Une ville jardin.

Singapour, ville du futur ? Avec une population de 6 millions d’habitants sur une superficie égale à Hambourg, l’île de Singapour a la densité de population la plus élevée du monde  (après Monaco). On pourrait s’attendre à des empilements de béton et d’asphalte. C’est sans compter sur la volonté ferme de la Cité-État de limiter la hausse des températures. Des transports en commun très efficaces et les voitures les plus coûteuses du monde astreintes à des péages onéreux ont dissuadé les habitants de se motoriser. Chaque projet est aussi analysé sous l’angle de son impact climatique.

C’est cependant en verdissant la ville et ses immeubles que le gouvernement de Singapour est arrivé à baisser la température de 2 à 3° et à créer des espaces de fraîcheur appréciés de la population. Singapour est une forêt de gratte-ciel futuristes au milieu d’une végétation dense avec des allures de jungle urbaine. La moitié de la surface du pays est déjà végétalisée et pas moins d’un million d’arbres supplémentaires doivent être plantés d’ici 2030. Le RTBF y consacre un reportage flatteur mais instructif.

Ce miracle urbain n’aurait cependant pas été possible sans le statut de Cité-État de l’île, sans sa richesse, sans sa population disciplinée composée de 78% de Chinois et sans un gouvernement autoritaire mais intègre, qui ne craint pas de prendre les mesures impopulaires nécessaires, avec le concours d’une administration performante et de conseillers scientifiques internationaux. Même si nous aurions quelque peine à y vivre et à être ainsi dirigés, il y a des leçons à tirer de l’efficacité de la Cité-État au régime hybride, pas entièrement démocratique.

City in the jungle, Airport et projet OMA

Qui gouverne la planète ?

Sur le plan climatique, le futur de Bruxelles ne se décide pas chez nous. Les changements climatiques auxquels nous assistons sont planétaires … mais il n’y a pas de gouvernement de la planète. L’ONU et la COP28, qui tentent d’en tenir lieu, n’ont pas de pouvoir contraignant et sont l’objet d’importantes manœuvres de lobbying, notamment des détenteurs d’énergies fossiles. Les conclusions de la COP 28 seront attendues avec espoir, mais ne suffiront très probablement pas à atteindre les objectifs fixés à Paris.

Le bilan 2023 de “Global Carbon Project” révèle qu’au lieu de diminuer, les émissions globales de CO2 ont encore augmenté de 1,1% par rapport à 2022.  La combustion des énergies fossiles va produire 36,8 milliards de tonnes de gaz à effet de serre auxquels il faut ajouter 4,1 milliards de tonnes provenant de la déforestation et du changement d’occupation des sols. Pour la première fois, les émissions totales dépasseront les 40 milliards de tonnes.

Tout va se jouer dans les 10 ans qui viennent, selon un article à paraître dans Earth System Science Data repris par Loïc Chauveau, dans un billet que je vous invite à lire. Tout n’est donc pas encore plié, il n’est pas encore tout à fait trop tard, mais les Etats doivent arrêter de tergiverser et de penser court terme. Ils doivent mettre l’industrie au pas, revoir tout projet à l’aune de sa durabilité, encourager les comportements vertueux et lutter contre les inégalités qui ne cessent de croître.

Un vote est un vote.

Les élections approchent. Un article de De Morgen – traduit ICI par DaarDaar – rappelle que la ministre flamande Zuhal Demir (N-VA) a déclaré à la VRT « La Belgique n’est pas une démocratie ! Aux Pays-Bas, un vote est un vote ! En Belgique, un vote flamand vaut moins qu’un vote francophone». Voilà des années que cette affirmation circule, tout particulièrement au sein de la N-VA et du Vlaams Belang. Il s’agit pour eux de démontrer que la démocratie belge « ne fonctionne pas ».

Ce n’est pas vrai. Malgré certaines apparences trompeuses. Le journaliste du Morgen le démontre chiffres à l’appui. Les 150 sièges du parlement – qui représente le peuple – sont répartis de manière parfaitement proportionnelle aux chiffres de la population (et non des électeurs). Chaque province flamande, chaque province wallonne et Bruxelles se voit attribuer le nombre de sièges correspondant au chiffre de sa population.

Chaque voix a donc la même valeur. Ce qui donne parfois l’impression qu’il en est autrement, ce sont les écarts dans les proportions de voix à l’intérieur des circonscriptions, notamment en raison d’un nombre plus élevé d’électeurs absents, de votes blancs et de votes nuls. Voilà un vilain canard à qui De Morgen a (définitivement ?) tordu le cou.

Gaz/Electricité: baisse spectaculaire

Billet d’humeur

C’est précisément parce que l’énergie était chère, que les Bruxellois ont commencé à baisser le thermostat, à réduire la lumière, à commence à isoler leur logement. Alors, la baisse spectaculaire des contrats fixes en électricité et en gaz ne risque-t-elle pas de mettre fin à ces vertueuses habitudes ? Bon pour le portefeuille mais pas pour le climat.

Lorsque les prix de l’énergie montaient en flèche, l’Etat est intervenu à grands frais pour les ramener à un plancher acceptable. Maintenant que les prix baissent, ne serait-il pas logique que l’Etat limite cette baisse par exemple par une hausse de la TVA ? Qui suis-je pour proposer cela ? J’entends déjà les commentaires … Il ne s’agit cependant pas de remplir les caisse de l’Etat, mais bien de sauvegarder les gestes d’économies  d’énergie acquis.

Si une TVA majorée pour l’énergie ambitionne de maintenir les habitudes prises, la TVA sur des produits alimentaires de première nécessité pourrait baisser d’autant. Le budget global des ménages n’en serait pas modifié et les économies d’énergie pourraient se maintenir.  Ou alors un chèque “vie chère” qui compense cette hausse de TVA pour les moins nantis ? Qu’en pensez-vous ?

https://www.rtbf.be/article/gaz-et-electricite-baisse-spectaculaire-des-tarifs-des-contrats-fixes-conclus-en-decembre-11295927?utm_campaign=RTBF_INFO_FLASH_+04-12-2023&utm_medium=email&utm_source=newsletter

Un Victor Horta méconnu.

A l’abandon depuis 50 ans, le Magasin Absalon est sur la liste de sauvegarde du patrimoine depuis 1997, mais continue à dépérir. Cet étonnant atelier de mercerie et bonneterie ne paie pas de mine de l’extérieur, mais à l’intérieur on retrouve des traces de la patte de Victor Horta, qui l’a conçu en 1921 à l’arrière de Saint-Géry, à cheval sur la rue Van Artevelde et la rue Saint-Christophe. Bruzz en dit plus ICI sur le présent et l’avenir de ce joyau architectural de l’Art Nouveau. 

Une occupation temporaire d’au moins deux ans, nous donne l’occasion de pénétrer dans l’atelier par le 70 rue Van Artevelde, ouvert du jeudi au samedi de 18h à minuit avec une programmation underground très touffue et un bar ouvert à tous. C’est l’inépuisable Jane Haesen du Catclub, qui est à la manœuvre. Comme le bâtiment n’est pas très bien isolé, elle ne compte pas y reproduire ses célèbres soirées techno, en vue garder de bonnes relations avec ses voisins. Merci pour eux.

“Il y a des centaines de collectifs qui font des choses intéressantes à Bruxelles, mais ils ne sont pas toujours en contact avec le monde de l’art établi. Je veux leur donner un endroit où – encadré professionnellement – ils peuvent valoriser leur travail”. Tout cela en attendant que le propriétaire y aménage les logements qu’il a en projet. Happy end !