Un futur pour l’architecture

Construire pour qui ?

Au Bard College dans l’Etat de New York, l’architecture est envisagée sous l’angle d’une méthode critique, et non comme une profession dédiée à la construction d’abris. Plutôt que des visionnaires créatifs à l’échelle mondiale, ses praticiens sont plutôt présentés comme des fonctionnaires assaillis dans une chaîne mondiale de production de ressources et de consolidation des richesses – souvent du mauvais côté de l’histoire. Ce petit Collège d’arts libéraux d’Annandale-on-Hudson est connu pour sa philosophie éducative peu orthodoxe.

C’est une rupture par rapport à la plupart des formations en architecture, où les écoles visent à former des professionnels prêts à concevoir des appartements, des bureaux et des écoles, grâce à un mélange de compétences techniques et d’artisanat artistique, déployé le plus souvent de manière apolitique. Ici, ils sont formés pour interroger la façon dont l’architecture est pratiquée et ce qu’elle produit. L’objectif du programme, selon le co-directeur Ross Exo Adams, est d’inculquer une “culture spatiale”.

A Bruxelles aussi, on peut s’interroger sur la formation des futurs architectes de la ville. « Vont-ils continuer à concevoir l’architecture pour un monde donné”, se demande le co-directeur du Bard. “L’architecture est toujours censée résoudre les problèmes dans le meilleur des cas, voire les renforcer la plupart du temps. Nous n’avons pas d’autre choix que d’imaginer un monde différent, car le monde dans lequel nous vivons est en train de mourir”. Il en dit plus dans cet article de Bloomberg CityLab  traduit ICI pour vous.

“An Atlas for Housing Justice,” a project called Housing and Collective Care. Photo Bard  

1 réflexion sur « Un futur pour l’architecture »

  1. brigittevermaelen

    Quand je vois la médiocrité au minimum esthétique de nombreuses constructions actuelles – ce n’est plus de l’architecture, ce n’est que de la construction – les écoles belges d’architecture doivent se poser des questions (on peut rêver).
    Cela renvoie d’une manière dévoyée (j’insiste sur ce point) au concept de Le Corbusier : “la machine à habiter”.

    Je suis évidemment partisane d’une véritable architecture contemporaine, ce qui implique un minimum de culture (largement inexistante) et de réflexion pour insérer le nouveau bâti dans le cadre et le patrimoine existant.

    On en est souvent loin, et on utilise par ex. le placage soit en matériaux coûteux, soit en matériaux voyants pour masquer l’absence de fond.
    Ou alors, c’est la logique du coffre-fort à la Corbiau pour gens riches : des murs blancs impénétrables, le bunker.
    Adolf Loos faisait mieux (“L’ornement est un crime”).

    La Belgique a tellement produit d’architectes de talent et possède un tel patrimoine que c’est bien triste.
    Mais bon, construire et peu importe comment, cela rapporte, et nombre de règlementations vertueuses sont simplement affichées pour la galerie car non respectées dans les faits, y compris hélas pour les personnes à mobilité réduite, ce qui est scandaleux.

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