Archives de catégorie : Identité

Enseigner envers et contre tout.

Le cinéaste belgo-marocain Jawad Rhali est de retour avec son nouveau film « Amal ».  Dans un lycée bruxellois, une enseignante encourage ses élèves à cultiver leur goût de la lecture, à s’exprimer, à se révéler même quand cela s’avère dangereux. Avec ses méthodes pédagogiques audacieuses et son enthousiasme débordant, elle va bouleverser leur vie. Peu à peu Amal va se sentir harcelée, menacée. La suite à l’écran.

Le film aborde des thématiques sociétales fortes: la radicalisation chez certains jeunes, le harcèlement scolaire, le racisme, la difficulté d’enseigner, les discriminations et violences subies par les personnes atypiques. Un film bouleversant. Certains sortent en colère contre les salafistes qui déforment l’islam et qui polluent nos enfants, d’autres regrettent la fin provocante du film, d’autres encore applaudissent la fin dramatique de l’enseignante.

Que faire ? Que dire ? Lorsque des jeunes femmes musulmanes voilées applaudissent cette fin tragique ? Comment affronter cette situation ? Comment accueillir ce nouveau vivre ensemble ?  Bernard Devos, ancien Délégué général aux droits de l’enfant donne ICI son point de vue. Le philosophe François De Smet (Défi) demande une même règle pour tout le pays en matière de signes convictionnels. Un article de La Libre  demande un certain courage politique pour assurer à la fois la sécurité juridique et une certaine forme de paix sociale .

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En finir avec les inégalités.

De nombreux événements à Bruxelles en ce vendredi 8 mars. Une journée internationale qui met en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la fin des inégalités par rapport aux hommes. La France – cette fois d’avant-garde – vient d’inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans sa Constitution. Cette décision est une évolution majeure pour le droit des femmes à disposer de leur corps. Elle ne pourra plus être supprimée par une simple loi, comme cela a été récemment le cas dans certains États américains et ailleurs.

Cette nouvelle a quelque peu éclipsé la reconnaissance par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE), des femmes comme « groupe social » au sens de la Convention de Genève de 1951. Si les femmes pouvaient déjà être protégées à raison de persécutions liées à leur genre, cela se faisait au cas par cas et sur une base juridique régionale et non internationale, offrant une protection moindre.

Désormais, les « femmes dans leur ensemble », originaires d’un pays au sein duquel elles auront été reconnues comme faisant partie d’un groupe social, pourront prétendre à la qualité de réfugié au sens de la Convention de 1951. Être une femme peut désormais devenir un motif d’obtention du statut de réfugié. Vous verrez bien ICI qu’il ne s’agit pas simplement de mots, mais d’un concept juridique solide et bien charpenté.

La côte belge va muer.

A une heure de train de Bruxelles, la mer du nord offre ses plages à de nombreux Bruxellois, pour une journée ou pour des vacances prolongées. Le futur de la côte belge nous intéresse donc fortement. Selon cet article de Trends-Tendances, la potentielle montée des eaux liée au changement climatique ne peut plus être ignorée. Il est question de un à trois mètres de plus au cours du prochain siècle.

La Région flamande s’y prépare dès à présent. Toutes ses plages seront remodelées d’ici 2060. Avec le plan ‘Zeewaarts’ (vers le large), la plage s’étendra jusqu’à 100 mètres de la digue. La côte va donc être largement réensablée. Il s’agira d’élargir et de rehausser les plages, permettant la création de nouvelles dunes, considérées comme des barrières naturelles efficaces contre l’érosion. On ne sait trop aujourd’hui d’où viendra tout ce sable …

Le rehaussement des plages impliquera aussi que des immeubles, dont des bâtiments historiques, seront recouverts par le sable. Les premières estimations évoquent entre 2,3 et 3,8 milliards d’euros, répartis sur une période de cent ans. Des coûts qui seraient néanmoins nettement moindres que les dommages potentiels en cas d’inaction. Les véritables changements ne seront pas perceptibles avant 2060. Ce n’est qu’à partir de ce moment-là que « la vue sur la mer » aura changé de manière significative.

Trends-Tendances. La côte belge ne devrait bientôt plus ressembler à ça.

Construire une ville mixte.

Si la population de Bruxelles arrive à se maintenir, c’est parce que les personnes qui quittent la ville sont rapidement remplacées par de nouveaux venus. Ce sont principalement les classes moyennes et les jeunes familles qui fuient vers les deux Brabants et même le Hainaut. Des provinces qui leur proposent des logements avec jardin moins cher qu’à Bruxelles.

Que faire pour retenir ces personnes ? Ces contribuables dont nos finances ont besoin, ainsi d’ailleurs que nos commerces spécialisés ? Construire du logement moyen bien isolé avec balcons et terrasses. Verdir nos rues. Créer de l’habitat groupé. Baisser les coûts en n’étant pas propriétaire du terrain. Faire la ville autrement.

On imagine déjà entendre le mot « gentrification » de la part d’IEB et sans doute de l’ARAU, mais si nous voulons une ville mixte, il faut aussi retenir des habitants avec des revenus, pour pouvoir venir en aide aux personnes précarisées. Lutter contre les excès de la gentrification ne devrait pas nous empêcher d’être une ville accueillante et ouverte aux personnes des classes moyennes.

Faire des enfants ?

Une ville sans enfants est une ville morte pour Jean Birnbaum, qui titre son dernier livre  « Seuls les enfants changent le monde ». Si le philosophe est celui qui dynamite nos préjugés, alors le bébé s’impose comme le plus subversif des philosophes.

À l’heure où le mouvement « No kids » dénonce la procréation comme une catastrophe intime et écologique, ce livre proclame la solidarité essentielle entre espoir d’une société meilleure et promesse de la vie donnée, transmise, sauvée ; il n’y a pas d’émancipation sans générations, pas d’avenir sans enfants, pas de fraternité sans bébés. La RTBF va plus loin ICI.

Qui fait des enfants à Bruxelles et pourquoi ? La question reste encore sans réponse, mais le futur de la ville en dépendra. En 2060 ils seront dans la trentaine et seront les acteurs principaux de la ville.