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Happy Monday: le droit à la Ville

« ‘t Stad is van iedereen » (la Ville est à tout le monde) fut le slogan de la ville d’Anvers, jusqu’à ce que  le bourgmestre Bart Dewever l’efface définitivement. Pour l’Atelier de Recherche et d’Action UrbaineARAUle droit à la ville implique non seulement l’accès, pour tous, aux « services » qu’offre la ville mais aussi le droit, pour les habitants, de prendre part à la fabrique de la ville et de contrôler son évolution.

La « participation » est ainsi unanimement considérée comme incontournable et essentielle. Mais s’agit-il simplement de récolter des avis (sans forcément les prendre en compte) ? D’assurer la transparence des processus décisionnels, et donc de permettre une « supervision » citoyenne ? De « coconstruire » les projets ? Ou, plus radicalement, de « dépasser » le système de la démocratie représentative tel que nous le connaissons ? Vous en lirez plus ICI .

On ne naît pas urbain, on le devient. Vous pourriez le devenir encore plus encore en participant à l’Ecole Urbaine de l’ARAU, une « école du soir » qui se tient de ce mercredi à vendredi de 19 à 22h à l’IHECS rue du Poinçon (coin rue des Alexiens) bus 95, 33 et tram 3 et 4 (station Anneessens-Fontainas). Parking Rouppe-Fontainas et Albertine.

Des intervenants de qualité et des débats certainement passionnants.
J’y serai aussi. Programme et participation libre ICI.

Ne pas s’en faire ?

Le GIEC a publié son rapport de synthèse. Il est alarmant et nous concerne toutes et tous. Mais qui a envie de l’entendre ? Leurs rapports se succèdent comme un feuilleton dramatique et déprimant. « Il reste moins de 7 ans pour réduire les gaz à effet de serre de 43% et espérer une réduction de 60% d’ici à 2035. Si nous n’y parvenons pas, le point de basculement irréversible arrivera beaucoup plus tôt », mais l’article de la RTBF en dit nettement plus et cet extrait du Monde aussi.

« Nous avons le savoir-faire, la technologie, les outils, les ressources financières et tout ce dont on a besoin pour surmonter les problèmes climatiques que nous avons identifiés » Cathy Clerbaux (ULB). Cependant, sept années après la COP 21 de Paris, les investissements contre le changement climatique sont trois à six fois inférieures à ce qui devrait être. Pourquoi ? A Bruxelles, comme ailleurs, il manque une volonté politique forte pour s’y attaquer et les écologistes sont des boucs émissaires qualifiés d’intégristes.

La classe politique sait ce qu’il faut faire, mais n’ose l’annoncer, de peur d’être impopulaire à l’approche des élections. Nous aussi, nous savons ce que nous pouvons faire en réduisant fortement notre consommation d’énergie de toutes les manières, mais continuons souvent à vivre comme avant … tant que c’est possible. Pendant ce temps l’éco-anxiété croît dans la nouvelle génération. Certains refusent même de mettre des enfants au monde. N’est-il pas temps d’agir ?

>>> Reconnaissance faciale: peut-être plus facile de s’identifier avec itsme et par ce lien https://democratie.brussels/initiatives/i-155

Une éducation bruxelloise ?

Avec une population bruxelloise issue du monde entier, l’école occupe une place capitale à Bruxelles pour faire société. Seul lieu de vie collectif et d’apprentissages, par où chaque citoyen passe obligatoirement, l’école est le lieu de rencontre entre personnes qui ont un avenir commun. Accessible à toutes et tous, gratuite, mixte et plurielle, c’est là que l’esprit critique peut se construire et s’exercer hors de tout dogme.

Avec ses différents réseaux et ses communautés linguistiques, l’école bruxelloise n’a jamais existé, alors qu’elle aurait besoin d’un projet fédérateur, qu’elle devrait être en mesure de raconter le passé de la ville, de se pencher sur l’histoire des religions, d’initier à la philosophie et à la citoyenneté. Une bulle de sérénité… hors du tumulte du monde, tout en parlant de la ville et du monde.

Un Festival du film d’éducation vient à point nommé pour tous ceux et celles qui s’interrogent sur l’école de demain. Il est organisé par les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA) et se déroule du 21 au 25 mars au Théâtre Mercelis à Ixelles. Toutes les projections sont gratuites. Le thème: Soif d’Idéal. Les programme est ICI.

« La démocratie de demain se construit dès la maternelle, en formant des personnes capables d’empathie, de créativité, de réflexion et d’engagement » (Véronique Decker, directrice d’école).

Ecouter les citoyens.

Tout projet nécessitant un Permis d’Urbanisme (anciennement permis de bâtir) ou un Permis d’Environnement est soumis à une enquête publique, annoncée par des affiches rouges. Cela ne se négocie plus entre quatre yeux dans le bureau de l’échevin de l’Urbanisme. Toute personne qui a des remarques à émettre peut le faire par courrier, par téléphone ou par internet. Elle peut même demander à être entendue par la Commission de Concertation. C’est un acquis important au niveau de la transparence et de la démocratie, même si cette procédure consomme du temps et n’est pas sans défauts.

La Commission Régionale de Développement (CRD) s’interroge actuellement sur l’efficacité de ce processus de participation. Elle a invité toute une série d’associations de la société civile, ainsi que des académiques, des échevins, des administrations et des cabinets à s’interroger à ce sujet. D’autres sujets seront abordés ICI et les conclusions seront livrées le 30 mai, à l’occasion du 30ème anniversaire de la CRD au parlement bruxellois.

Dès à présent, se pose la question de l’objectif de cette participation, mais aussi celle du nom de la Commission de concertation qui est plutôt une Commission d’avis, de nécessaires réunions en amont de la Commission et d’un suivi des décisions, du jargon juridique utilisé sur les affiches rouges, des horaires des réunions programmées durant les heures de travail, … Si tout commentaire doit être entendu et analysé, in fine, doit se poser la question de l’intérêt général qui doit primer. Tout le monde veut plus de trams … mais personne ne le veut dans sa rue !

Des résistants à l’oeuvre.

Progressivement, mais sans volonté affirmée, le canal est devenu une véritable frontière entre sa rive droite – riche et prospère appréciée des expats – et sa rive gauche – essentiellement peuplée de personnes issues de l’immigration. Une véritable « ghettoïsation » de la ville. Un “ghetto européen” côté droit du canal qui traverse Bruxelles du sud-ouest au nord-est et un “ghetto d’immigrés” côté gauche.

La Région dispose de peu de moyens pour lutter contre cette évolution, qui semble irrésistible et a conduit à l’actuel apartheid de fait, en contradiction avec nos idéaux de ville mixte et équilibrée. L’implantation des logements sociaux figure cependant dans les compétences de la Région et des Communes. En les construisant volontairement du côté droit du canal, une certaine mixité pourrait se développer dans les quartiers et les écoles. Du côté gauche, on pourrait se limiter à la rénovation (urgente) des logements sociaux existants.

Avez-vous remarqué que toutes le écoles européennes se trouvent du côté droit du canal ? Le choix de l’emplacement d’une école est pourtant l’un des rares instruments à disposition de la Région pour rendre la ville plus mixte. Le combat militant et abouti pour l’installation de la nouvelle école européenne sur la rive gauche –  à Laeken – est exemplaire. Philippe Van Parijs le raconte fort bien dans cet article du  Brussels Times, traduit ICI pour vous.

photo Régie des Bâtiments