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C’est De Tijd (aimablement traduit pas Daardaar) qui l’affirme – au propre comme au figuré – en prenant l’exemple d’une canalisation bruxelloise mal entretenue « qui a paralysé la circulation ferroviaire au cœur de l’Europe ». Le journaliste Wim Van De Velden n’en reste pas là, il fustige aussi les strictes normes de bruit du gouvernement bruxellois qui menacent l’aéroport de Zaventem « Bien loin du fédéralisme de coopération, nous nous situons ici dans le cadre d’un fédéralisme de lutte politique qui asphyxie de plus en plus l’économie belge ».
Suit alors une description illustrée du système institutionnel francophone surréaliste à l’usage des Flamands qui donne à réfléchir. « Imaginez qu’il y aurait, en Flandre, deux gouvernements flamands. L’un se chargerait de prendre des décisions économiques douloureuses et l’autre serait responsable de l’enseignement et de la culture. Et ces deux gouvernements seraient formés de coalitions différentes : par exemple, on aurait la N-VA et le CD&V dans le gouvernement économique et le sp.a avec le CD&V dans le gouvernement de l’enseignement. Et on aurait également pas moins de quatre ministres responsables de l’enseignement : deux socialistes et deux chrétiens-démocrates. Surréaliste ? Inimaginable ? Pas en Belgique francophone, après le coup d’État à moitié manqué de Benoît Lutgen. »
Et le journaliste de conclure : « La Belgique francophone s’enfonce politiquement dans le sable mouvant, l’histoire du confédéralisme imaginée par la N-VA s’écrit toute seule. Le chaos politique au sud du pays prouve pour la énième fois que la situation actuelle n’est plus tenable ».
C’est une vision un peu caricaturale, mais ce n’est pas complètement faux. Le sous investissement chronique à Bruxelles, orchestré autant par la Flandre que par la Wallonie, est en grande partie responsable d’infrastructures déliquescentes dont tous les politiques se plaignent, mais ou personne ne veut (s’)investir. Cet article prêche élégamment pour une Belgique à trois région même si je doute que cela ait été l’intention du journaliste.