Archives de l’auteur : Yvan Vandenbergh

À propos Yvan Vandenbergh

Citoyen bruxellois engagé, passionné par l'avenir de notre Ville-Région

Le péage urbain à la rescousse ?

Maintenir la dette de Bruxelles à un niveau raisonnable tout en réalisant des investissements, y compris le Métro 3 ? Le ministre du Budget compte sur les recettes d’un futur système de péage routier bruxellois, qui remplacerait les autres taxes auto. La Flandre et la Wallonie, jadis favorables à la taxe kilométrique, ont abandonné l’idée et menacent la capitale de boycott. Sans ces rentrées, notre dette risque cependant d’atteindre 17 milliards d’euros en 2028, soit 286 % de nos recettes !

Sven Gatz veut maintenir la dette sous les 205%, pour éviter la dégradation de notre note de cotation, ce qui entraînerait des charges d’intérêt plus lourdes. Ce n’est pas seulement de l’extérieur que le plan du ministre Open VLD est combattu. Au sein même du gouvernement bruxellois, le PS ne ménage pas ses critiques et s’oppose à la mise en place de cette taxe au kilomètre parcouru, que les Belges sont pourtant nombreux à souhaiter.

“On ne va pas résoudre les embouteillages à Bruxelles causés par les navetteurs avec une taxe peste, d’autant plus inacceptable qu’elle toucherait aussi les Bruxellois qui, pour des raisons familiales ou professionnelles, n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture”, a déclaré Ahmed Laaouej, président du PS bruxellois. Le projet devrait cependant se retrouver sur la table du gouvernement en fin de mois. Ambiance.

Happy Monday: au-delà des rêves.

Au Parlement bruxellois, 100 jeunes à l’image de Bruxelles viennent de livrer les conclusions des trois journées de réflexion de la Youth Coalition, mise en place par Brussels 2030. C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’ils ont fait part de leurs rêves sous les applaudissement nourris des nombreux invités. Pour que ces rêves puissent devenir réalité, ils ont aussi aligné un grand nombre de solutions concrètes que nous publierons dès qu’elles seront en ligne. Ils n’ont pas manqué non plus de fixer leurs exigences pour que tout cela ne reste pas lettre morte.

Ces jeunes souhaitent que Bruxelles soit désignées Capitale européenne de la Culture en 2030. Ils voudraient pouvoir être fiers d’une culture bruxelloise diversifiée, qui soit un exemple pour les autres villes. « Bruxelles, rendez-vous du monde ». Une participante affirme avec détermination : « Paris fait des jeunes des Parisiens, Londres fait d’eux des Londoniens, Bruxelles vous permet d’être vous-même ».

 Ce qui fut le plus frappant, c’est la détermination de ces jeunes. Leur implication pourrait les rendre capable de surmonter bien des obstacles. Le président du parlement leur a dit : « Vos demandes sont désormais dans les mains des ministres du gouvernement ». Il s’agira de ne pas décevoir ces jeunes et à travers eux, tous ceux dont ils ont été les porte-parole. On se souviendra de ce qu’il est resté des 250 propositions de la Convention pour le Climat en France, avec des notes de 3,3 sur 10 de la part de 96 de ses membres …

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Des villes concurrentes.

Avez-vous déjà vu cette pub surprenante et impérative sur certains véhicules de la STIB ? dont le budget dépend pourtant largement de la Région bruxelloise. La ville de Mons y fait les yeux doux aux Bruxellois pour qu’ils déménagent ! Les deux Brabant attirent déjà discrètement un grand nombre de Bruxellois sur leur territoire et se réjouissent d’encaisser leurs contributions. Ottignies ou Malines ne sont jamais qu’à un bon quart d’heure de Bruxelles en train. Mons débauche plus ouvertement.

