Pourquoi résister à Amazon ?

Votre libraire vous dira ce qu’il en pense et votre marchand de chaussures aussi. On visite leur boutique pour s’informer, pour essayer, pour choisir … et puis on commande sur Amazon pour bénéficier d’un prix plus avantageux. Le libraire et le chausseur deviennent le showroom de Gallimard et de Camper sans être rémunérés pour remplir cette fonction. Vont-ils finir par faire faillite et disparaître de la ville ?

Amazon c’est bien plus que le réseau de vente de livres qu’il était à l’origine. Aujourd’hui cette multinationale est devenue une véritable pieuvre qui s’introduit partout où elle peut. Alternatives Economiques a consacré une analyse très inquiétante de la stratégie planétaire d’Amazon, de ses trois modèles, de ses services et de ses magasins automatisés sans caisses. Cela pourrait bien augurer d’un futur à Bruxelles. Mais en voulons-nous ?

En réponse, deux libraires bruxellois ont oser risquer la librairie du futur. Replica pionnière en néerlandais à Molenbeek et le projet Quartier Libre en français à Uccle, devenu aujourd’hui réalité. On y boit un café. On discute avec le libraire. On assiste à des rencontres autour d’un livre. Tous deux sont bien décidés à résister à Amazon. Ils ne relèveront cependant pas le défi sans vous. Acheter local ce n’est pas seulement pour les fruits et les légumes. Si nous voulons conserver nos commerces spécialisés ne serait-il pas bon de les visiter et les privilégier pour nos achats ? Le futur de Bruxsels en dépend aussi.

© Saskia Vanderstichele | boekhandel koffiebar, Maren Vandenhende en Quartier Libre

7 réflexions sur « Pourquoi résister à Amazon ? »

  1. potteve

    Je ne pense pas qu’on ait besoin des billets d’Yvan pour se rappeler qu’il existe des plateformes telles qu’Amazon (surtout en période de pandémie et de confinements).
    Perso, j’ai résolu il y a plusieurs années de ne plus jamais acheter sur Amazon, parce que la personne et les méthodes de Jeff Bezos et sa manière de (mal)traiter ses employés (qui est encore pire aux USA), ainsi que le fait qu’il n’acquitte quasiment pas d’impôts où que ce soit (ce qui lui permet de faire des petits tours en fusée dans l’espace), me révulsent totalement.
    Pour ce qui est des multinationales, en particulier les GAFA, il faut quand même admettre que la manière dont elles utilisent nos données et dont elles échappent à l’impôt pose un problème gravissime pour la collectivité.
    Pour ce qui est des livres, on peut, si on est précarisé financièrement, les acheter en version poche ou en seconde main (sur des sites moins contestables qu’Amazon) ou encore tout simplement les emprunter dans une bibliothèque publique.
    Ironie : Bruxsel, c’est la manière dont nos voisins français s’obstinent à prononcer Bruxelles.

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  2. Lelon

    Merci pour ces billets souvent bien torchés et qui invitent à un autre regard.
    MAIS, cette fois je suis inquiet par cette promotion de la libre entreprise incarnée par ces « pauvres » petits indépendants qui seraient censés nous garantir des produits de qualité, à un prix équitable et qui garantiraient notre liberté de choix. Tous ces « pauvres » petits indépendants ont bel et bien choisi de s’inscrire dans une économie de marché en connaissance de cause. Quand le marché ne leur permet plus de gagner autant d’argent que souhaité, ils veulent étouffer la concurrence. Croyez-vous vraiment qu’ils réduiraient volontairement le volume de leur clientèle pour préserver les plus petits si les dieux du commerce leur offraient la possibilité d’accroitre drastiquement leur volume de ventes ? Le croyez-vous vraiment ? Faisons fi des déclarations gratuites. Avez-vous des exemples de cet altruisme marchand (vous remarquerez l’oxymore) ?
    Chacun à son échelle encourage l’économie libérale de marché basée sur une impitoyable concurrence et utilise ses subterfuges sans trop se soucier de l’intérêt collectif.
    Ce message ne contient en rien, vraiment en rien, un soutien aux pratiques commerciales d’Amazon et autres « mégamarchands », mais substituer un marchandage à un autre ne nous dirigera pas vers un monde plus juste, équitable et solidaire.
    Merci de m’avoir lu et bonne continuation.

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  3. Laurence Holzemer

    Si vous voulez acheter rapide sans passer par le géant aux tentacules (qui en veut plus à son profit qu’à notre bien-être physique et psychologique) et dont on taira le nom (pour ne pas donner de mauvaises idées à ceux qui ne résisteraient pas à la tentation), vous pouvez passer par le réseau de librairies indépendantes belges, qui fonctionne très bien et qui permet en récupérant son livre de papoter avec le libraire qui rayonne dans votre quartier plutôt qu’avec un écran ou un code QR. Allez jeter un œil sur Librel.be

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  4. robert manchon

    Que ce soit d’un prosélytisme suranné ou toujours plus de détérioration du rayonnement de Bruxelles (majoritairement francophone), le bashing constant que tu fais aux multinationales dessert la défense des indépendants car elle rappelle la marche à suivre pour acheter moins cher et parfois même plus rapide.

    Enfin l’utilisation constante que tu fais d’un néologisme flamingant « bruxsels » me révulse (et je ne suis pas le seul).

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    1. Yvan Vandenbergh Auteur de l’article

      Tous les billets sont ouverts aux commentaires. Ils sont les bienvenus et multiplient les points de vue. Il y en a plus de 2 000 et il n’y en aura jamais trop.
      A propos du français. Si cette langue est toujours la langue véhiculaire, la lingua franca de 95% des Bruxellois, il ne faudrait pas en conclure trop vite, qu’ils sont donc tous de culture française. C’est pour beaucoup une simple langue de contact à côté de leur langue maternelle. Selon le regretté professeur Rudi Janssens, seulement 57% des Bruxellois utiliseraient le français comme langue d’usage à la maison. Le français comme seule langue parlée chez soi n’était que de 36 % en 2013.
      Bruxelles, Brussel, Brussels, autant d’écritures pour une même ville. « Bruxsels » ne semble pas être un néologisme flamingant, mais une contraction unique, compréhensible par tous et même utilisée par Dock Bruxsel, le pain BruxSels, Bruxsels 2030, Bruxsels Talk, Bruxsels diversity,… Peut-être préférable au Brussels anglais adopté par la Région be.brussels ?

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