« Des jeunes diplômés en quête de sens annoncent qu’ils ne perdront pas leur vie à la gagner. Des adolescents affichent leur fluidité de genre devant des adultes qui ont l’impression de voir leur monde se liquéfier. Une génération « éco-anxieuses » à qui on n’arrive pas à enlever l’impression que leurs aînés ont essoré une planète désormais surchauffée. Des lycéens plus complaisants à l’égard des signes d’appartenance religieuse que leurs aînés qualifient d’« atteintes à la laïcité ».
Il flotte comme un nouveau conflit de générations écrit Le Monde qui constate « qu’aucune génération n’a jamais connu et assimilé des changements aussi rapides ». Il faut cependant se garder de penser qu’il existe “une” jeunesse. Les conditions sociales et les inégalités croissantes déterminent souvent davantage les trajectoires que la classe d’âge. Qu’ont en commun l’avenir d’un adolescent d’une commune huppée et celui d’un enfant d’une commune paupérisée dont l’avenir est scellé très tôt ?
En faisant peser sur les travailleurs le poids des retraites d’une population vieillissante, l’Etat ne fait-il pas le choix de privilégier les plus âgés ? « Une lutte des âges à la fois aveugle et sourde c’est-à-dire invisible et non déclarée » (Hakim El Karoui). Mais ce n’est pas tout, certains jeunes “ont l’impression d’être plus adultes que leurs aînés, qui se comportent comme de grands enfants, incapables de modérer leur alimentation carnée ou de renoncer à leurs week-ends en avion à bon marché”. Des extraits de l’article du Monde questionnent encore davantage.