Archives de catégorie : Jeunes

Conflit de générations ?

« Des jeunes diplômés en quête de sens annoncent qu’ils ne perdront pas leur vie à la gagner. Des adolescents affichent leur fluidité de genre devant des adultes qui ont l’impression de voir leur monde se liquéfier. Une génération « éco-anxieuses » à qui on n’arrive pas à enlever l’impression que leurs aînés ont essoré une planète désormais surchauffée. Des lycéens plus complaisants à l’égard des signes d’appartenance religieuse que leurs aînés qualifient d’« atteintes à la laïcité ».

Il flotte comme un nouveau conflit de générations écrit Le Monde qui constate « qu’aucune génération n’a jamais connu et assimilé des changements aussi rapides ». Il faut cependant se garder de penser qu’il existe “une” jeunesse. Les conditions sociales et les inégalités croissantes déterminent souvent davantage les trajectoires que la classe d’âge. Qu’ont en commun l’avenir d’un adolescent d’une commune huppée et celui d’un enfant d’une commune paupérisée dont l’avenir est scellé très tôt ? 

En faisant peser sur les travailleurs le poids des retraites d’une population vieillissante, l’Etat ne fait-il pas le choix de privilégier les plus âgés ? « Une lutte des âges à la fois aveugle et sourde c’est-à-dire invisible et non déclarée » (Hakim El Karoui). Mais ce n’est pas tout, certains jeunes “ont l’impression d’être plus adultes que leurs aînés, qui se comportent comme de grands enfants, incapables de modérer leur alimentation carnée ou de renoncer à leurs week-ends en avion à bon marché”. Des extraits de l’article du Monde questionnent encore davantage.

Les programmes scolaires évoluent.

Si un certain nombre de parents se montrent partisans de cours de philosophie et d’histoire des religions obligatoires dans tous les réseaux d’enseignement, ce n’est pas (encore?) une réalité. Sans compter un cours de citoyenneté qui pourrait aussi s’imposer à toutes et tous. La situation évolue à petits pas, vu le prescrit de la constitution, le pacte scolaire et l’existence de plusieurs réseaux.

Dans l’enseignement officiel, seuls les cours de philo et de citoyenneté seraient obligatoires, tandis que les cours de religion seraient optionnels, mais toujours donnés dans le cadre de l’école, dans des temps à définir. Le Soir résume bien ICI le débat en cours.

Hasard de calendrier, la Communauté flamande vient de s’enrichir de la publication d’un manuel scolaire de religion islamique qui servirait de référence pour un « enseignement moderne et scientifique ». Il veille à une « interprétation de l’islam traduite dans la société moderne” pour tous les réseaux. VRTnews en français en détaille le contenu: “Un lien fort avec l’univers du jeune. Des sujets tels que l’intimidation, le climat et les droits de l’homme”. Sortir les cours de religion de l’école ce serait perdre pour les deux Communautés tout contrôle sur le contenu.

https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2023/02/06/premier-manuel-scolaire-flamand-et-actuel-destine-au-cours-de-re/

Natalité à Bruxelles.

Qui sont celles et ceux qui décident de mettre des enfants au monde en ces temps incertains ? En 2050, leurs enfants seront les jeunes adultes qui peupleront largement Bruxelles… et ce sont eux aussi qui paieront les pensions de la génération actuelle. Avec un taux d’emploi de 65,8 % – contre 76,8 % en Flandre – les recettes de Bruxelles sont assez basses, mais compensées parce qu’elle reste la Région la plus jeune du pays: âge moyen de 37,5 ans pour Bruxelles, contre 41,5 ans pour la Flandre.

Mais qui sont donc ces géniteurs ? Faute de statistiques précises et vu les recensements interdits, il reste le choix des prénoms comme indicateur assez fiable. En 2021 pour les 19 communes, le prénom le plus choisi pour les filles est Lina et pour les garçons Mohamed. Cela ne tient évidemment pas compte de tous ces Bruxellois et Bruxelloises qui dorment en dehors des 19 communes.

Ensuite, pour les filles on trouve Sofia, Emma, Nour, Olivia, Eva, Victoria, Amira, Aya et Alice. Pour les garçons c’est Adam, Amir, Yanis, Gabriel, Noah, Imran, Arthur, Lucas et Rayan. De bonnes raisons d’investir massivement dans l’éducation et dans la citoyenneté.

Une alternative aux SUV.

On n’a jamais vendu autant de SUV par chez nous, même si la plupart de ces véhicules n’ont jamais quitté l’asphalte et n’ont de Sport Utility Vehicle que le nom. Les voitures électriques vont donc aussi vouloir répondre à cette demande. Avec le poids des batteries, la Q8 e-tron d’Audi pèse 2 585 kg à vide ! Volvo, BMW et Mercedes sont encore plus lourdes. Bientôt 3 tonnes pour transporter une personne de 80kg. L’industrie automobile ferait-elle fausse route ?

Le temps des légères 2 CV et 4 L est lointain et rien n’a réellement remplacé ces voitures mythiques. Toutefois, en ville, une série de  “minicars électriques”  commencent à faire leur apparition, surtout en Asie. Chez nous, Citroën a déjà lancé son AMI, un quadricycle qui roule à 45 km/h et dispose d’une autonomie de 70 km. Il est en vente à la FNAC et est accessible dès 16 ans avec un permis AM, comme une moto … mais avec un toit.

Un véhicule urbain à 7.290 € disponible pour une population qui ne se déplace qu’en ville, quotidiennement ou occasionnellement. Quand ce type de véhicule sera-t-il aussi disponible en partage – chez Cambio par exemple ? L’antidote du SUV a déjà fait des émules avec la sœur jumelle d’Ami, la Rocks-e produite par Opel.

 

Fluidité des genres.

Le Café Laïque à Etterbeek vient d’être l’objet d’une intervention d’activistes transgenres relayée par Bruzz. Ils ont attaqué violemment les lieux où la psychiatre Caroline Eliacheff et le professeur Céline Masson – auteur de « La Fabrique de l’enfant transgenre » – tenaient une conférence. Elles n’étaient pas loin d’avancer que des enfants ne font que suivre une « mode » nouvelle, qui s’écarte des attentes traditionnelles reposant sur le sexe assigné à la naissance.

A Bruxelles, tout était sans doute plus simple quand la ville ne comptait que des femmes et des hommes et ignorait jusqu’à l’existence de personnes non binaires et transgenres confinées dans leur placard. Le festival bruxellois Pink Screens, de multiples romans, des témoignages publics, une ministre transgenre, … ont apporté une visibilité à une forme de fluidité des genres. Certaines et certains se sont reconnu.e.s et ont commencé à oser affirmer leur identité profonde et parfois versatile. Des associations se sont créées, la « médicalisation » de la situation a été contestée, la modification du genre acceptée par notre Etat civil.

Les personnes transgenres ou non binaires sont-elles influencées par des « role models » ? Font-elles des choix libres et éclairés ? Qu’en est-il de leur place au travail, à l’école, en famille, dans les lieux de culte ? Qu’en est-il des mineurs ? Cela mérite certainement réflexion et débat. Débat avec elles et pas sur elles. BX1 y a consacré une émission sensible et Le Monde une réflexion en profondeur. 

Image extraite de l’article Café Laïque de Bruzz