Billet d’humeur
Par cette belle journée fraîche, mais ensoleillée, la ville est belle. Les ombres et les lumières lui donnent du relief. Assis dans le bus 95, de la rue des Teinturiers en centre-ville jusqu’à son terminus place Wiener, c’est toute l’architecture bruxelloise qui défile par les fenêtres. Des maisons patriciennes à l’ordonnance classique de la place Royale, en passant devant des maisons Art Nouveau ou Art Déco, et puis cette architecture moderniste qui suit le style paquebot et les villas de style normand rattrapé par les cités jardins et le minimalisme. Sans compter des panoramas superbes sur la ville et un retour par l’avenue Roosevelt en tram 8.
Le bus 48, lui il démarre de la place Fontainas et offre aussi des découvertes surprenantes en traversant les Marolles et la Porte de Hal, avant de s’aventurer au travers d’une série de parcs, dont les arbres n’attendent qu’à fleurir. Ensuite c’est la montée vers l’Altitude 100 qu’on découvre après avoir détaillé tant de belles demeures sur les rives de ces parcs. La descente vers Uccle Stalle est impressionnante, on se croirait dans une autre ville. On peut cependant s’en retourner à la gare du Midi en train en moins de 10 minutes.
La ville a bien changé. Sous le soleil les façades éclectiques s’avèrent attrayantes. Fini les immeubles noircis par le chauffage au charbon. Bien assis et sans le stress de la conduite, la ville s’offre sous un jour nouveau. Merci la STIB. C’est le verre à moitié plein qu’on oublie trop souvent d’admirer. Oui, la ville est belle, même si on ne peut oublier le verre à moitié vide, qu’il s’agit de remplir pour mettre fin aux inégalités criantes qui déchirent encore cette ville duale.
Oui, la ville est belle avec son patrimoine ancien (p. ex. moderniste) ou très ancien (p. ex. Art Nouveau au minimum). En revanche, les constructions récentes sont souvent d’une médiocrité affligeante, elles sont un coup de poing dans l’oeil par rapport à la qualité des bâtiments plus anciens : cfr p. ex. la rue de la Loi.
Quand je vois qu’on détruit un bâtiment ancien même relativement banal comme une maison néo-classique, j’ai peur de voir ce qui sera construit à la place tellement il y a de risques que cela soit moche.
Il serait temps de revoir la formation des architectes pour remédier à cela, viser à une architecture de qualité qui veille également à s’insérer harmonieusement dans le tissu architectural existant : on en est loin, trois fois hélas.