Archives de catégorie : Logement

Détecteurs obligatoires.

Les incendies sont de plus en plus nombreux à Bruxelles. Si en 2022 on en a compté quelques 568 en un an, le 11 aout de cette année on en était déjà à 560. La Région a donc décidé d’imposer des détecteurs de fumée dans toutes les habitations à partir du 1er janvier 2025.

Actuellement, seuls les immeubles locatifs doivent être équipés de détecteurs autonomes de fumée, ce qui laisse 40 % des habitations en dehors de ce cadre légal. La nouvelle réglementation va aligner Bruxelles sur la Wallonie, qui l’a mise place dès 2006 et la Flandre en 2020. 

Ces appareils vendus quelques dizaines d’euros, par exemple ICI et LA, jouent un rôle crucial dans la détection précoce de la fumée. Ils permettent aux occupants d’évacuer leur logement dans les trois minutes au lieu des 17 en moyenne sans détecteur. Ils peuvent sauver des vies. Vous trouverez tous les détails techniques et la manière d’installer ces détecteurs par vous même sur le site des Pompiers.

 

Des villes concurrentes.

Avez-vous déjà vu cette pub surprenante et impérative sur certains véhicules de la STIB ? dont le budget dépend pourtant largement de la Région bruxelloise. La ville de Mons y fait les yeux doux aux Bruxellois pour qu’ils déménagent ! Les deux Brabant attirent déjà discrètement un grand nombre de Bruxellois sur leur territoire et se réjouissent d’encaisser leurs contributions. Ottignies ou Malines ne sont jamais qu’à un bon quart d’heure de Bruxelles en train. Mons débauche plus ouvertement.

Le prix des logements à Bruxelles – tant à l’achat qu’à la location – n’est pas pour rien dans la tentation de l’exode. Les deux Brabant étant à leur tour devenus inaccessibles à une partie de la classe moyenne bruxelloise, c’est le Hainaut qui semble avoir le vent en poupe. La mise en service  prochaine (?) du RER pourrait encore amplifier le phénomène.

Bruxelles manque de logements publics pour contrebalancer les prix des promoteurs privés. Des programmes comme ceux de Citydev, du Fonds du Logement ou de Community Land Trust doivent absolument être amplifiés pour  pouvoir retenir à Bruxelles une classe moyenne incapable de se tourner vers le privé. Bruxelles manque aussi cruellement de logements sociaux (50.000 personnes en attente). Rénover le parc de logements sociaux énergivores existants s’impose, tout comme en construire de nouveaux dans les communes qui en comptent peu ou même pas du tout. La mixité de la ville n’est elle pas aussi à ce prix ?

Logement touristique.

Nous y revoilà. Traditionnellement, c’était la fonction des hôtels d’héberger les touristes. Si le développement du Homestay – logement chez l’habitant – fut une expérience nouvelle intéressante, sa « marchandisation » par l’arrivée de plateformes comme Airbnb a changé la donne. Un certain nombre de propriétaires ont vite compris qu’il pourrait être plus rentable de louer à la journée plutôt que de signer un bail à long terme avec un vrai locataire.

Des entreprises ont parfois aménagé des immeubles entiers en hébergements de courte durée. On ne loge plus chez l’habitant, on ne partage plus rien avec lui, on est dans une sorte d’hôtel pas cher avec peu de services. Pourquoi pas ? malgré une forme de concurrence avec l’hôtellerie, qui a plus d’obligations. C’est que des milliers de logements échappent ainsi à un parc immobilier bruxellois, déjà incapable de répondre à la demande. Dans certains quartiers, la cohabitation des habitants avec ces personnes de passage – souvent venues faire la fête – est devenue problématique.

C’est pourquoi la Région a fini par édicter des règles à la hâte. Règles qu’elle doit d’ailleurs revoir. Pour resserrer la vis, elle compte sur les communes qui ont des moyens pour agir à la fois contre les logements vides et les nombreux hébergements touristiques illégaux. Airbnb se montre peu collaborant et les communes manquent d’inspecteurs proactifs pour détecter les nombreux  abus. Elles attendent trop de la délation par les riverains, dont ce n’est pas la tâche. L’Europe vient aussi de s’en mêler. Cet article du Soir en dit plus.

Qu’en est-il de votre toit ?

Votre logement vous protège aussi bien du chaud que du froid … s’il est bien isolé. On parle beaucoup isolation depuis les certificats PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) qui inquiètent propriétaires comme locataires. Par où commencer sans se ruiner ? Il n’y a pas à hésiter: commencer par la toiture. Les experts s’accordent pour dire qu’une toiture mal isolée c’est 30% des déperditions thermiques. La thermographie aérienne le démontre.

Le bâti bruxellois est l’un des plus énergivores au niveau européen. Actuellement, un tiers des bâtiments n’est pas du tout isolé. Pour encourager davantage les travaux économiseurs d’énergie, la prime bruxelloise « Isolation thermique de la toiture » est disponible pour les particuliers comme pour les professionnel. Depuis Rénolution, elle est passée de 45 à 55 €/m² (catégorie I) et de 55 à 75 €/m² (catégorie III). Ne tardez pas, le budget alloué s’épuise.

Principal consommateur d’énergie à Bruxelles, le logement représente près de 38 % de cette consommation, alors que le transport ne représente « que » 21 %. En isolant  mieux votre logement vous gagnerez en confort, ferez des économies et participerez à réduire l’empreinte écologique de la ville. Quelques conseils pour isoler vous-même ou avec l’aide de professionnels, notamment ICI et .

Happy Monday:  suspension par le Conseil d’Etat.

Voilà tout un temps que la secrétaire d’État de Moor (CD&V) et son prédécesseur ne respectent plus leur obligation d’héberger dignement les personnes demandeuses d’asile dans la (longue) attente d’une décision. Cela malgré plusieurs milliers de condamnations. S’agirait-il ainsi de plaire à un certain électorat en créant une image inhospitalière de la Belgique pour éviter « un appel d’air » ?

Avec sa décision de ne plus héberger les candidats masculins isolés, Madame de Moor s’est lancée dans une discrimination que rien ne justifie, si ce n’est son manque de prévoyance pour libérer suffisamment de logements temporaires. Le Conseil d’État vient de suspendre cette décision. La secrétaire d’État n’a pas tardé à affirmer qu’elle ne la respecterait pas et le gouvernement l’a suivie. « C’est la mort de l’État de droit et de la démocratie, c’est gravissime. Oui cela peut valoir une crise gouvernementale » écrit Françoise Tulkens.

C’est dans les rues de Bruxelles et autour des gares que se retrouveront la grande majorité de ces hommes sans-abri tout au long de cet hiver. C’est insupportable pour les demandeurs d’asile et impossible à gérer pour la Région, dont ce n’est pas la compétence. Il faut se réjouir de la décision du Conseil d’État de suspendre cette mesure. Reste à voir s’il va la casser et comment contraindre l’exécutif à l’appliquer ?

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