Archives de catégorie : Gouvernance

Happy Monday: le droit à la Ville

« ‘t Stad is van iedereen » (la Ville est à tout le monde) fut le slogan de la ville d’Anvers, jusqu’à ce que  le bourgmestre Bart Dewever l’efface définitivement. Pour l’Atelier de Recherche et d’Action UrbaineARAUle droit à la ville implique non seulement l’accès, pour tous, aux « services » qu’offre la ville mais aussi le droit, pour les habitants, de prendre part à la fabrique de la ville et de contrôler son évolution.

La « participation » est ainsi unanimement considérée comme incontournable et essentielle. Mais s’agit-il simplement de récolter des avis (sans forcément les prendre en compte) ? D’assurer la transparence des processus décisionnels, et donc de permettre une « supervision » citoyenne ? De « coconstruire » les projets ? Ou, plus radicalement, de « dépasser » le système de la démocratie représentative tel que nous le connaissons ? Vous en lirez plus ICI .

On ne naît pas urbain, on le devient. Vous pourriez le devenir encore plus encore en participant à l’Ecole Urbaine de l’ARAU, une « école du soir » qui se tient de ce mercredi à vendredi de 19 à 22h à l’IHECS rue du Poinçon (coin rue des Alexiens) bus 95, 33 et tram 3 et 4 (station Anneessens-Fontainas). Parking Rouppe-Fontainas et Albertine.

Des intervenants de qualité et des débats certainement passionnants.
J’y serai aussi. Programme et participation libre ICI.

Une alternative au Métro 3.

Décidé in extremis par le gouvernement Vervoort 2, le chantier du Métro 3 s’enlise – au sens propre – sous le Palais du Midi, comme le qualifie l’ARAU. La reprise des travaux pourrait faire exploser le budget et allonger les délais jusqu’à 8 ans à Stalingrad. Cependant, la ministre Elke Van den Brandt (Groen)  confirme: « le point de non-retour a été atteint », « il faut continuer l’extension jusqu’à Bordet ». Décision du gouvernement: fin avril.

Pour les habitants et commerçants du quartier Lemonnier/Stalingrad et pour les nombreux utilisateurs du Palais du Midi – qui ont déjà beaucoup souffert de ce chantier – 8 années de plus est tout simplement exclu. Plusieurs associations de la société civile dénoncent un tel dépassement de budget. Il serait insupportable pour la Région, qui serait contrainte d’abandonner tous ses autres projets urbanistiques destinés à améliorer la qualité de vie des Bruxellois.

Se voulant constructives, 21 associations et comités d’habitants regroupés sur la plateforme “Avanti !”, viennent de proposer une alternative. Elle tire parti des infrastructures existantes et des travaux déjà en cours: le Prémétro +. Cette réorganisation du réseau offrirait plus de lignes directes entre quartiers et renforcerait les fréquences sur l’axe prémétro Albert-Gare du Nord. Leur projet est très détaillé ICI et est aussi abordé par BX1. La STIB a promis d’y jeter un coup d’oeil.

Happy Monday: des taxis à hydrogène.

Vous vous souviendrez certainement de plusieurs billets déplorant l’absence de station de remplissage d’hydrogène sur le territoire de Bruxelles. Un certain nombre de lecteurs de ce blog – dont plusieurs professeurs de l’ULB – ont estimé qu’il fallait agir ensemble pour laisser aux Bruxellois la liberté de choisir l’énergie de leur futur véhicule. Produit avec de l’électricité verte, l’hydrogène permettrait à des voitures propres de circuler en n’émettant que quelques gouttes d’eau.

Outre la journée d’étude organisée à la Fondation universitaire, notre Collectif Bruxelles Hydrogène a multiplié les contacts avec les cabinets, la presse et le secteur des taxis. Le plan taxi du ministre-président Vervoort, longuement attendu, a finalement atterri et clarifié la situation. Il a permis au secteur privé de passer à l’action. Un premier taxi expérimental à hydrogène de Taxi-Verts et Virya a fait son apparition dans les rues de Bruxelles.

Voilà maintenant que Hype, qui dispose d’une véritable flotte de taxis à hydrogène à Paris, confirme son intention de déployer à Bruxelles 50 taxis à hydrogène et une station de remplissage publique dès 2024. C’est un article de Taxipro – traduit ICI – qui le précise. L’action des militants du Collectif Bruxelles Hydrogène n’est certainement pas pour rien dans l’évolution de la situation, qui doit rendre aux Bruxellois leur liberté de choix, tout en en rappelant que l’énergie la plus propre sera toujours … celle que l’on n’utilise pas !

Un pays pour demain.

Le fédéral a lancé en juin dernier une enquête sur l’avenir du pays, à laquelle vous avez peut-être contribué ? Avec 11.000 participants et 75.000 « contributions » cet exercice ne constitue cependant pas un sondage avec un échantillon représentatif du pays. Globalement, les citoyens semblent aussi divisés que le politique et ne tracent pas les grands axes d’une septième réforme de l’Etat prévue en 2024.

Pour Le Soir, qui en résume les résultats ICI, un élément semble se retrouver dans la majorité des réponses: « simplifier nos institutions » est souhaité par la majorité des citoyens qui « ont le souci d’une bonne répartition des compétences ». Cela devrait être la clé d’entrée vers une « réorganisation de l’Etat ».

Un autre élément qui se retrouve dans cette enquête était sans doute moins prévisible: bon nombre de participants ont plaidé en faveur d’une « circonscription électorale fédérale » (avec des listes électorales sur tout le territoire de la Belgique). Le groupe Pavia proposait déjà cette formule dès 2007 et la RTBF le détaille ICI.

Good Living: peut mieux faire.

Je ne sais si vous avez été nombreux à réagir à l’enquête publique Règlement Régional d’Urbanisme (RRU), mais les critiques ont fusé de toutes parts, tant des associations, que des particuliers et même des communes et des députés de la majorité. La Libre Immo livre un bon résumé des diverses réactions à propos de l’avenir urbanistique et architectural de Bruxelles. Pascal Smet va devoir se mettre au boulot pour revoir son règlement d’urbanisme.

Soyons de bon compte, l’orientation et les intentions sont appréciées et vont plutôt dans le bon sens. Mais au-delà de ces bonnes intentions, un Règlement Régional d’Urbanisme doit définir des règles claires et justes pour tout le monde. C’est là le manque essentiel du document. Le BRAL le détaille clairement ICI. Quartier des Arts s’inquiète surtout de l’absence de mesures susceptibles de préserver les perspectives qu’offrent les grands axes sur la ville historique.

Ce projet ne convainc pas, parce qu’il n’est pas à la mesure des enjeux tant sociaux  qu’environnementaux de la ville de demain. Si une simplification des procédures s’imposait, elle amène finalement surtout de la dérégulation, soit une porte ouverte au règne de l’arbitraire. Pascal Smet entend proposer un nouveau texte avant la fin de la législature.