Archives de catégorie : Education

Le pouvoir des influenceurs.

Nous nous trouvons face à l’incroyable succès de marketing de Prime, “boisson énergisante pour sportifs”. En quelques mois, la marque Prime Hydration, lancée par deux influenceurs, est devenue une référence. La boisson isotonique s’affiche déjà au FC Barcelone, Arsenal et au Bayern Munich. Elle n’a pourtant pas vraiment d’intérêt nutritif, comme le démontre une nutritionniste.

On vend donc du vent. Et cela marche. Prime est donc, avant tout, un succès marketing sans réel contenu. Pour s’installer sur le marché, les deux apprentis entrepreneurs ont largement compté sur leurs 50 millions de fans. Ils ont joué sur l’engagement. “Il ne faut pas juste aimer, il faut aussi partager autour de soi”. On trouve des élèves revendeurs. C’est le quotidien économique L’Echo qui révèle tout cela. Prime se retrouve  déjà à Bruxelles, notamment chez Colruyt. Au Canada, Prime a cependant été interdit pour avoir dépassé la dose de caféine tolérée.

Ce qui est le plus préoccupant, c’est que ces influenceurs pourraient vendre n’importe quoi. Et si pas eux, d’autres influenceurs. Agir contre des publicités mensongères, développer l’esprit critique dans nos écoles, promouvoir une alimentation saine et attrayante, s’avère indispensable pour combattre la malbouffe, dont les jeunes sont les premières victimes, mais pas seulement. L’offre  commerciale peu variée du piétonnier en est un triste exemple. 

Photo tirée du compte Facebook drinkprime KSI et Logan Paul

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Des classes plus petites.

Samedi dernier, l’Appel pour une École Démocratique, réunissait à Bruxelles près de 200 enseignants pour repenser l’école. Peut-être vous souvenez-vous encore de leur mémorandum de 2020 ? Parmi les sujets abordés, retenons la taille des classes au cours des premières années de scolarité. Réduire les effectifs en maternelle et dans les trois premières années de primaire à environ 15 ou 16 élèves par classe est un premier pas essentiel dans la réduction des inégalités sociales scolaires.

Cela ne nécessite pas des enseignants hors du commun, mais des enseignants qui ont du temps pour chaque enfant. La capacité d’encadrement dans les premières années d’école est cruciale, particulièrement pour ceux qui ne pourront pas trouver cet encadrement et ce soutien à la maison. Cela coûte cher, mais à terme, on peut en attendre un impact positif sur le décrochage scolaire ainsi que sur le taux de redoublement, qui est couteux et dépasse aujourd’hui les 10% en secondaire.

Une étude américaine – étalée sur 12 ans – a démontré combien une réduction du nombre d’élèves par classe peut être efficace pour améliorer la scolarité des jeunes enfants, surtout ceux des classes populaires. Il faut pouvoir prendre le temps de construire avec eux un rapport positif à l’école et aux savoirs scolaires, particulièrement pour les enfants dont la langue maternelle et les habitudes familiales ne sont pas nécessairement celles de l’école.

Etre sans chez soi.

Philippe, ancien sans-abri, confie à Bruzz: “Dans la rue, on n’est jamais en sécurité, un appartement, c’est la tranquillité d’esprit”. Il y a dix ans, Philippe vivait encore dans la rue en tant que sans-abri. Aujourd’hui, il travaille en tant qu’expert pour l’association sans but lucratif Straatverplegers – Infirmiers de rue et aide d’autres personnes, souffrant de maladies, à trouver un logement permanent. “Je sais reconnaître les signes qui indiquent que quelqu’un ne va pas bien“.

Pendant vingt ans, il a vécu à Bruxelles: tantôt chez un ami, tantôt dans un squat, tantôt dans la rue. Une vie difficile et parfois très fatigante. Cela ne se voit pas: il a l’air frais et parle avec énergie à tout le monde. Il est devenu une figure d’inspiration pour beaucoup. Il montre que c’est possible: remettre sa vie sur les rails.

Fort de son expérience unique, il soutient les anciens sans-abri dans leur transition. Il donne à l’organisation un aperçu de la façon de penser des personnes qui ont vécu longtemps dans la rue. “Il faut l’avoir vécu soi-même pour comprendre pourquoi quelqu’un perd tout : son appartement, sa carte d’identité, son honneur. On se confie un peu moins à mes collègues qu’à moi, parce que j’ai vécu quelque chose de similaire”. Ils ne diront jamais à un médecin qu’ils ont un grave problème d’alcool, mais je connais les signes. Je demande alors : “Comment va le foie”. Plus dans l’article de Bruzz.

On passe à l’électricité.

Du gaz nous n’en avons pas. Nous devons donc l’importer à grands frais et il nous rend terriblement dépendants de nos fournisseurs, qui ne nous veulent pas toujours du bien. Bien que « naturel » et vanté comme énergie économique, sa combustion dégage cependant beaucoup de carbone (CO2),même si c’est toujours 25% de moins que le pétrole et 40% de moins que le charbon. Aujourd’hui un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans la Région proviennent des logements. 

On passe alors à l’électricité, souvent via des pompes à chaleur … mais encore faut-il que cette électricité soit vraiment verte. C’est possible, lorsqu’elle est produite par des sources d’énergie renouvelables, comme par exemple des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes. Actuellement on n’arrive cependant pas à en produire suffisamment et ce sera pire lorsque les voitures seront électriques et le chauffage aussi.

Soyons pratiques, fini la chaudière au mazout et même la chaudière à condensation au gaz, il ne vous reste que l’électricité et une bonne isolation thermique. Sur le comparateur Brugel ICI et LA, il y a peu d’offres à Bruxelles. Engie et TotalEnergies dominent le marché avec Bolt comme challenger. Voyez ICI ce qu’en dit l’étude Greenpeace. Seule véritable alternative: former une communauté d’énergie en attendant la venue d’autres fournisseurs comme Brupower, dont parle aussi Le Soir. Très positive et solidaire, une expérience de transition est actuellement en cours au Coin du Balais à Boitsfort.

Pauvres jeunes Bruxellois.

La VRT publie un article qui évoque à son tour une étude commandée par la Fondation Roi Baudouin, qui révèle ce chiffre affolant de 21% d’enfants pauvres à Bruxelles, pour 8% en Flandre. Le niveau de pauvreté d’un enfant a des conséquences directes sur son niveau de vie, à commencer par son état de santé. “Un enfant déprivé court trois fois plus de risques d’être en mauvaise santé, sur le court et le long terme”. 

Même si la pauvreté est largement héréditaire, actuellement elle grimpe l’échelle sociale. L’inflation et la crise de l’énergie contraignent de plus en plus de parents à faire des choix difficiles entre des besoins primaires: payer le loyer et la facture d’énergie ou ramener à la maison un panier bien rempli, affirme par ailleurs cet article de la Fondation Pelicano, qui estime qu’en Belgique 10% des enfants sautent au moins un repas par jour. Sans parler de la malbouffe.

Alors que des États membres de l’Union européenne, dont le niveau de prospérité est plutôt faible – comme la Slovénie, l’Estonie ou la Croatie – parviennent à mieux protéger les enfants de la privation matérielle, un pays riche comme la Belgique, figure au rang des mauvais élèves du classement de l’UE. Présentée à une centaine de décideurs politiques belges, l’étude de la FRB va-t-elle déboucher sur les mesures qui s’imposent d’urgence ?