Archives de catégorie : Identité

Happy Monday: le droit à la Ville

« ‘t Stad is van iedereen » (la Ville est à tout le monde) fut le slogan de la ville d’Anvers, jusqu’à ce que  le bourgmestre Bart Dewever l’efface définitivement. Pour l’Atelier de Recherche et d’Action UrbaineARAUle droit à la ville implique non seulement l’accès, pour tous, aux « services » qu’offre la ville mais aussi le droit, pour les habitants, de prendre part à la fabrique de la ville et de contrôler son évolution.

La « participation » est ainsi unanimement considérée comme incontournable et essentielle. Mais s’agit-il simplement de récolter des avis (sans forcément les prendre en compte) ? D’assurer la transparence des processus décisionnels, et donc de permettre une « supervision » citoyenne ? De « coconstruire » les projets ? Ou, plus radicalement, de « dépasser » le système de la démocratie représentative tel que nous le connaissons ? Vous en lirez plus ICI .

On ne naît pas urbain, on le devient. Vous pourriez le devenir encore plus encore en participant à l’Ecole Urbaine de l’ARAU, une « école du soir » qui se tient de ce mercredi à vendredi de 19 à 22h à l’IHECS rue du Poinçon (coin rue des Alexiens) bus 95, 33 et tram 3 et 4 (station Anneessens-Fontainas). Parking Rouppe-Fontainas et Albertine.

Des intervenants de qualité et des débats certainement passionnants.
J’y serai aussi. Programme et participation libre ICI.

Brusseleir ou Vloms ?

Jean-Jacques De Gheyndt a une conception assez personnelle du fait dialectal bruxellois. Docteur ès Sciences et professeur de brusseleir et de vloms, il a toujours eu le souci d’associer rigueur scientifique et plaisir de l’esprit. Comme il n’a trouvé aucun livre consacré au fait dialectal bruxellois, il a décidé d’écrire ce livre lui-même.

Les dialectes sont souvent présentés comme vulgaires et populaires (dans le sens péjoratif du terme) en comparaison des langues officielles, censées seules capables de traduire un esprit élevé et d’exprimer science, poésie ou philosophie. Les parlers de Bruxelles n’y échappent pas.

Jean-Jacques a toujours été sensible à la convivialité humaine qui anime la faculté d’autodérision des Bruxellois. Son site « Pour la Science et pour la Zwanze » en est la confirmation et en fera rire plus d’un et plus d’une, même lorsqu’il aborde les sujets les plus sérieux.

Happy Monday: Bruxelles se réveille.

Bien avant la naissance de ce blog, des Bruxellois engagés – et fort peu de Bruxelloises faut-il le dire – se réunissaient déjà depuis 1999 à La Tentation, rue de Laeken. Ils y discutaient de l’avenir de Bruxelles, au-delà des barrières linguistiques qui minaient la vie politique et la société civile depuis de très nombreuses années.

” Si une véritable conscience bruxelloise était déjà en train de naître du côté flamand, la sauce n’avait pas encore pris du côté francophone tant était toujours dominante l’idéologie du Bruxelles français. Ce courant disposait alors d’un puissant moniteur: le quotidien Le Soir qui incarnait sans faiblir l’identité francophone de la ville ” avec le FDF comme maître à penser.

Alors que d’un côté « les Flamingants menaçaient d’annexer « Brüssel » sur fond de bruits de bottes » de l’autre côté « des francophonissimes prétendaient représenter 95% de la population et méprisaient le néerlandais ». Le Club de la Tentation, mais aussi Les Vendredis de la ville vont adopter un autre ton et préfigurer ce qui deviendra bien plus tard le « Nouveau mouvement bruxellois » avec Manifesto, L’Appel des Bruxellois, Les Etats Généraux de Bruxelles repris ICI et puis la publication de « Demain Bruxsels ».

Le Blog Cosmopolite vous en dit plus sur cette longue évolution.

Une éducation bruxelloise ?

Avec une population bruxelloise issue du monde entier, l’école occupe une place capitale à Bruxelles pour faire société. Seul lieu de vie collectif et d’apprentissages, par où chaque citoyen passe obligatoirement, l’école est le lieu de rencontre entre personnes qui ont un avenir commun. Accessible à toutes et tous, gratuite, mixte et plurielle, c’est là que l’esprit critique peut se construire et s’exercer hors de tout dogme.

Avec ses différents réseaux et ses communautés linguistiques, l’école bruxelloise n’a jamais existé, alors qu’elle aurait besoin d’un projet fédérateur, qu’elle devrait être en mesure de raconter le passé de la ville, de se pencher sur l’histoire des religions, d’initier à la philosophie et à la citoyenneté. Une bulle de sérénité… hors du tumulte du monde, tout en parlant de la ville et du monde.

Un Festival du film d’éducation vient à point nommé pour tous ceux et celles qui s’interrogent sur l’école de demain. Il est organisé par les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA) et se déroule du 21 au 25 mars au Théâtre Mercelis à Ixelles. Toutes les projections sont gratuites. Le thème: Soif d’Idéal. Les programme est ICI.

« La démocratie de demain se construit dès la maternelle, en formant des personnes capables d’empathie, de créativité, de réflexion et d’engagement » (Véronique Decker, directrice d’école).

Ecouter les citoyens.

Tout projet nécessitant un Permis d’Urbanisme (anciennement permis de bâtir) ou un Permis d’Environnement est soumis à une enquête publique, annoncée par des affiches rouges. Cela ne se négocie plus entre quatre yeux dans le bureau de l’échevin de l’Urbanisme. Toute personne qui a des remarques à émettre peut le faire par courrier, par téléphone ou par internet. Elle peut même demander à être entendue par la Commission de Concertation. C’est un acquis important au niveau de la transparence et de la démocratie, même si cette procédure consomme du temps et n’est pas sans défauts.

La Commission Régionale de Développement (CRD) s’interroge actuellement sur l’efficacité de ce processus de participation. Elle a invité toute une série d’associations de la société civile, ainsi que des académiques, des échevins, des administrations et des cabinets à s’interroger à ce sujet. D’autres sujets seront abordés ICI et les conclusions seront livrées le 30 mai, à l’occasion du 30ème anniversaire de la CRD au parlement bruxellois.

Dès à présent, se pose la question de l’objectif de cette participation, mais aussi celle du nom de la Commission de concertation qui est plutôt une Commission d’avis, de nécessaires réunions en amont de la Commission et d’un suivi des décisions, du jargon juridique utilisé sur les affiches rouges, des horaires des réunions programmées durant les heures de travail, … Si tout commentaire doit être entendu et analysé, in fine, doit se poser la question de l’intérêt général qui doit primer. Tout le monde veut plus de trams … mais personne ne le veut dans sa rue !