Archives de catégorie : Urbanisme

Vienne et Copenhague.

Bruzz s’est rendu à Vienne et à Copenhague pendant la canicule de septembre. Ils en ramènent quelques idées dont Bruxelles pourrait s’inspirer, vu qu’elle doit aussi se préparer à des pluies plus violentes et à des températures plus tropicales. D’autres idées de Bruzz ICI, LA et encore LA.  Le Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS) bruxellois doit dessiner l’avenir de la ville de demain. Il sera en discussion le samedi 7 octobre de 10 à 13h à Flagey. Inscription ICI.

Copenhague. Après le déluge de 2011, la ville s’est armée contre les pluies abondantes. Elle tente de collecter l’eau de pluie dans le plus grand nombre d’endroits possible et de la ralentir grâce à de nouvelles zones vertes, qui servent de tampon et si nécessaire de parc inondable. Cette disposition réduit également les émissions de CO2, offre des espaces de loisirs aux citadins, développe la nature en ville et rafraîchit l’environnement. L’eau de pluie retenue permet aussi au port d’accueillir les nageurs.

Vienne. Le centre-ville n’est pas descendu en dessous de 30 °C à longueur de nuits. Un voyage dans le futur. Face à cet effet d’îlot de chaleur urbain, Vienne a pris toute une batterie de mesures. La plus banale mais la plus importante: planter beaucoup plus d’arbres dans la ville. Mais aussi des micro oasis de fraîcheur. Des sols plus perméables. La ville comme une grande éponge. Une ville qui arrive à utiliser le vent comme un grand ventilateur urbain et qui aménage des aires de jeux d’eau de plus de 300 arroseurs.

Une voie vraiment Royale ?

Il y a 10 ans que divers projets de rénovation de cette emblématique place néoclassique de 1782 se sont retrouvés sur la table. L’ARAU en retrace les rétroactes et déplore que le projet n’ait pas fait l’objet d’un réel débat public. Aujourd’hui Beliris, qui en sera le maître d’œuvre, a son permis en poche. Le réaménagement fera la part belle aux piétons et valorisera les façades dotées d’un nouvel éclairage. La durée des travaux devrait être d’un an et demi.

S’il faut se réjouir de voir ce projet enfin aboutir, certains se posent des questions quant à la circulation pendant les 18 mois de travaux, mais aussi plus durablement, lorsque les trams et les voitures se partageront la même voie carrossable, avec un système de feu donnant la priorité au tram. Les engorgement seront sans doute inévitables.

L’association Quartier des Arts regrette que les pressions exercées par la STIB (1) aient abouti à déplacer les voiries à l’avant de la statue de Godefroid de Bouillon plutôt que du côté de l’église, afin de réserver le grand espace piéton face à la vue sur la ville basse, plutôt que face à la circulation. Une réaction est-elle encore possible ?

(1) Parce que la STIB a toujours dans ses cartons un projet de ligne de tram descendant vers la gare centrale par la rue Ravenstein

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Le futur de nos arbres.

Il ne se passe pas un jour où l’on n’apprend des projets d’abattage d’arbres en bonne santé, avec des arguments souvent très discutables. Les derniers en date sont les 238 arbres menacés par un projet immobilier à Auderghem. Un projet de logement intéressant, mais pour lequel la commune devrait d’emblée préciser le nombre d’arbres matures à conserver. Nulle part, concilier arbres, logement et patrimoine ne devrait être hors de portée. 

D’autres arbres sont aussi en sursis ou condamnés: 67 au Rempart des Moines, 150 au Donderberg, 14 place de la Liberté, 77 avenue du Port et bien d’autres encore, alors que 128 tilleuls ont déjà été abattus avenue de Stalingrad pour le Métro3 et plus de 300 pour la rénovation de la Cité administrative. Des situations que nous avons déjà dénoncées ICI. Bien sûr, les promoteurs disent vouloir les remplacer par de jeunes sujets, mais leur développement est lent et imprévisible. Heureusement, les citoyens veillent et agissent, parfois la Ville, comme vous le constatez pour chacun des dossiers soulignés.

Au-delà des belles déclarations d’intention, ne faudrait-il pas agir ? Dès le début de la procédure de permis, communes et Région ne devraient-elles pas indiquer d’emblée les d’arbres qui doivent être conservés ? Ne serait-ce que pour la fraîcheur qu’ils procurent aux riverains. Aux auteurs de projet à y adapter leurs plans ou à renoncer. Une démarche d’autant plus utile dans les quartiers en manque d’espaces verts et où chaque arbre compte. Faute d’inventaire des arbres à l’échelle de la Région, IEB  propose aux citoyens de collaborer à une cartographie de nos arbres en vue de les protéger.

arbres en péril place de la Liberté ©Zinneke CC BY-SA 3.0

Quel relogement ?

Gare du Midi, les lignes bougent enfin. L’opération spéciale qui a mobilisé samedi plus 200 policiers et membres des services de sécurité autour de la gare s’est soldée par près de 60 arrestations. Un dossier assez complet et des images ICI. Le centre de crise national a livré vendredi ses trois mesures et s’est penché hier sur l’analyse de l’opération coup de poing. Elle devrait se trouver dans la presse aujourd’hui, mais le bourgmestre de Saint-Gille livre déjà ses commentaires. Certains pensent que tout cela n’est que de la com.

Il n’est pas inutile de rappeler que la gare du Midi et ses abords ne sont pas prévus, ni équipés, pour accueillir des personnes sans domicile. Les  avoir contraintes de quitter ces lieux n’a de sens et ne sera durable, que si d’autres équipements sont disponibles pour les héberger dignement. La situation est connue depuis longtemps et les autorités ont eu tout le temps pour mobiliser et équiper plusieurs des nombreux immeubles vides que compte le territoire bruxellois.

Vous trouverez dans Bruzz le point de vue du géographe urbain Eric Corijn et tous les commentaires qui l’accompagnent. Nous avons traduit l’article pour vous ICI avec DeepL.com. Il faudra revenir sur cette situation qui pointe la responsabilité de la Région et qui se reproduit à peine différemment à la gare du Nord. La place du fédéral doit aussi être clarifiée. A Zaventem, c’est le fédéral et pas la police locale qui veille à la sécurité.

Planter partout.

« Il est nécessaire que chaque quartier soit assez vert, plus encore maintenant avec le réchauffement climatique. Les arbres sont aussi bénéfiques pour le bien-être physique et psychique, et s’intègrent parfaitement dans le paysage urbain. Nous devons donc chercher des endroits où les racines des arbres peuvent se développer en toute liberté » Ans Persoons, alors échevine de l’Urbanisme à la ville de Bruxelles et aujourd’hui en charge à la Région.

Elle poursuit: « Ensuite seulement nous dessinons en conséquence un plan qui intègre les arbres. La règle est : partout où cela a du sens, nous plantons un arbre. Planter des arbres en pot n’est pas une solution. Ils ne vont pas croître dès lors que les racines ne peuvent pas s’étendre. De plus, les bacs à plantes servent souvent à accueillir les déchets ».

Dans le centre historique et dans certains quartiers densément bâtis, les conduites de gaz, d’eau, d’électricité et les différentes lignes de télécom ont envahi tout l’espace sous les trottoirs. C’est donc dans les bandes réservées au stationnement qu’il va falloir implanter des arbres. Selon nous, même des « arbres en pots » enterrés peuvent donner d’excellents résultats, comme on peut le constater sur le piétonnier Anspach ou à l’Albertine. Planter partout est aujourd’hui réalisable et donc indispensable.

A Anspach, en pots enterrés, les arbres se développent très bien et offrent une ombre propice