Le prix des logements à Bruxelles – tant à l’achat qu’à la location – n’est pas pour rien dans la tentation de l’exode. Les deux Brabant étant à leur tour devenus inaccessibles à une partie de la classe moyenne bruxelloise, c’est le Hainaut qui semble avoir le vent en poupe. La mise en service  prochaine (?) du RER pourrait encore amplifier le phénomène.

Bruxelles manque de logements publics pour contrebalancer les prix des promoteurs privés. Des programmes comme ceux de Citydev, du Fonds du Logement ou de Community Land Trust doivent absolument être amplifiés pour  pouvoir retenir à Bruxelles une classe moyenne incapable de se tourner vers le privé. Bruxelles manque aussi cruellement de logements sociaux (50.000 personnes en attente). Rénover le parc de logements sociaux énergivores existants s’impose, tout comme en construire de nouveaux dans les communes qui en comptent peu ou même pas du tout. La mixité de la ville n’est elle pas aussi à ce prix ?

Vous connaissez l’EVRAS ?

Un guide pour l’Education à la Vie Relationnelle, Affective & Sexuelle (EVRAS) a l’usage des animateurs aété adopté par les parlementaires de la Fédération Wallonie Bruxelles. Sur les réseaux sociaux comme dans la rue, fusent de nombreuses critiques et des craintes émises par des parents et des associations. Pour des raisons religieuses ou morales, ils ne veulent pas de ce programme de deux heures en 6e primaire et en 4e secondaire. Suite à ces réactions, la formulation des passages jugés problématiques sera revue.

Instruire les jeunes est un devoir pour l’école. Pour les parents il y a obligation à permettre à leurs enfants de recevoir cet enseignement, dont le contenu a été voté à la quasi unanimité. Un lecteur s’inquiète de la violence de certaines réactions qui confinent à la barbarie, quand le feu est mis à certains établissements. Il s’inquiète aussi de l’attitude qui sera de mise lorsque certains enfants seront absents ou « malades » lors du déroulement de ces animations.

Dans la synthèse du message de ce lecteur, vous trouverez également des liens vers des articles de presse, ainsi que l’évocation d’une similitude avec « l’absence » du roi Baudouin pour des raisons religieuses, lors du vote de la loi dépénalisant l’avortement. Avec ce que les enfants peuvent entendre de leurs copains et copines, voir dans la rue ou découvrir sur internet, n’est-il pas indispensable que l’école puisse faire le point et réponde à leurs questions ? Le Soir se penche sur les critiques, fondées ou pas.

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Logement touristique.

Nous y revoilà. Traditionnellement, c’était la fonction des hôtels d’héberger les touristes. Si le développement du Homestay – logement chez l’habitant – fut une expérience nouvelle intéressante, sa « marchandisation » par l’arrivée de plateformes comme Airbnb a changé la donne. Un certain nombre de propriétaires ont vite compris qu’il pourrait être plus rentable de louer à la journée plutôt que de signer un bail à long terme avec un vrai locataire.

Des entreprises ont parfois aménagé des immeubles entiers en hébergements de courte durée. On ne loge plus chez l’habitant, on ne partage plus rien avec lui, on est dans une sorte d’hôtel pas cher avec peu de services. Pourquoi pas ? malgré une forme de concurrence avec l’hôtellerie, qui a plus d’obligations. C’est que des milliers de logements échappent ainsi à un parc immobilier bruxellois, déjà incapable de répondre à la demande. Dans certains quartiers, la cohabitation des habitants avec ces personnes de passage – souvent venues faire la fête – est devenue problématique.

C’est pourquoi la Région a fini par édicter des règles à la hâte. Règles qu’elle doit d’ailleurs revoir. Pour resserrer la vis, elle compte sur les communes qui ont des moyens pour agir à la fois contre les logements vides et les nombreux hébergements touristiques illégaux. Airbnb se montre peu collaborant et les communes manquent d’inspecteurs proactifs pour détecter les nombreux  abus. Elles attendent trop de la délation par les riverains, dont ce n’est pas la tâche. L’Europe vient aussi de s’en mêler. Cet article du Soir en dit plus.