Progressivement, mais sans volonté affirmée, le canal est devenu une véritable frontière entre sa rive droite – riche et prospère appréciée des expats – et sa rive gauche – essentiellement peuplée de personnes issues de l’immigration. Une véritable « ghettoïsation » de la ville. Un “ghetto européen” côté droit du canal qui traverse Bruxelles du sud-ouest au nord-est et un “ghetto d’immigrés” côté gauche.
La Région dispose de peu de moyens pour lutter contre cette évolution, qui semble irrésistible et a conduit à l’actuel apartheid de fait, en contradiction avec nos idéaux de ville mixte et équilibrée. L’implantation des logements sociaux figure cependant dans les compétences de la Région et des Communes. En les construisant volontairement du côté droit du canal, une certaine mixité pourrait se développer dans les quartiers et les écoles. Du côté gauche, on pourrait se limiter à la rénovation (urgente) des logements sociaux existants.
Avez-vous remarqué que toutes le écoles européennes se trouvent du côté droit du canal ? Le choix de l’emplacement d’une école est pourtant l’un des rares instruments à disposition de la Région pour rendre la ville plus mixte. Le combat militant et abouti pour l’installation de la nouvelle école européenne sur la rive gauche – à Laeken – est exemplaire. Philippe Van Parijs le raconte fort bien dans cet article du Brussels Times, traduit ICI pour vous.
photo Régie des Bâtiments

Merci pour cette histoire instructive!
En rapport avec le thème: le “cas Saint-Gilles” , un exemple de gentrification à l’oeuvre, dont question dans un article de la revue Politique où il est fait allusion au film “Place Nette” du Centre Vidéo de Bruxelles. Voici le lien:
https://www.revuepolitique.be/comment-faire-commune-le-cas-saint-gilles/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=retrospective-fin-annee-en-6-articles