Voilà tout un temps que la secrétaire d’État de Moor (CD&V) et son prédécesseur ne respectent plus leur obligation d’héberger dignement les personnes demandeuses d’asile dans la (longue) attente d’une décision. Cela malgré plusieurs milliers de condamnations. S’agirait-il ainsi de plaire à un certain électorat en créant une image inhospitalière de la Belgique pour éviter « un appel d’air » ?
Avec sa décision de ne plus héberger les candidats masculins isolés, Madame de Moor s’est lancée dans une discrimination que rien ne justifie, si ce n’est son manque de prévoyance pour libérer suffisamment de logements temporaires. Le Conseil d’État vient de suspendre cette décision. La secrétaire d’État n’a pas tardé à affirmer qu’elle ne la respecterait pas et le gouvernement l’a suivie. « C’est la mort de l’État de droit et de la démocratie, c’est gravissime. Oui cela peut valoir une crise gouvernementale » écrit Françoise Tulkens.
C’est dans les rues de Bruxelles et autour des gares que se retrouveront la grande majorité de ces hommes sans-abri tout au long de cet hiver. C’est insupportable pour les demandeurs d’asile et impossible à gérer pour la Région, dont ce n’est pas la compétence. Il faut se réjouir de la décision du Conseil d’État de suspendre cette mesure. Reste à voir s’il va la casser et comment contraindre l’exécutif à l’appliquer ?