Archives de catégorie : Justice

Une révolte naissante ?

« N… les riches, casse-toi, trop cher… », pouvait-on lire mercredi passé dans Bruzz, dans 7/7 et dans Sudinfo. Des vitrines de quatre boutiques ont été taguées à la rue Dansaert. Les réactions n’ont pas tardé.

Pour la police ce sont des faits de vandalisme et il s’agit d’ouvrir une enquête pour retrouver les auteurs. Pour Frederik Ceulemans, porte-parole de l’Open-VLD, la « gentrification » ne doit pas être un argument pour chasser les entrepreneurs et laisser notre ville à l’abandon. Pour le ministre des Finances Sven Gatz (Open VLD) c’est une atteinte inacceptable à la liberté d’entreprise. Une intimidation répugnante. Notre ville doit pouvoir vivre, se développer et entreprendre.

Sur les réseaux sociaux ce qui frappe certains, c’est la nature des messages: hostiles aux boutiques huppées et aux riches. D’autres y voient plutôt les prémices d’une révolte qui commence à se manifester contre les inégalités qui ne cessent de croître dans une ville de plus en plus duale.  

Happy Monday: le droit à la Ville

« ‘t Stad is van iedereen » (la Ville est à tout le monde) fut le slogan de la ville d’Anvers, jusqu’à ce que  le bourgmestre Bart Dewever l’efface définitivement. Pour l’Atelier de Recherche et d’Action UrbaineARAUle droit à la ville implique non seulement l’accès, pour tous, aux « services » qu’offre la ville mais aussi le droit, pour les habitants, de prendre part à la fabrique de la ville et de contrôler son évolution.

La « participation » est ainsi unanimement considérée comme incontournable et essentielle. Mais s’agit-il simplement de récolter des avis (sans forcément les prendre en compte) ? D’assurer la transparence des processus décisionnels, et donc de permettre une « supervision » citoyenne ? De « coconstruire » les projets ? Ou, plus radicalement, de « dépasser » le système de la démocratie représentative tel que nous le connaissons ? Vous en lirez plus ICI .

On ne naît pas urbain, on le devient. Vous pourriez le devenir encore plus encore en participant à l’Ecole Urbaine de l’ARAU, une « école du soir » qui se tient de ce mercredi à vendredi de 19 à 22h à l’IHECS rue du Poinçon (coin rue des Alexiens) bus 95, 33 et tram 3 et 4 (station Anneessens-Fontainas). Parking Rouppe-Fontainas et Albertine.

Des intervenants de qualité et des débats certainement passionnants.
J’y serai aussi. Programme et participation libre ICI.

Reconnaissance faciale ?

La reconnaissance faciale n’est pas légale en Belgique. Et pourtant, aucune loi n’encadre l’usage de ces technologies par les autorités publiques. Un groupe de citoyens bruxellois estime opportun de débattre au parlement bruxellois du risque de surveillance à chaque coin de rue à partir des milliers de caméras en place dans de nombreux lieux stratégiques de la ville et des 15.000 de réseau de la STIB.

Ils pointent des risques quant au stockage des données, des risques d’erreurs, des risques de normalisation accrue, mais aussi de glissement vers la surveillance de masse. Ils estiment que les garanties ne sont actuellement pas suffisantes, en termes de respect des droits humains. Un article de La Libre en dit plus.

« Protect my face » – initié par plusieurs associations – recherche 1000 signatures de Bruxellois.es majeur.e.s pour pouvoir porter le débat au parlement bruxellois. Ils vous suffit de remplir ce document, qui nécessitera une connexion avec votre carte d’identité et un lecteur de carte.

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Happy Monday: le retour des jeunes.

Bruzz annonce qu’une action flahmob organisée par Youth for Climate, s’est déroulée place de la Monnaie, ce vendredi 3 mars. Heureux d’assister au retour des jeunes, que l’on n’avait plus entendu depuis un certain temps. Cette action s’inscrivait dans le cadre de la grève mondiale pour le climat, mise en place par le mouvement Fridays For Future.

Plusieurs associations et mouvements ont pris part cette action, par laquelle ils entendent dénoncer les financements qui contribuent à la destruction des écosystèmes et au réchauffement climatique. “La Belgique consacre encore annuellement 13 milliards d’euros aux énergies fossiles et cela doit cesser”.

Ce sont les personnes et communautés les plus vulnérables qui paient le prix le plus élevé pour le changement climatique en cours – même chez nous – alors qu’elles en portent le moins la responsabilité. « La seule chose sensée à faire est de mettre le frein à main. Il faut dénoncer et briser le lobbying des entreprises extractives de combustibles fossiles et celui des banques et des assureurs qui continuent à les financer ».

image extraite de l’article de Bruzz

Conflit de générations ?

« Des jeunes diplômés en quête de sens annoncent qu’ils ne perdront pas leur vie à la gagner. Des adolescents affichent leur fluidité de genre devant des adultes qui ont l’impression de voir leur monde se liquéfier. Une génération « éco-anxieuses » à qui on n’arrive pas à enlever l’impression que leurs aînés ont essoré une planète désormais surchauffée. Des lycéens plus complaisants à l’égard des signes d’appartenance religieuse que leurs aînés qualifient d’« atteintes à la laïcité ».

Il flotte comme un nouveau conflit de générations écrit Le Monde qui constate « qu’aucune génération n’a jamais connu et assimilé des changements aussi rapides ». Il faut cependant se garder de penser qu’il existe “une” jeunesse. Les conditions sociales et les inégalités croissantes déterminent souvent davantage les trajectoires que la classe d’âge. Qu’ont en commun l’avenir d’un adolescent d’une commune huppée et celui d’un enfant d’une commune paupérisée dont l’avenir est scellé très tôt ? 

En faisant peser sur les travailleurs le poids des retraites d’une population vieillissante, l’Etat ne fait-il pas le choix de privilégier les plus âgés ? « Une lutte des âges à la fois aveugle et sourde c’est-à-dire invisible et non déclarée » (Hakim El Karoui). Mais ce n’est pas tout, certains jeunes “ont l’impression d’être plus adultes que leurs aînés, qui se comportent comme de grands enfants, incapables de modérer leur alimentation carnée ou de renoncer à leurs week-ends en avion à bon marché”. Des extraits de l’article du Monde questionnent encore davantage.