A Bruxelles, la durée de vie des bâtiments semble de plus en plus courte, les immeubles du quartier européen en sont de bons exemples. Transformer plutôt que démolir pourrait être une solution plus respectueuse de l’environnement et des matières premières. A Paris, le Pavillon de l’Arsenal illustre par une exposition ce courant actuel de l’architecture visant à transformer l’existant plutôt que de construire du neuf.
Conserver émet moins de carbone, selon l’architecte Guillaume Meunier, spécialiste de la construction bioclimatique. Un mètre carré construit, c’est 1,5 tonne de CO2 émise pour cinquante ans, la moitié pour le bâti, la moitié pour l’usage. Garder l’existant revient donc à réduire les émissions de 750 kilogrammes par m2. L’analyse des autorisations de travaux délivrées à Paris depuis 2020 révèle que les trois quarts sont des demandes de transformation de l’existant. Qu’en est-il à Bruxelles ?
Aujourd’hui, c’est dès la conception que ces transformations doivent être envisagées afin d’assurer la durée de vie d’un bâtiment dont l’usage pourra varier aux fil du temps. Il faut donc tenir compte d’une hauteur sous plafond égale ou supérieure à 2,3 m pour des pièces de séjour et à 2,10m pour les autres pièces du logement. Ce n’est pas le cas des autorisations délivrées pour des parkings récents, qui ne pourront être transformés ni en logements, ni en école, ni en hôpital lorsqu’ils ne seront plus utiles. Regrettable.
Rénovation Chambon / Wolf (Ex. CGER) rue Fossé aux Loups Louis Dewaele Construction

Cette faible durée de vie des bâtiments modernes est d’autant plus scandaleuse que le sable indispensable à la production de béton est littéralement en voie de disparition. Le sable à grains ronds des déserts ne peut être utilisé, et c’est donc le sable à grains de forme irrégulière des littorals, des plages et des fonds marins qui est requis, ce qui conduit à son exploitation outrancière (pour ne pas dire le vol), au détriment de la faune et de la flore, des écosystèmes et des habitants des zones côtières.
Arte y avait consacré un documentaire (“Le sable, enquête sur une disparition”) et la rtbf aussi : https://www.rtbf.be/article/le-sable-pilier-de-notre-civilisation-betonnee-en-voie-de-disparition-10981414