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Des comités d’habitants en colère.

Ce qui se passe à la gare du Midi se passe également la gare du Nord et dans d’autres quartiers du bas de la ville. 40 comités de quartier se sont réunis pour interpeler le ministre-président et exiger que la Région passe à l’action pour mettre fin à la violence et au tapage, générés essentiellement par la mafia des drogues dures qui fait la loi dans certains quartiers. Le reportage vidéo de Terzake repris ICI par la VRT est hallucinant.

Le mouvement créé par les 40 comités pointe aussi un sans-abrisme et une pauvreté croissante. Il ne vise  cependant pas à stigmatiser les personnes. Il exprime même plutôt de la compréhension et de l’empathie. Il estime que c’est au gouvernement de prendre enfin la situation en main. Il n’est pas question d’un agenda (d’extrême) droite. Il s’agit de la sécurité en tant que besoin fondamental, avec une vision positive de la ville et de son habitabilité.

Dans Bruzz, Steven Van Garsse fait une analyse intéressante de la situation, traduite pour vous ICI. Il épingle particulièrement Rudi Vervoort « qui a toujours une réponse toute prête, mais qui va devoir sortir du bois. S’il a reçu vendredi des représentants du mouvement citoyen, il a complètement raté le coche le jour même dans les médias en en faisant une affaire communautaire. L’accent mis sur la sécurité servirait, selon lui, l’agenda de la Flandre, qui veut éroder le niveau fédéral». Le thème de la sécurité a été balayé sous le tapis par la Région pendant cinq ans.

Dépénaliser le cannabis.

Le cannabis est interdit à Bruxelles mais  une certaine tolérance a vu le jour. En continuant à criminaliser son utilisation, on permet l’accumulation d’une masse d’argent noir et on met les utilisateurs dans les mains de réseaux criminels. Philippe Close (PS) appelle à un grand débat national à propos de la libéralisation du cannabis. La plupart des partis francophones vont dans le même sens, avec cependant des réticences importantes en Flandre et pas seulement du côté de la N.VA.

Pierre-Yves Dermagne :« Il ne sert à rien de continuer à arrêter et emprisonner des personnes dans des affaires de consommation ou de vente de cannabis. Il faut tout simplement légaliser le cannabis et organiser sa vente, comme le décide aujourd’hui l’Allemagne. Nous devons légaliser pour pouvoir organiser la culture et la vente. Cela représenterait environ 660 millions par an, notamment via des accises comme sur l’alcool et le tabac. De l’argent qui pourrait servir à la police, à la justice et à la prévention ».

La presse en a beaucoup parlé. L’Echo synthétise bien la problématique et Fédabxl la développe. Cet article résume la situation dans les autres pays. Pas inscrit dans l’accord de gouvernement de la Vivaldi, il n’est pas certain qu’il soit possible de légiférer au cours de cette législature, mais la libéralisation sera très probablement inscrit au programme du prochain gouvernement.

Le futur de nos arbres.

Il ne se passe pas un jour où l’on n’apprend des projets d’abattage d’arbres en bonne santé, avec des arguments souvent très discutables. Les derniers en date sont les 238 arbres menacés par un projet immobilier à Auderghem. Un projet de logement intéressant, mais pour lequel la commune devrait d’emblée préciser le nombre d’arbres matures à conserver. Nulle part, concilier arbres, logement et patrimoine ne devrait être hors de portée. 

D’autres arbres sont aussi en sursis ou condamnés: 67 au Rempart des Moines, 150 au Donderberg, 14 place de la Liberté, 77 avenue du Port et bien d’autres encore, alors que 128 tilleuls ont déjà été abattus avenue de Stalingrad pour le Métro3 et plus de 300 pour la rénovation de la Cité administrative. Des situations que nous avons déjà dénoncées ICI. Bien sûr, les promoteurs disent vouloir les remplacer par de jeunes sujets, mais leur développement est lent et imprévisible. Heureusement, les citoyens veillent et agissent, parfois la Ville, comme vous le constatez pour chacun des dossiers soulignés.

Au-delà des belles déclarations d’intention, ne faudrait-il pas agir ? Dès le début de la procédure de permis, communes et Région ne devraient-elles pas indiquer d’emblée les d’arbres qui doivent être conservés ? Ne serait-ce que pour la fraîcheur qu’ils procurent aux riverains. Aux auteurs de projet à y adapter leurs plans ou à renoncer. Une démarche d’autant plus utile dans les quartiers en manque d’espaces verts et où chaque arbre compte. Faute d’inventaire des arbres à l’échelle de la Région, IEB  propose aux citoyens de collaborer à une cartographie de nos arbres en vue de les protéger.

arbres en péril place de la Liberté ©Zinneke CC BY-SA 3.0

Quel relogement ?

Gare du Midi, les lignes bougent enfin. L’opération spéciale qui a mobilisé samedi plus 200 policiers et membres des services de sécurité autour de la gare s’est soldée par près de 60 arrestations. Un dossier assez complet et des images ICI. Le centre de crise national a livré vendredi ses trois mesures et s’est penché hier sur l’analyse de l’opération coup de poing. Elle devrait se trouver dans la presse aujourd’hui, mais le bourgmestre de Saint-Gille livre déjà ses commentaires. Certains pensent que tout cela n’est que de la com.

Il n’est pas inutile de rappeler que la gare du Midi et ses abords ne sont pas prévus, ni équipés, pour accueillir des personnes sans domicile. Les  avoir contraintes de quitter ces lieux n’a de sens et ne sera durable, que si d’autres équipements sont disponibles pour les héberger dignement. La situation est connue depuis longtemps et les autorités ont eu tout le temps pour mobiliser et équiper plusieurs des nombreux immeubles vides que compte le territoire bruxellois.

Vous trouverez dans Bruzz le point de vue du géographe urbain Eric Corijn et tous les commentaires qui l’accompagnent. Nous avons traduit l’article pour vous ICI avec DeepL.com. Il faudra revenir sur cette situation qui pointe la responsabilité de la Région et qui se reproduit à peine différemment à la gare du Nord. La place du fédéral doit aussi être clarifiée. A Zaventem, c’est le fédéral et pas la police locale qui veille à la sécurité.

Planter partout.

« Il est nécessaire que chaque quartier soit assez vert, plus encore maintenant avec le réchauffement climatique. Les arbres sont aussi bénéfiques pour le bien-être physique et psychique, et s’intègrent parfaitement dans le paysage urbain. Nous devons donc chercher des endroits où les racines des arbres peuvent se développer en toute liberté » Ans Persoons, alors échevine de l’Urbanisme à la ville de Bruxelles et aujourd’hui en charge à la Région.

Elle poursuit: « Ensuite seulement nous dessinons en conséquence un plan qui intègre les arbres. La règle est : partout où cela a du sens, nous plantons un arbre. Planter des arbres en pot n’est pas une solution. Ils ne vont pas croître dès lors que les racines ne peuvent pas s’étendre. De plus, les bacs à plantes servent souvent à accueillir les déchets ».

Dans le centre historique et dans certains quartiers densément bâtis, les conduites de gaz, d’eau, d’électricité et les différentes lignes de télécom ont envahi tout l’espace sous les trottoirs. C’est donc dans les bandes réservées au stationnement qu’il va falloir implanter des arbres. Selon nous, même des « arbres en pots » enterrés peuvent donner d’excellents résultats, comme on peut le constater sur le piétonnier Anspach ou à l’Albertine. Planter partout est aujourd’hui réalisable et donc indispensable.

A Anspach, en pots enterrés, les arbres se développent très bien et offrent une ombre propice