Les Bruxellois qui continuent à quitter la Région ont un revenu plus élevé que les nouvelles personnes qui viennent vivre à Bruxelles, dixit l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (BISA), qui vient de publier ses travaux. Une certaine classe moyenne quitte Bruxelles pour la périphérie et parfois même plus loin, à la recherche d’un jardin et de prix d’immobilier plus abordables. Le phénomène n’est pas neuf mais se maintient depuis des années.
BX1 y consacre un bref article, mais Bruzz pousse l’analyse plus loin et Immovlan se montre plus alarmiste. Cet exode d’une population plutôt aisée se voit cependant remplacé par de nouveaux arrivants. Certains disposent de peu de revenus et parfois pas du tout. Le montant des contributions disponibles pour gérer la Région et offrir des services de qualité à tous s’en ressent. 200 millions de revenus imposables de moins rien qu’en 2019.
Et pourtant, chaque fois que des promoteurs privés créent du logement moyen dans les quartiers, le mot « gentrification» retentit, alors que Bruxelles souffre plus de paupérisation que de gentrification. Oui, il faut lutter contre les excès de la gentrification. Oui, les pouvoirs publics doivent créer plus de logements sociaux et rénover leur parc immobilier énergivore. Mais non, il ne faut pas lutter contre les tentatives de retenir une classe moyenne à Bruxelles, malgré le clientélisme qui se manifeste dans certains partis, soutenus par un monde associatif, souvent prompt à dénoncer les « riches », qui font pourtant aussi partie d’une ville mixte et doivent être amenés à « contribuer » en fonction de leurs moyens.
Des promoteurs privés créent du logement moyen dans les quartiers.
Les pouvoirs publics doivent plus de logements sociaux et rénover leur parc immobilier énergivore.
Mais les pouvoirs publics ne le font pas.
Et en attendant, où vont les pauvres?
Je partage votre avis que le discours anti gentrificación manque de nuances et s’oppose à une politique intelligente pour rendre la ville attractive pour tous. Les pouvoirs publics devraient réfléchir en termes de mixité sociale et utiliser les instruments à leur disposition pour la promouvoir dans tous les quartiers davantage de mixité : plus de “riches” dans les quartiers “pauvres”, plus d’accès au logement pour les “pauvres” dans les quartiers “riches”. Il faudrait des débats sur ce sujet avant les élections.
La manière dont la ville est gérée pousse également la classe moyenne à réfléchir un déménagement : La propreté, l’accessibilité à des écoles qualitatives, l’urbanisme (le découpage qualitatif / cohab est combatu, mais les marchands de sommeils pas du tout), le plan “good move” très chaotique, la gestion des incivilités très en deça de ce qui est pratiqué “en prériphérie”. Il ne s’agit pas seulement de prix des maisons, mais d’une perception de qualité de vie. La paupérisation des quartiers créent des ghettos, ou la (bonne) mixité diminue. A contrario de la position des administrations communales, la gentrification doit être encouragée.
Je plussoie !