La diminution de la pratique religieuse catholique en Belgique est telle que Caroline Sägesser s’autorise cette question: les catholiques sont-ils devenus une minorité en Belgique ? C’est sur base du rapport annuel 2021 de l’Eglise catholique qu’elle se livre pour le CRISP à une analyse détaillée des chiffres et de leur signification.
Si en 1977, on comptait encore 77,7% de mariages à l’église à la suite du mariage civil, ils tombent à 9,9% en 2021. Pour les baptêmes, ils passent de 85,2% en 1977 à 31,2% en 2021. Pour ce qui est des prêtres, 71,3 % d’entre eux sont aujourd’hui âgés de plus de 65 ans et l’Église de Belgique se voit contrainte de faire appel à l’étranger, notamment au Congo. Il n’y a pas de chiffres spécifiques pour Bruxelles, mais tout porte à croire que la baisse y est encore plus sensible.
La crise Covid-19 n’y est sans doute par pour rien non plus, mais n’explique pas une baisse continue depuis la fin du siècle passé. Toutefois la vitalité du monde catholique reste manifeste dans le monde culturel: organisations caritatives, éducation permanente, coopération internationale et, surtout, enseignement – une majorité d’enfants fréquentent l’enseignement catholique.
Le boudhisme n’est pas intégré dans ces commentaires. J’y vois un grand coup de chapeau et la reconnaissance implicite du fait que c’est la seule religion (si ce terme lui est applicable) qui met fondamentalement et quasi-exclusivement l’évolution personnelle au centre de sa réflexion. Ce qui explique son absence de toxicité sociale.
Les causes de la désaffection religieuse chez nous sont clairement mutliples : amélioration des conditions de vie matérielles et augmentation du niveau d’éducation après la 2ème guerre mondiale, montée de l’individualisme, rigorisme de l’Église catholique en ce qui concerne la contraception, l’avortement et l’homosexualité, passé colonial et scandale de la pédophilie des prêtres…
Quand je vois le poids de la religion et des institutions religieuses sur la vie politique dans d’autres pays (je ne pense pas uiquement aux pays musulmans fondamentalistes, mais aussi aux conservateurs protestants aux États-Unis et au judaïsme orthodoxe en Israël) je chéris la laïcité en Europe…
Bonjour,
Malheureusement seule l’Eglise catholique publie des chiffres de fréquentation aussi précis.
Et il nous manque les enquêtes scientifiques utiles pour déterminer l’évolution des pratiques dans les autres cultes.
Au niveau des grandes tendances, on peut dire que les religions « anciennes » dans notre pays, à savoir, outre le catholicisme le protestantisme traditionnel et le judaïsme ont également vu leur taux de pratique chuter. En revanche l’islam, les Églises protestantes évangéliques ou les Églises orthodoxes (ces dernières en raison d’une immigration récente) voient la fréquentation de leurs lieux de culte augmenter.
Analyse chiffrée intéressante mais il manque une dimension fondamentale qui nécessiterait un enquête : quelles sont les raisons de cette désaffectation du culte catholique ? Les réponses seraient bien intéressantes.
Et qu’en est-il dans les autres religions traditionnelles, comme les protestants, les orthodoxes ? Est-ce un phénomène général ou la désaffection ne touche-t-elle spécifiquement que la religion catholique ?
Qu’en est- il également du culte musulman : est-il en hausse ou pas ?