Archives de catégorie : Commerce

Une révolte naissante ?

« N… les riches, casse-toi, trop cher… », pouvait-on lire mercredi passé dans Bruzz, dans 7/7 et dans Sudinfo. Des vitrines de quatre boutiques ont été taguées à la rue Dansaert. Les réactions n’ont pas tardé.

Pour la police ce sont des faits de vandalisme et il s’agit d’ouvrir une enquête pour retrouver les auteurs. Pour Frederik Ceulemans, porte-parole de l’Open-VLD, la « gentrification » ne doit pas être un argument pour chasser les entrepreneurs et laisser notre ville à l’abandon. Pour le ministre des Finances Sven Gatz (Open VLD) c’est une atteinte inacceptable à la liberté d’entreprise. Une intimidation répugnante. Notre ville doit pouvoir vivre, se développer et entreprendre.

Sur les réseaux sociaux ce qui frappe certains, c’est la nature des messages: hostiles aux boutiques huppées et aux riches. D’autres y voient plutôt les prémices d’une révolte qui commence à se manifester contre les inégalités qui ne cessent de croître dans une ville de plus en plus duale.  

Le co-living en question.

Vous vous souviendrez du billet annonçant que l’échevine de l’Urbanisme de la Ville – Ans Persoons – partait en guerre idéologique contre les personnes qui louent une chambre dans un ensemble Coliving & Coworking. Trop cher. Trop chic. Trop jeune. Trop bruyant. Pas accessible aux familles. Pour mettre fin à cela, elle voulait imposer une charge annuelle de 1.520€ par chambre … ce qui les rendrait encore plus chères, mais n’en diminuera pas le nombre. Où voulait-elle en venir, alors que la Ville peine à retenir la classe moyenne ?

Coup de théâtre, cet article de La Capitale révèle que la Région a pris un arrêté de suspension de ce règlement-taxe. La Tutelle estime que cela créerait une différence de traitement entre les titulaires d’un droit réel de jouissance sur l’immeuble dédié au co-living (ayant confié la gestion de ce dernier à un tiers) et les titulaires d’un droit réel de jouissance sur l’immeuble dédié au co-living n’ayant pas confié la gestion à tiers. La Ville viole ainsi le principe d’égalité de traitement.

C’est parce qu’elle ne démontre pas en quoi la différence de traitement ainsi opérée repose sur un critère susceptible de justification objective et raisonnable que la Ville est condamnée à retirer son règlement-taxe. Mais déjà, Etterbeek – qui est dans la même situation – envisage de modifier cette motivation en espérant ainsi maintenir la mesure. De nouveaux modes de vie émergent en ville, faut-il les encourager ou les dissuader ? Affaire à suivre.

Fin des voitures thermiques.

C’est en vue de limiter les émissions de gaz à effet de serre – qu’à partir de 2035 – il sera interdit de vendre des voitures neuves à moteur thermique. Cette décision à l’échelle européenne commence à se heurter à des oppositions de plus en plus grandes. De la part de l’Italie, de la Pologne et de la Bulgarie. Mais en Allemagne la question est même devenue un sujet de discorde au sein de la coalition gouvernementale.

Pour l’hebdomadaire Der Spiegel, il s’agit ni plus ni moins que d’un « combat de civilisation ». Les Allemands considèrent que la voiture individuelle est «sacrée». Ils y voient un «symbole du miracle économique» allemand et aussi une importante source d’emplois qualifiés et bien rémunérés. L’Italie qualifie le passage au tout électrique de «suicide» et de «cadeau» fait à l’industrie chinoise. D’autres pays ont émis des doutes et pourraient s’abstenir lors d’un vote, toujours en suspens, au Conseil de l’Union

Comme les choix politiques de l’Europe ne s’imposent évidemment pas aux autres continents, ce serait aussi renoncer à améliorer les qualités des moteurs thermiques et à abandonner les marchés aux constructeurs automobiles d’Asie et d’Amérique. Transitions Energies en dit plus, mais dans De Standaard – traduit ICI par DaarDaar – Kris Peeters va beaucoup plus loin et estime que “celui qui sème des bornes électriques récolte des voitures”. Affaire à suivre.

Happy Monday: le retour des jeunes.

Bruzz annonce qu’une action flahmob organisée par Youth for Climate, s’est déroulée place de la Monnaie, ce vendredi 3 mars. Heureux d’assister au retour des jeunes, que l’on n’avait plus entendu depuis un certain temps. Cette action s’inscrivait dans le cadre de la grève mondiale pour le climat, mise en place par le mouvement Fridays For Future.

Plusieurs associations et mouvements ont pris part cette action, par laquelle ils entendent dénoncer les financements qui contribuent à la destruction des écosystèmes et au réchauffement climatique. “La Belgique consacre encore annuellement 13 milliards d’euros aux énergies fossiles et cela doit cesser”.

Ce sont les personnes et communautés les plus vulnérables qui paient le prix le plus élevé pour le changement climatique en cours – même chez nous – alors qu’elles en portent le moins la responsabilité. « La seule chose sensée à faire est de mettre le frein à main. Il faut dénoncer et briser le lobbying des entreprises extractives de combustibles fossiles et celui des banques et des assureurs qui continuent à les financer ».

image extraite de l’article de Bruzz

Happy Monday: un joyau va revivre.

C’est un des bâtiments des plus emblématiques de l’architecture fonctionnaliste des années 70. Depuis que la Royale Belge – devenue Axa – l’a revendu à Confinimmo, qui l’a cédé à l’ambassade américaine, il était à l’abandon. Fort opportunément, le gouvernement bruxellois a décidé de le placer sur la liste de sauvegarde, après quoi, les Etats-Unis ont jeté l’éponge et abandonné leur projet  de transformation drastique, qui aurait défiguré l’architecture.

Ce sont les architectes René Stapels et Pierre Dufau qui ont conçu ce paquebot en acier corten aux fenêtres fumées de couleur bronze. Les architectes paysagistes Jean Delogne et Claude Rebold l’ont implanté très harmonieusement entre étangs et verdure. Un véritable joyau et un repère sur le boulevard du souverain à Watermael Boitsfort.

400 ouvriers oeuvrent actuellement pour qu’en juin puisse s’ouvrir le MIX. Un projet de réaffectation qui se compose d’un hôtel, de trois restaurants, de deux piscines (une à l’extérieur, l’autre à l’intérieur), d’un centre de sport et de bien-être (de 5000 m2) ainsi qu’un centre de séminaire et de coworking. Cela ne sera pas à portée de toutes les bourses, mais si le projet vous passionne vous en verrez plus sur cette petite vidéo de 2 minutes.

Photo CIT Blaton