« Que ferait la France si la Belgique interdisait le français ? » (comme elle l’a décrété pour la Flandre) interroge Sergei Lavrov, le chef de la diplomatie russe. Les médias belges sont restés étonnamment silencieux sur cette déclaration. On pourrait d’ailleurs aussi se demander ce que feraient les Pays-Bas, si la Belgique devait interdire l’usage du néerlandais, pour tenter d’éliminer l’extrême droite en Flandre ? C’est le prétexte avancé par Moscou pour envahir l’Ukraine et éliminer ses « nazis ».
Philippe Van Parijs évoque cette question dans une réflexion pour The Brussels Times, traduite ICI pour vous. Jules Gheude s’y est aussi intéressé dans un article pour Doorbraak, traduit ICI, il y donne sa version de l’évolution de la Belgique. Tout cela semble toujours d’actualité pour certains Etats-nations en proie aux velléités d’autonomie, voire d’indépendance, de régions telles que l’Ecosse, la Catalogne, la Padanie, la Bretagne, le Pays Basque ou la Flandre. Un article repris par Cairn.Info relève l’importance que peuvent revêtir l’usage des langues dans les Etats-nation, dont elle livre une analyse de l’état actuel. Les querelles linguistiques n’appartiendraient donc pas encore au passé ?
Outils de communication entre les humains, les langues sont régulièrement utilisées des fins politiques, voire instrumentalisées au profit d’Etats-nations en quête de centralisation et de pouvoir. La Belgique n’y échappe pas. Si elle reconnaît trois langues officielles au niveau national, les Régions sont obligatoirement unilingues, sauf Bruxelles, contrainte d’être bilingue. Et tout cela sans parler de l’anglais, qui se verrait bien remplacer un jour le français comme lingua franca de Bruxelles.
photo illustrant l’article de The Brussels Times
