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Des cabinets pléthoriques.

84  personnes travaillent au cabinet de Rudi Vervoort, les voilà.  57 sont au cabinet d’Alain Maron, 48 chez Elke Van den Brandt, soit près de 400 personnes en tout pour gérer les matières d’une ville d’un million deux cents mille d’habitants, sans compter celles des 19 communes … Cela génère évidemment un coût et ne manque pas d’interpeler les citoyens bruxellois. Comment en est-on arrivé là ? Un numéro de Déclic à la RTBF détaille tout cela ICI.

Les ministres sont donc des élus mis en place par les partis de la majorité et il leur appartient de faire des choix politiques et des arbitrages à partir de l’accord de majorité qui lie les membres de la coalition. Comme les ministres sont des « généralistes », ils s’entourent de « spécialistes » qui préparent les dossiers et les conseillent avant de prendre des décisions. Pourquoi les ministres ne consultent-ils pas plutôt leurs administrations, qui gèrent le matières au quotidien et ont souvent une vision à long terme ?

C’est que les administrations sont victimes de nominations politiques et les ministres en place ne font pas confiance a des directeurs d’administration qui ne seraient pas du même bord qu’eux. Ils s’entourent donc de conseillers maison, parfois issus de sociétés privées, ce qui peut  provoquer des conflits d’intérêts et du découragement dans les administrations bruxelloises. La taille des cabinets inquiète l’économiste Philippe Defeyt en terme de démocratie. Réduire les cabinets à du simple secrétariat ? ou même les supprimer ?

L’avenir du pourboire.

Jadis les serveurs des cafés, les « ouvreuses » des cinémas et les « Madame Pipi » n’étaient pas salariées et ne vivaient que des pourboires. Situation socialement inacceptable. Aujourd’hui à Bruxelles, pourboire et TVA sont compris dans l’addition, il n’y a donc plus d’obligation d’en rajouter.

Toutefois, il n’est pas rare de voir un client glisser une pièce à un serveur ou à un livreur, ou d’entendre un consommateur dire: gardez la monnaie. Il arrive aussi qu’une serveuse soit exceptionnellement attentionnée ou qu’un livreur monte votre paquet à l’étage. Ces prestations, non comprises dans leur tâche, méritent donc bien un pourboire.

La situation s’est compliquée avec les payements électroniques. L’éventuelle majoration encodée va-t-elle dans la poche du patron ou du serveur ? A se faire préciser. Certains établissements étrangers commencent à mettre beaucoup d’options sur leur écran, dont des pourboires. Pour ne pas en payer, il faut cliquer sur l’option « pas de pourboire ». Une technique de « culpabilisation » peu conviviale qu’on espère ne pas voir se généraliser.

Quels pourboires en Europe ? Plus de pays ICI et ailleurs dans le monde .

Un futur sans argent ?

A Bruxelles, certains quartiers ne disposent plus de distributeurs de billets. Les banques ne vous permettent plus de retirer dans leurs agences l’argent que vous leur avez confié. La gestion de l’argent cash et la maintenance des distributeurs est un service qui leur coûte. Elles ont donc décidé de rationaliser, entendez réduire l’usage du cash et Batopin commence par la raréfaction des distributeurs de billets. Le gouvernement a dû s’en mêler: en ville il y aura un distributeur tous les 2 km … soit 4 km aller/retour !

Priver les Bruxellois d’un accès au cash, c’est les garder captifs. C’est aussi exclure toute une partie de la population. Le cash est émis par les banques centrales et c’est un bien public. Le système bancaire est privé et nul ne peut être contraint d’y souscrire. Le Vif consacre un édito à I’analyse en profondeur de cette stratégie et Anne-Sophie Bailly de conclure à propos des monnaies: « Si vous ne voulez pas qu’elles disparaissent, veillez simplement à toujours en avoir sur vous ! ».


>> >  Suite au billet sur la Zorgas, des lecteurs demandent comment s’affilier à cette Zorgas ? La plupart des mutuelles vous permettent de le faire par leur canal, sinon vous envoyez vos nom et adresse et votre numéro national (noté sur votre carte d’identité) à <vlaamsezorgkas@zorg-en-gezondheid.be> et il vous enverront le formulaire à remplir. Vu que c’est une initiative de la Communauté flamande, tout se passe naturellement en néerlandais.

Concurrence entre Régions et entre Communes.

Depuis longtemps, pour attirer des investisseurs, les Etats disposent de l’arme de la fiscalité. On l’a vu avec l’Irlande et plus récemment avec les Etats Unis. Au niveau de l’Europe, l’incapacité de l’Union à mettre fin à la concurrence fiscale entre les États membres, comme dans la protection des travailleurs, nuit manifestement aux efforts de lutte contre la pauvreté. Pareil au niveau des Régions et même des Communes.

Ainsi, Bruxelles est victime des politiques fiscales menées par la Flandre et la Wallonie pour attirer des contribuables nantis. Si la réforme de l’Etat a prévu que les Régions peuvent accroître la progressivité de l’impôt mais pas la réduire, pour éviter cette concurrence, l’assiette fiscale réduite de la Région de Bruxelles l’a contrainte à augmenter ses impôts. Vivre à Bruxelles devient de plus en plus cher. Ménages comme entreprises sont ainsi amenées à voter avec leur pieds:  ils déménagent.

Au niveau de communes bruxelloises, pour boucler leur budget, celles-ci comptent sur leurs deux principales taxes: les additionnels à l’impôt des personnes physiques et au précompte immobilier. Les taux sont souvent plus bas dans les communes riches dont l’assiette fiscale est élevée et dans les communes plus pauvres, les taux sont nécessairement plus élevés, comme le relève Le Vif. Une injustice qui pourrait être corrigée en régionalisant ces matières. Les économistes me corrigeront et on y reviendra.

Une révolte naissante ?

« N… les riches, casse-toi, trop cher… », pouvait-on lire mercredi passé dans Bruzz, dans 7/7 et dans Sudinfo. Des vitrines de quatre boutiques ont été taguées à la rue Dansaert. Les réactions n’ont pas tardé.

Pour la police ce sont des faits de vandalisme et il s’agit d’ouvrir une enquête pour retrouver les auteurs. Pour Frederik Ceulemans, porte-parole de l’Open-VLD, la « gentrification » ne doit pas être un argument pour chasser les entrepreneurs et laisser notre ville à l’abandon. Pour le ministre des Finances Sven Gatz (Open VLD) c’est une atteinte inacceptable à la liberté d’entreprise. Une intimidation répugnante. Notre ville doit pouvoir vivre, se développer et entreprendre.

Sur les réseaux sociaux ce qui frappe certains, c’est la nature des messages: hostiles aux boutiques huppées et aux riches. D’autres y voient plutôt les prémices d’une révolte qui commence à se manifester contre les inégalités qui ne cessent de croître dans une ville de plus en plus duale.