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Des cabinets pléthoriques.

84  personnes travaillent au cabinet de Rudi Vervoort, les voilà.  57 sont au cabinet d’Alain Maron, 48 chez Elke Van den Brandt, soit près de 400 personnes en tout pour gérer les matières d’une ville d’un million deux cents mille d’habitants, sans compter celles des 19 communes … Cela génère évidemment un coût et ne manque pas d’interpeler les citoyens bruxellois. Comment en est-on arrivé là ? Un numéro de Déclic à la RTBF détaille tout cela ICI.

Les ministres sont donc des élus mis en place par les partis de la majorité et il leur appartient de faire des choix politiques et des arbitrages à partir de l’accord de majorité qui lie les membres de la coalition. Comme les ministres sont des « généralistes », ils s’entourent de « spécialistes » qui préparent les dossiers et les conseillent avant de prendre des décisions. Pourquoi les ministres ne consultent-ils pas plutôt leurs administrations, qui gèrent le matières au quotidien et ont souvent une vision à long terme ?

C’est que les administrations sont victimes de nominations politiques et les ministres en place ne font pas confiance a des directeurs d’administration qui ne seraient pas du même bord qu’eux. Ils s’entourent donc de conseillers maison, parfois issus de sociétés privées, ce qui peut  provoquer des conflits d’intérêts et du découragement dans les administrations bruxelloises. La taille des cabinets inquiète l’économiste Philippe Defeyt en terme de démocratie. Réduire les cabinets à du simple secrétariat ? ou même les supprimer ?

Réformer l’Etat

Pour Bruxelles une nouvelle réforme de l’Etat est nécessaire en 2024 pour sortir de la lasagne institutionnelle, dont tout le monde se plaint. Encore faut-il qu’il y ait consensus pour une telle réforme au niveau fédéral. Une autre Belgique basée sur quatre Régions tenait la corde il y a peu, au moins du côté francophone, ce n’est manifestement plus le cas aujourd’hui. Faut-il y renoncer ?

Samedi dernier, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort a déclaré que Bruxelles se devait de demander une plus juste reconnaissance de la richesse économique que notre Région procure à tout le pays et exiger de disposer des moyens nécessaires pour y parvenir. La Région viendra aussi avec des propositions de simplification et de coordination des différents acteurs en son sein. Rudi Vervoort précise sa vision ICI.

Bruxelles demandera un juste retour de la richesse créée sur son territoire, qu’elle réinvestira au profit de tous, citoyens, Bruxellois, travailleurs, navetteurs, et tous les Belges“. Mais aussi “Plus de Région, moins de communautaire ». Il faudra sortir Bruxelles du moule dans lequel elle a été contrainte de se glisser. L’horizon c’est 2030, avec des objectifs de transition économique, sociale et environnementale, et aussi une candidature au statut de capitale européenne de la culture.

Un futur sans argent ?

A Bruxelles, certains quartiers ne disposent plus de distributeurs de billets. Les banques ne vous permettent plus de retirer dans leurs agences l’argent que vous leur avez confié. La gestion de l’argent cash et la maintenance des distributeurs est un service qui leur coûte. Elles ont donc décidé de rationaliser, entendez réduire l’usage du cash et Batopin commence par la raréfaction des distributeurs de billets. Le gouvernement a dû s’en mêler: en ville il y aura un distributeur tous les 2 km … soit 4 km aller/retour !

Priver les Bruxellois d’un accès au cash, c’est les garder captifs. C’est aussi exclure toute une partie de la population. Le cash est émis par les banques centrales et c’est un bien public. Le système bancaire est privé et nul ne peut être contraint d’y souscrire. Le Vif consacre un édito à I’analyse en profondeur de cette stratégie et Anne-Sophie Bailly de conclure à propos des monnaies: « Si vous ne voulez pas qu’elles disparaissent, veillez simplement à toujours en avoir sur vous ! ».


>> >  Suite au billet sur la Zorgas, des lecteurs demandent comment s’affilier à cette Zorgas ? La plupart des mutuelles vous permettent de le faire par leur canal, sinon vous envoyez vos nom et adresse et votre numéro national (noté sur votre carte d’identité) à <vlaamsezorgkas@zorg-en-gezondheid.be> et il vous enverront le formulaire à remplir. Vu que c’est une initiative de la Communauté flamande, tout se passe naturellement en néerlandais.

Concurrence entre Régions et entre Communes.

Depuis longtemps, pour attirer des investisseurs, les Etats disposent de l’arme de la fiscalité. On l’a vu avec l’Irlande et plus récemment avec les Etats Unis. Au niveau de l’Europe, l’incapacité de l’Union à mettre fin à la concurrence fiscale entre les États membres, comme dans la protection des travailleurs, nuit manifestement aux efforts de lutte contre la pauvreté. Pareil au niveau des Régions et même des Communes.

Ainsi, Bruxelles est victime des politiques fiscales menées par la Flandre et la Wallonie pour attirer des contribuables nantis. Si la réforme de l’Etat a prévu que les Régions peuvent accroître la progressivité de l’impôt mais pas la réduire, pour éviter cette concurrence, l’assiette fiscale réduite de la Région de Bruxelles l’a contrainte à augmenter ses impôts. Vivre à Bruxelles devient de plus en plus cher. Ménages comme entreprises sont ainsi amenées à voter avec leur pieds:  ils déménagent.

Au niveau de communes bruxelloises, pour boucler leur budget, celles-ci comptent sur leurs deux principales taxes: les additionnels à l’impôt des personnes physiques et au précompte immobilier. Les taux sont souvent plus bas dans les communes riches dont l’assiette fiscale est élevée et dans les communes plus pauvres, les taux sont nécessairement plus élevés, comme le relève Le Vif. Une injustice qui pourrait être corrigée en régionalisant ces matières. Les économistes me corrigeront et on y reviendra.

Happy Monday: Bruxelles se réveille.

Bien avant la naissance de ce blog, des Bruxellois engagés – et fort peu de Bruxelloises faut-il le dire – se réunissaient déjà depuis 1999 à La Tentation, rue de Laeken. Ils y discutaient de l’avenir de Bruxelles, au-delà des barrières linguistiques qui minaient la vie politique et la société civile depuis de très nombreuses années.

” Si une véritable conscience bruxelloise était déjà en train de naître du côté flamand, la sauce n’avait pas encore pris du côté francophone tant était toujours dominante l’idéologie du Bruxelles français. Ce courant disposait alors d’un puissant moniteur: le quotidien Le Soir qui incarnait sans faiblir l’identité francophone de la ville ” avec le FDF comme maître à penser.

Alors que d’un côté « les Flamingants menaçaient d’annexer « Brüssel » sur fond de bruits de bottes » de l’autre côté « des francophonissimes prétendaient représenter 95% de la population et méprisaient le néerlandais ». Le Club de la Tentation, mais aussi Les Vendredis de la ville vont adopter un autre ton et préfigurer ce qui deviendra bien plus tard le « Nouveau mouvement bruxellois » avec Manifesto, L’Appel des Bruxellois, Les Etats Généraux de Bruxelles repris ICI et puis la publication de « Demain Bruxsels ».

Le Blog Cosmopolite vous en dit plus sur cette longue évolution.