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Bruxelles s’endette.

A politique inchangée, la dette bruxelloise devrait exploser et se chiffrer à 19 milliards en 2028 au lieu des 13 milliards d’aujourd’hui. Ce sont des journalistes de L’Echo qui le révèlent, sur base d’une étude entreprise par des économistes de l’UNamur, coordonnée par l’ancien commissaire au Plan Henri Bogaert.

« A politique inchangée », s’empresse de rétorquer notre ministre du Budget Sven Gatz (Open VLD), qui affirme que cela ne sera pas le cas, tant pour ce gouvernement que pour le suivant. Comprenez: la dette devra rester soutenable et pour cela il n’y a pas d’autre issue que de diminuer les dépenses et d’augmenter les taxes. Le Plan d’Urgence Logement devrait aussi en faire les frais, mais pas seulement.

Le chantier du Métro3 – et ses dépenses non anticipées par l’équipe Vervoort – n’est pas pour rien dans cette situation qui va mettre la Région en disette. Bruxelles espère toujours la baguette magique de Beliris et du Fédéral pour amortir ces frais, liés à une infrastructure qui devrait aussi profiter aux navetteurs. L’article de L’Echo vous en dira bien plus.

La particratie triomphante.

Billet d’humeur.

Le jeu de chaises musicales auquel nous avons assisté, a mis en évidence le poids des partis, au mépris des choix effectués par les électeurs. Même si d’autres raisons s’ajoutent à cette défiance vis-à-vis de la démocratie représentative, ce petit jeu n’est sans doute pas sans conséquences sur l’essoufflement la démocratie et la montée des extrêmes.

Pascal Smet démissionne et Vooruit décide de le remplacer par Ans Persoons, élue à la Ville avec 789 voix sur 74.606 bulletins. C’est Anaïs Maes – une inconnue qui a fait 177 voix – qui est désignée par le parti pour devenir l’échevine de l’Urbanisme de la plus grande ville du pays  !

Chez Ecolo, Arnaud Pinxteren ne fait pas assez de voix pour être conseiller communal à la Ville, mais le devient à la faveur d’un désistement et se trouve même promu échevin par le Participation. Hadja Lahbib ne s’est jamais présentée à l’électeur, mais est nommée ministre par G-L Bouchez et une Alexia Bertrand furieuse – élue au MR – apporte ses voix à l’Open VLD, pour devenir ministre du Budget au fédéral. La liste est bien plus longue et le citoyen s’interroge sur l’utilité de son vote. Je me trompe ?

Bataille politique en vue.

Les derniers sondages à propos des élections régionales à Bruxelles donnaient quatre partis au coude-à-coude : PS, MR, Ecolo-Groen et PTB. C’est une première et la bataille pour la première place sera sans pitié. Elle a déjà commencé avec la démission de Pascal Smet (One Brussels). Le parti qui fera le plus de voix nommera le formateur d’une nouvelle coalition et devrait obtenir la fonction de ministre-président. La Libre livre une nouvelle analyse. Bruzz évoque l’hypothèse d’une chute du PS.

Côté néerlandophone, ce ne sera pas simple non plus. L’opposition (N-VA et VB) semble se renforcer. L’Open VLD se débat dans des problèmes internes incarnés par Els Ampe. One Brussels aurait décidé de mettre Ans Persoons en tête de liste, mais alors que Pascal Smet faisait 4.562 voix, Ans Persoons en a péniblement récolté 789. Elle a un an pour convaincre depuis son nouveau poste de secrétaire d’Etat.

Bruxelles a besoin d’un gouvernement solide face aux défis qui vont s’imposer à lui. Besoin aussi d’un ou d’une ministre-président.e charismatique et populaire qui devra, notamment, gérer les conséquences d’une nouvelle réforme probable de l’Etat et assumer la dette, qui ne cesse de s’alourdir, suite au Covid mais surtout suite au chantier du Métro3. Si c’est le P.S. qui l’emporte, Rudi Vervoort se déclare candidat à sa succession, mais Philippe Close se dit aussi disponible pour cette fonction. Il y a aussi Caroline Désir. C’est Ahmed Laaouej qui décidera … et pourrait même s’y voir.

Bientôt (?) les élections …

Le 9 juin, nous voterons pour choisir nos représentants au futur parlement européen mais aussi au parlement de la Belgique fédérale et pour celui de notre Région. C’est encore loin, mais les partis se sentent déjà en période préélectorale et commencent à se mettre en ordre de bataille. Si à l’Europe c’est la montée d’une certaine droite qui inquiète, en Belgique c’est le maintien en tête de l’extrême droite en Flandre (Vlaams Belang) et la montée de l’extrême gauche (PTB) côté francophone, qui pourrait rebattre les cartes.

Mathématiquement, au fédéral on pourrait aller vers un improbable gouvernement N.VA/PS ou une reconduction d’une autre Vivaldi. Une septième réforme de l’Etat pourrait cependant être sur la table. Le CRISP y consacre une analyse. Une demande de plus de pouvoirs aux Régions pourrait voir le jour, ainsi que le parachèvement du statut inachevé de Bruxelles, mais en échange de quoi ? La refédéralisation de certaines compétences pourrait aussi figurer au menu. La Belgique ne devrait plus être la même après juin 2024.

A Bruxelles, selon les derniers sondages, quatre partis francophones se tiennent dans un mouchoir de poche avec le MR en tête. Côté néerlandophone, Sven Gatz avance des propositions, mais l’Open VLD est en crise, NV.A et  PTB se renforcent. L’incertitude règne. La composition d’un gouvernement paritaire FR et NL pourrait aussi être en discussion ?  Rudi Vervoort se dit candidat à sa succession, mais qu’en est-il de Philippe Close ? C’est le président de la fédération socialiste bruxelloise – Ahmed Laaouej – qui sera le king maker, si les socialistes maintiennent leur ancien score. Il rencontre aussi régulièrement les autres partis, surtout francophones.

Mettre la pub au vert.

La publicité continue à envahir nos imaginaires, incite toujours à surconsommer, « greenwashe » des produits polluants… La réclame – qui a sa part de responsabilité dans la crise écologique – ne devrait-elle pas être mieux encadrée ? La publicité ne fait pas que modifier les parts de marché des entreprises dans leur secteur, elle crée aussi des besoins et augmente la consommation globale affirme Alternatives Economiques, dans cet article, qui se demande s’il faut taxer, réglementer ou interdire ?

Interdire les publicités faisant la promotion de produits néfastes pour la santé ? mais aussi néfastes pour le climat, en commençant par les secteurs aérien, l’automobile, le maritime et les énergies fossiles ? comme le suggère le Réseau Action Climat. En France, 65 % de la population serait déjà favorables à une telle l’interdiction, pas de chiffres pour Bruxelles. Des jeunes réagissent sur TikTok pour consommer plus responsable.

Les lobbies continuent à faire leur travail, la pub finance même des services publics comme la RTBF, la presse ne pourrait survivre sans ses revenus publicitaires, tout comme les réseaux sociaux. L’Etat est à la traîne. La Région accepte les « sucettes » lumineuses de JCDecaux dans l’espace public, en échange de l’installation gratuite d’abribus. La STIB a même accepté une pub pour des voitures collée sur ses trams … La ville  de Bruxelles a cependant déjà interdit les panneaux publicitaires de 20m2 dans le pentagone. D’autres communes limitent les pubs. Il en faudra plus, si on considère que pousser à la consommation n’a plus de sens aujourd’hui, parce que néfaste pour le climat.