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Ce blog n’a jamais fait mystère de sa préférence pour une Belgique basée sur trois (ou quatre) Régions et pour la fin des Communautés, en tant qu’entités fédérées. Tant dans le monde politique que dans le monde académique, de plus en plus de voix « régionalistes » se font entendre en faveur de cette simplification d’un paysage belge en quête de réalisme et de cohérence. De mouvement discret et minoritaire, ce courant ne craint plus de s’affirmer publiquement dans les quatre Régions et des deux côtés de la frontière linguistique. Le PS n’a-t-il pas placé au gouvernement fédéral deux ministres régionalistes : Pierre-Yves Dermagne et de Thomas Dermine ?
Si vous tapez « Belgique à quatre Régions » sur Google vous verrez apparaître de plus en plus d’articles favorables à cette évolution du pays. Tout récemment, Paul Magnette s’est interrogé dans Bruzz sur le maintien de deux Communautés dans un Bruxelles de plus en plus cosmopolite et Bart De Wever s’est livré à une longue interview dans L’Echo – reprise par la RTBF – dans laquelle il affirme vouloir négocier le confédéralisme avec Paul Magnette. “Bruxelles qui était historiquement une ville flamande est devenue une ville cosmopolite sans leitkultur (culture dominante, NDLR), avec un penchant de plus en plus marqué pour une gestion de type ‘Ville-État’. Ce sont les deux choses essentielles dont nous devrons discuter et pour lesquelles nous devrons trouver un compromis historique”. Ils en discuteront à deux ? sans nous ? Un plaidoyer pour un « trialogue », notamment en pages 67-70 de la revue Politique.
Tout cela n’a pas manqué de susciter des craintes et d’acerbes critiques relayées notamment par la version française de vrtNWS et par l’info en ligne de BRUZZ. Mais cela ne semble plus « onbespreekbaar » et pourrait bien être inscrit dans les astres. Peut-être même, lors de la formation d’un prochain gouvernement, qui inscrirait une 7ème réforme de l’Etat dans son programme, avec les modifications nécessaires de la Constitution. Côté francophone, il s’agira de se mettre au travail pour présenter des solutions réalistes (et pas trop compliquées) pour le futur d’institutions francophones communes comme la RTBF, le FNRS, l’ARES et pour la politique de l’enseignement supérieur francophone.
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Du point de vue fiscal, il eût été plus logique d’avoir 4 régions comme suit : Flandre flamande, Wallonie francophone, région germanophone et une région bilingue Bruxelles-Brabants, puisque les Brabants sont le principal hinterland résidentiel, et donc fiscal, de Bruxelles. Dans bon nombre de grandes villes de l’UE, il existe une entité de gestion qui a compétence pour tous les problèmes intéressant la ville ET sa grande banlieue (comme le Grand Strasbourg par ex.).
Et pour ce qui est de l’exigence flamande de supprimer les 19 communes bruxelloises pour n’avoir qu’une seule entité avec un seul bourgmestre (et un nombre x de bourgmestres-adjoints), je suis d’avis qu’il faudrait effectivement revoir cette division historique des 19 communes, où certaines communes sont plus pauvres et précarisées et d’autres nettement plus aisées. Une solution intermédiaire pourrait être de redessiner la RBC en 4 ou 5 zones mieux équilibrées ?
https://www.facebook.com/UneBelgiqueAQuatreRegions/
Ravi de voir que des idées que nous, ProBruxsel, avions portées dans le débat public, il y a bientôt dix ans, se retrouvent dans la bouche de ténors politiques de plusieurs bords. Tous, à l’époque, nous avaient traités d’idéalistes, voire d’apprentis sorciers. Nous avions sans doute raison trop tôt. C’était cela notre tort.
Il faudra voir, maintenant comment ces propos se traduiront en actes, le temps que cela prendra et le prix qui sera exigé pour y arriver.
De 2007, dans le courrier des lecteurs de la LLB : « MA FRUSTRATION ET MA COLERE
Je voudrais que les responsables politiques wallons
et bruxellois ainsi que les journalistes de la presse
francophone nous expliquent objectivement comment
le problème de BHV concerne les Wallons au même
titre que les Francophones de Bruxelles et environs ?
En jouant le jeu flamand à deux communautés, ils
nous dirigent vers un Sarajevo belge !
Leurs « anciens » ont mal négocié antérieurement les
frontières de Bruxelles et les lois linguistiques; il faut
s’en accomoder aujourd’hui tout en faisant
reconnaître Bruxelles comme une région (bilingue) à
part entière d’une part et en confiant les compétences
de la Communauté française de Belgique aux
Régions wallonne et bruxelloise d’autre part.
Je suis effaré de voir les attitudes de ces
responsables politiques et de ces journalistes qui
utilisent et banalisent des termes lourds de sens
comme « bombe », « guerre », « arme » pour parler de la
situation actuelle en Belgique.
Ce qui arrive aujourd’hui était largement prévisible et
nos responsables politiques wallons et bruxellois,
comme la plupart des journalistes francophones, sont
coresponsables d’une ligne politique défensive
dépassée basée sur la fiction d’une « nation
francophone ».
La dernière chance de la Belgique est de faire
fonctionner un état fédéral à quatre régions le plus
vite possible (VL, W, BXL et DG)
Jean-Pierre Lahaye
7.11.07 «