certaine logique climatique commence à s’imposer. On passe à l’acte pour les courts courriers. Les Bruxellois survolés inutilement ne peuvent que s’en réjouir.

Cependant, dans le même temps, toujours à Anvers, l’aéroport subsidié par le fédéral vient de décider de relancer pour la quatrième fois une liaison aérienne directe avec Londres, alors qu’il existe l’Eurostar. A Davos, plus de mille vols supplémentaires – dont de nombreux jets privés – auraient contribué au transport des invités au Forum économique. Personne ne demande comment Philippe et Mathilde s’y sont rendus …  

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Maîtriser notre énergie

Electrabel était un producteur public d’énergie. La vague des libéralisations a mis la production d’énergie dans les mains du privé. Electrabel a été vendu à Suez en 2003. Grâce à la concurrence, c’est le marché qui allait en réguler les prix au profit du consommateur.

Force est de constater, qu’à Bruxelles en particulier, cette concurrence n’a pas vraiment joué, vu la taille réduite du territoire, pendant que le privé engrange d’énormes profits. Des voix s’élèvent aujourd’hui pour un opérateur public chargé de produire une partie de notre énergie, par exemple avec des panneaux solaires sur nos nombreux bâtiments publics, le reste serait acheté aux producteurs les plus compétitifs.

Une proposition d’ordonnance est en cours du côté du PS, mais n’a pas encore été déposée au parlement bruxellois. Le PS souhaite que cette idée de producteur et distributeur publics fasse partie des enjeux du gouvernement prochain, et en attendant, voudrait déjà en débattre au parlement pour être moins dépendants. Nos lecteurs économistes ont-ils des réactions à ce sujet ?

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Happy Monday. Recyclons.

Fini d’extraire, de fabriquer et de jeter, le recyclage des matières et des bâtiments progresse.

Gagner 900 milliards. C’est ce que l’Europe pourrait engranger d’ici 2030, si elle se convertissait à l’économie circulaire, plutôt qu’en suivant le modèle économique actuel, basé sur « Extraire, Fabriquer, Jeter ». C’est la Fondation Mac Arthur qui l’affirme. Elle en résume les principes de manière très brève, très simple et très claire ICI

 Energie solaire. Une société suisse est arrivée à faire fondre de l’acier issu du recyclage en concentrant le rayonnement solaire. Une première étape dans la décarbonation de la sidérurgie. Plutôt que d’acheter ses barres métalliques en Chine, Panaterre a décidé de produire son propre acier, de qualité horlogère, à partir du recyclage de nombreux déchets d’acier.

Occupations temporaires. Bruxelles compte un nombre incroyable de bâtiments inoccupés, on parle de sa vingtième commune ! Permettre à des associations d’en user temporairement constitue un progrès, en attendant une réaffectation définitive. See U, aux casernes, fut la plus grande de Belgique. Alle Du Kaai a abrité une trentaine d’organisations le long du canal. Aujourd’hui, la ville de Bruxelles met à disposition rue des Grands Carmes, un espace à l’abandon depuis 20 ans,  pour y créer un espace pluridisciplinaire LGBTQIA +. 

Les entreprises reviendront.

Pour quelques éditorialistes, le plan Good Move pourrait générer la fuite d’un certain nombre d’entreprises installées à Bruxelles et plus particulièrement celles basées sur l’économie de la connaissance. Les difficultés de circulation et de stationnement ainsi que les embouteillages quotidiens seraient la cause de leur désaffection. Un certain nombre de commerçants et un syndicat d’indépendants tiennent les mêmes propos basés sur un sondage assez basique. Le projet de ville apaisée de Good Move serait la cause d’un déclin économique de Bruxelles ou les prémices d’une autre vie urbaine.

Olivier Willocx , le CEO de la Chambre de Commerce de Bruxelles (BECI) se livre dans une interview à La Libre. Il affirme que la stagnation de l’économie de la connaissance à Bruxelles n’a rien à voir avec l’accessibilité. Si les nouveaux plans de mobilité ont pu faire fuir quelques entreprises, ils en attireront bien d’autres après une période de stabilisation, comme cela a été le cas ailleurs en Europe. « Je fais le pari que demain, certaines des grosses entreprises qui ont quitté Bruxelles vont complètement revenir dans le centre. Simplement parce que cela reste la zone la plus accessible et que le schéma sans voiture devient quelque chose d’attirant.”

Selon Olivier Willocx, le futur de l’emploi réside loin de la périphérie. “Un certain nombre des moins de 30 ans, y compris diplômés, voire hautement diplômés, n’ont pas leur permis de conduire. Les zonings de Wavre ou de Zaventem n’attirent plus les jeunes, qui préfèrent sans hésiter travailler dans le centre de la capitale ». Pour lui, « la bataille de la ville de Bruxelles s’inscrit dans la durée et non dans l’immédiateté”. Un mauvais moment à passer donc.

26 ans chez papa et maman

Jeune autonomes ?

L’année dernière, les jeunes Belges sont restés – en moyenne – vivre chez leurs parents jusqu’à l’âge de 26 ans ! C’est 6 mois de plus que l’année précédente: un record. En 2012, la moyenne était encore légèrement inférieure à 25 ans.

Selon le sociologue de la famille Dimitri Mortelmans (UAntwerpen), l’âge auquel les jeunes commencent à vivre de manière indépendante est désormais exceptionnellement élevé. Cause principale selon lui : la crise du Covid et l’incertitude qui en résulte sur le plan économique. L’augmentation du coût des produits énergétiques fait aussi que les jeunes ne sont pas prêts à vivre seuls très rapidement.

Ces statistiques sont établies pour l’ensemble de la Belgique, sans que nous puissions distinguer la situation par Région. Pour Bruxelles, tout porte cependant à croire que le montant élevé des loyers s’est ajouté à la crise de la Covid-19. En réaction, les jeunes ont reporté leurs projets. Par contre, les Suédois sont plus rapides, ils quittent déjà le foyer familial dès 19 ans. Les Portugais par contre, restent chez leurs parents jusqu’à 33 ans. En savoir (un peu) plus ICI.