En ville, l’absence de bruit serait « un nouveau luxe, la capacité à trouver l’émerveillement dans le quotidien », « un manque de silence qui empêche de penser, du silence comme facteur de bien-être ». Un luxe qui n’est plus à la portée de tous. C’est la conclusion d’un groupe d’habitants du centre-ville exposés aux très nombreux « grands événements » que la Ville organise dans l’espace public pour attirer des visiteurs.
Ces déluges de décibels s’ajoutent à ceux produits par la circulation, les avions, les bars, les discothèques, les terrasses et depuis peu les rooftops. Pour les riverains proche de la Monnaie et De Brouckère il y a un groupe WhatsApp, pour les autres victimes une page Facebook “halte à la pollution sonore” pour partager des constats. La Ville va jusqu’à leur proposer des chambres d’hôtel. Il n’est pas exclu qu’ils demandent à rencontrer Philippe Close – le bourgmestre d’une ville qui ne dort jamais – pour mettre fin aux abus. Nous y reviendrons.
« Le bruit affecte notre santé », c’est le titre d’une remarquable enquête à laquelle s’est livré Le Monde. « Perte auditive liée au bruit avec des conséquences extra-auditives. Pas de traitement possible pour la perte d’audition, surtout en direction des enfants. Tous les 3 dB, l’intensité sonore double. Le coût social du bruit en France est de 147,1 milliards d’euros ». Tout démontre qu’il s’agit d’un vrai problème de santé publique, mais ce n’est pas une fatalité. N’est-il pas urgent d’agir ?