Malgré l’absence de touristes, les loyers ne cessent d’augmenter à Bruxelles, faute d’une offre suffisante. La Région ne reste pas inactive, mais peine encore à juguler ces hausses de prix, comme le révèle cet article de L’Echo. Il peut être intéressant de se pencher sur la situation de Berlin, autrefois réputée pour ses logements publics et ses loyers abordables. De nombreux immeubles publics et privés y ont été rachetés par de (très) gros investisseurs immobiliers, ce qui n’a pas manqué d’entraîner de la spéculation immobilière et des excès de gentrification. Les loyers ont doublé en dix ans, un véritable problème dans une ville où 80% des habitants sont locataires de leur logement. Vu les taux bas, l’immobilier est devenu un investissement, une recherche de profit plutôt qu’une construction de logements. La Ville-Etat de Berlin a réagi.
Pour enrayer la montée des prix du logement, Berlin avait instauré un plafonnement des loyers pour une durée de 5 ans. L’industrie immobilière parle d’un empiétement sur le droit de propriété et a été en justice. La Cour constitutionnelle casse le gel des loyers, promulgué par le Land de Berlin. Il le considère non conforme à la Constitution. La population s’y oppose en se basant sur l’article 15 « les terres, les ressources naturelles et les moyens de production peuvent… être transférés à la propriété publique » en échange d’une compensation. Une liste circule pour réunir les 175.000 signatures nécessaires pour l’organisation d’un référendum demandant à la Ville de racheter des logements aux propriétaires qui possèdent plus de 3 000 appartements. Un pdf (en bas de page) traduit de Vice World News, précise la situation et cet autre article publie une carte originale, qui affiche le prix des loyers par station de métro. Paris et Lille font aussi des tentatives de régulation (voir 2ème pdf).
Un logement est indispensable pour dormir, pour étudier, pour travailler, pour être proche de la ville ettout simplement pour vivre. Le droit à la ville n’est-il pas un droit humain ? L’immobilier peut-il se réduire à un simple objet de spéculation ? Trop de citoyens quittent encore la ville faute de logements moyens abordables et faute de logements sociaux dans les quartiers qui en sont démunis. Les communes et la Région ont leurs responsabilités peuvent-ils encore se contenter d’insuffisantes promesses ?
La Région Bxl met enfin en place une commission paritaire locative gratuite –
composée de représentants des bailleurs et des locataires –
chargée d’évaluer la justesse du loyer au regard des critères
de référence. (par rapport à la grille de référence de la Région).
C’est pas le Nirvanah, mais peut-être une première étape
Action 20 du Plan d’urgence logement. Je crois (à vérifier) que le projet est sur la table, mais pas encore voté.
J. Beni.