Archives de catégorie : Education

Une autre architecture.

« Je crois que l’architecture a le pouvoir de transformer la société » affirme Riken Yamamoto, qui vient de recevoir l’équivalent du prix Nobel pour l’architecture. Mais ce pouvoir, les architectes le saisissent-ils ? Pour Riken, le sentiment d’appartenance à une communauté est un désir partagé dans le monde entier et l’architecture peut contribuer à créer des communautés.

Par exemple, en installant, dans les projets de logement, des espaces publics partagés, en intégrant à l’intérieur des logements des espaces de travail, que les habitants peuvent exploiter eux-mêmes, ou louer à d’autres. Vous verrez ICI des photos qui décrivent bien son œuvre et un article traduit en français, qui résume son intention.

Le Monde lui consacre aussi un article. On y rappelle notamment que le coût de la maintenance et de l’isolation des immeubles ne cesse de croître. Des habitants sont parfois conduits à abandonner leur logement pour cette raison. Il faut être créatif pour y résister. « Un voisin qui ouvre un commerce dans votre maison, peut parfois être une solution pour s’en sortir ».

Photos Arch Daily

Le skateboard n’est plus un crime.

Ils peuvent en effrayer certains d’entre nous, comme le font les trottinettes et les vélos, mais les skaters font aujourd’hui partie du paysage urbain de nombreuses villes. Bruxelles en fait partie et souhaite encourager l’activité sportive et sociale de ses pratiquants, tout en tentant d’éviter les problèmes de sécurité et de conflits avec les autres usagers. Elle tente aussi d’y intégrer les filles. La ville de Bordeaux en a déjà fait son image de marque et arrive à bien en réguler la pratique.

Au-delà de la perspective sportive, le skateboard devient une véritable subculture ritualisée de gestes, de signes, de symboles, de vêtements, avec comme lieu de partage la rue. Une culture souvent incomprise. Le  difficile partage de l’espace public a parfois mis à mal la réputation des skateboarders décrits comme des marginaux, des rebelles, des destructeurs. Les communes « skate friendly » sont cependant conscientes des potentiels de cette nouvelle forme de sociabilité sportive d’adolescents en milieu urbain.

Solution de mobilité douce, non polluante et physique, ce mouvement contribue à la transition des modes de vie. La ville est désormais pensée selon ses usagers, selon tous ses usagers. Dans cette dynamique citoyenne, la cohabitation avec le skate urbanisme apporte ses contributions et favorise un certain vivre ensemble. Le skateboard, un atout pour la ville de demain ?

Photos Sanza 2010 et Sven Van Santvliet

Renouvelable… ou durable ?

A Bruxelles aussi le climat divise. Les habitants des crêtes et ceux des vallées (plus sujets aux inondations). Il divise ceux qui roulent en SUV de société électrique deux tonnes, et ceux qui conduisent une familiale au diesel. Ceux qui chauffent au mazout une bâtisse qui fuit de partout, et ceux qui ont fait construire une maison passive en bois. Il divise aussi les citadins qui peuvent se passer d’une voiture, et les ruraux dont c’est le seul moyen efficace de mobilité. François Heureux à la RTBF.

D’aucuns estiment qu’il est capital que nous acceptions de changer volontairement nos comportements, sous peine d’y être forcé par les événements. On parle beaucoup de sobriété mais son concept reste discuté, surtout sans accompagnement social. La sobriété n’est cependant pas une punition. Les punis sont ceux qui souffrent déjà aujourd’hui des conséquences d’un dérèglement climatique, dont ils ne sont que fort peu responsables.

Économiser l’énergie est à notre portée. Arrêter d’extraire tout ce que contient notre planète. Préférer le durable ou le renouvelable ? L’énergie solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie géothermique, des sources d’énergie inépuisables. Ou alors les énergies vertes comme le bois, renouvelable lorsqu’il est l’objet d’un programme de replantation. Mais bientôt fini le charbon, le pétrole, le gaz … mais aussi le nouveau nucléaire comme démontré ICI.

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Deux initiatives récompensées.

Sophie Clerfayt est une conteuse, elle se définit aussi comme artiste sonore. Elle n’a pas eu peur de sonner à toutes les portes de sa rue pour recueillir des fragments de toutes  les langues qu’on y parle. Elle en fera des podcasts qui témoigneront de la richesse culturelle présente dans chaque coin de la ville. 

Scan-R  a décidé de donner la plume, le bic ou le clavier aux jeunes de Bruxelles. A ceux qui en sont souvent privés. « C’est mieux que des cailloux… qui cassent et détruisent. L’écriture permet de se raconter, de se confier, d’imaginer ». Démarrée à Liège, l’association se développe à Bruxelles. Elle donne aussi  l’occasion aux jeunes d’interroger les députés européens en vue des élections de juin.

Deux projets  bruxellois qui méritent d’être connus et soutenus. Le Fond Creative Bruxsels – hébergé à la Fondation Roi Baudouin – a été créé pour soutenir ce type d’initiatives. Il remet chaque année un prix de 10.000 euros au projet que son jury indépendant a retenu, parmi la cinquantaine qui lui parviennent. Si vous connaissez des initiatives créatives, innovantes, modestes ou même impertinentes, signalez-les nous. Nous transmettrons pour qu’elle puissent encore concourir au prix 2024, en se décrivant en une simple page.

Photo FRB publiée par L’Avenir.

Ils rachètent le Nova.

Bonne nouvelle, le Cinéma Nova – qui a pris la succession du cinéma Arenberg en 1997 – échappe aux griffes des promoteurs immobiliers et va pouvoir pérenniser une programmation alternative et des festivals hors-marché, uniques en leur genre à Bruxelles.

En 21 semaines, la coopérative a réussi à décider quelques 3.000 Bruxellois de mettre la main au portefeuille pour acquérir une ou plusieurs parts, afin de trouver les 833.700 € nécessaires pour acquérir la salle pour 68 années. Cela sans aucune autre contrepartie que de pouvoir participer à son l’assemblée générale …

Il s’agit d’une emphytéose et non d’un achat. C’est toutefois la garantie de pouvoir y poursuivre une activité culturelle indépendante et surtout non commerciale jusqu’en 2092. Une brillante démonstration de la vitalité d’une ville qui veut rester maître de sa culture et de la diversité de ses orientations. Elle pourrait même donner des idées à d’autres initiatives …