Archives de catégorie : Identité

Des expositions bouleversantes.

Avec l’Expo 58 et son « style atome », Bruxelles entrait de plain-pied dans la modernité et bouleversait sans états d’âme ses grandes avenues arborées, pour faire place aux tunnels et voies rapides exigés par la multiplication des voitures individuelles. Porteurs d’une vision d’avenir, les projets des expositions universelles se sont incarnés dans la vie quotidienne des cités pour le meilleur et parfois pour le pire, qu’il nous faut aujourd’hui réparer.

Première exposition universelle de l’après guerre guerre, l’Expo 58 se voulait un « Bilan du monde pour un monde plus humain ». Témoin emblématique de cette exposition, l’Atomium fait partie des privilégiés parmi les vestiges de ces expositions temporaires. Grâce à une prise de conscience patrimoniale et à un financement par tous les niveaux de pouvoir belges, il a ainsi évité une démolition programmée, caractéristique de ce type d’événement. Il a été profondément rénové en 2006.

C’est dans une sphère de l’Atomium que l’artiste québécoise Ève Cadieux a choisi d’implanter « J’ai vu le futur* »: une installation photographique temporaire, qui se veut miroir d’un avenir idéalisé projeté par les expositions universelles. Elles ont marqué de leur empreinte tant Amérique du Nord que l’Europe. L’exposition photo se concentre à la fois sur des objets porteurs de mémoire et sur les lieux en transition, voués à être démantelés une fois les lumières éteintes.

 

Escapade chez les riches.

Cette escapade bruxelloise de 72′, filmée par le Centre Vidéo de Bruxelles, va sortir à la fin du mois de novembre. Ils visitent les beaux quartiers de Bruxelles. « Ils » ce sont les pauvres et les sans domicile. “Concernés au premier chef par l’implacable crise du logement, ils offrent leur regard. Leur vécu perce la fragilité des couches sociales, transcende notre peur de dégringoler.”

“Ces sans-chez-soi débusquent ce qu’en fait tous et toutes savent: la ville est pauvre mais bordée d’îlots de privilégiés à l’orée de la Forêt de Soignes. Héritage historique certes, égoïsme urbanistique surtout.” Dans un récit poétique et poignant, ces « immenses » (1) interrogent les cloisons sociales entre nos territoires respectifs.

La bande-annonce vous en dira plus sur ce film inédit et vous poussera peut-être à demander une invitation à la première du film le 22 novembre à 18:30 au cinéma Galeries, ou à la deuxième séance au cinéma Aventure le 27 novembre à 19h.

(1) acronyme d’Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences

images extraites de la bande-annonce du CVB

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Happy Monday très citoyen.

Il veut ouvrir les horizons, créer des liens, sortir les jeunes d’eux-mêmes et de leurs murs. Adil El Arbi, le Spielberg de Molenbeek, n’est pas seulement un cinéaste belge qui a conquis Hollywood, il se veut aussi un constructeur de ponts, un passeur et un inspirateur. Il vient de recevoir le Prix P&V de la Citoyenneté, centré cette année sur le barrage contre l’extrême droite. Il impose une autre image de nos sociétés, qui « met l’accent sur un message positif vers les jeunes de la diversité afin de s’en rapprocher et de les atteindre ».

Bruxelles est son port d’attache, l’endroit où il retrouve la liberté de créer, là où il vient se ressourcer entre deux plongeons hollywoodiens. A travers son cinéma engagé, à 35 ans, il est devenu le modèle d’une génération. Il leur dit: « Soyez les ambassadeurs et pas les guerriers de votre origine ou de votre culture ». Ses films et ses séries ne craignent pas d’être populaires. Ils touchent énormément de monde. Les jeunes issus de la diversité s’y reconnaissent, ils leur donnent de l’espoir.

“Si vous avez un message, les gens vous écouteront plus si vous l’exprimez à travers un projet artistique ou par le sport plutôt que par la seule agressivité”. Parfait trilingue et marié à une femme journaliste, il est exigeant et se méfie d’Internet et des réseaux sociaux qui  deviennent de plus en plus trash: un appareil de guerre redoutable. Adil en dit bien plus sur ses intentions et de ses projets, dans cette interview de Béatrice Delvaux et Gaëlle Moury, envoyée par une lectrice du blog

Des vieux en colère.

Peut-être en étiez-vous ? Le Gang des Vieux en Colère s’est lancé à l’attaque du train Bruxelles – Liège avec bonne humeur et détermination. Aux Guillemins, une délégation de Vieux et Vieilles en Colère  liégeois.es les attendaient de pied ferme, avec force calicots et chapeaux fleuris.

Parmi les propos entendus, rien de larmoyant, pas de Caliméro, mais des adresses au ministre Gilkinet ,qui donne son accord pour la suppression des A/R à 7,80 €, qui permettent aux retraités de voyager à travers la Belgique hors heures de pointe. Mais aussi des revendications en chanson, des slogans à tous vents et la sortie du 4ème numéro de leur journal OLD-UP.

L’association compte déjà 15.000 abonnés et sympathisants. Vous pouvez les rejoindre ICI. Et le tout c’est évidemment terminé par des boulets sauce lapin et l’inévitable petit péquet.

Espaces publics privatisés.

En ville, les places, les squares et les parcs sont des espaces publics à disposition de tous. Lieux de détente et de rencontre, ils constituent des biens communs importants qui doivent être préservés. L’actualité nous oblige à nous interroger sur leur évolution, il ne s’agit plus simplement de marchés. Les communes autorisent d’autres usages et Brussels Major Events prend de plus en plus de place.

Récemment, la place De Brouckère fut privatisée pour y organiser un Tea Dance pour les seuls étudiants et étudiantes de l’ULB et de la VUB, avec force décibels. Un peu plus tard, c’est carrément la Grand-Place qui fut défigurée et privatisée pendant une semaine pour les remises de diplômes de certaines universités … tiens et pourquoi pas pour les infirmiers ou les  frœbeliennes ? N’est-ce pas une privatisation choquante ?

Des parcs – comme celui du Cinquantenaire ou le Parc d’Osseghem – sont régulièrement l’objet de grands événements, parfois commerciaux, souvent très bruyants et peu respectueux des riverains et des pelouses. Il ne s’agit évidemment pas de faire de Bruxelles une ville dortoir, mais la privatisation des espaces communs est inadmissible et source de conflits d’intérêt. Pour les événement publics festifs ne serait-il pas judicieux de les limiter en nombre et de les disperser à différents endroits la Région pour que cela reste supportable pour les riverains ?

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