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On reparle tunnels. Ce 8 novembre, Els Ampe se livrait dans Le Soir à un entretien pour davantage de tunnels et l’ARAU annonçait sa journée d’étude du 22 novembre “ Bruxelles sans viaduc ni tunnel ”. Il y a donc au moins deux conceptions de la mobilité, que l’ARAU résume et dont vous jugerez la pertinence.
Une première est héritée des années 1950 et considère la voiture, sinon comme un bien pour l’emploi et la liberté individuelle, du moins comme un mal nécessaire et les infrastructures routières en ville comme des outils indispensables, acceptés par une bonne partie de l’opinion malgré des coûts énormes et des dégâts collatéraux importants.
Une deuxième, plus récente, est celle des alternatives, qui prône les mobilités dites douces ou actives et une autre répartition de l’espace public au nom de la protection de l’environnement, de la santé publique, du cadre de vie et, in fine, pour une meilleure efficience. Elle résulte également d’autres choix sociétaux et budgétaires.
Mme Ampe a effectivement 50 ans de retard… C’est assez interpellant de voir des personnes aussi incompétentes à ce genre de postes. Apparemment elle n’a aucune idée/notion/compréhension des enjeux de mobilité, ok, c’est compréhensible, son métier a elle c’est de faire de la politique mais les échevins sont sensés s’entourer de spécialistes, non ? Quel géographe, urbaniste ou sociologue qui vit au XXIè siècle peut décemment et honnêtement faire la promotion des tunnels ?
Plus de tunnels? C’est un raisonnement des années cinquante ça! À Strasbourg, dans des grandes villes allemandes (telles que Brême que j’ai pu visiter), à Copenhague, pour ne citer que quelques exemples, on n’a pas construit de tunnels, on a gentiment éjecté la plupart des voitures du centre-ville au profit des piétons, des vélos, des taxis, des transports en commun, d’un réseau de trains de banlieue, et on a réglementé les heures de livraison des fournisseurs. Le seul débat qu’il y a encore lieu tenir maintenant, c’est entre plus de métro ou plus de tramways. Et à Bruxelles, qui n’est pas une ville toute plate comme Copenhague, on pourrait prévoir plus d’ouvrages destinés à rattraper les grands dénivelés pour les piétons et les cyclistes, du genre de l’ascenseur du Palais de Justice/Marolles à Bruxelles ou du funiculaire de Montmartre à Paris et, pourquoi pas, construire des passerelles aériennes pour les piétons et les cyclistes: http://www.dac.dk/en/dac-life/copenhagen-x-galleri/cases/the-bicycle-snake/, comme le “bicycle snake” de Copenhague.
Vive le retour de la traction chevaline, du grand bi. Pour la traction chevaline, ne pas oublier les couches culottes, parce que le crottin risque de boucher les égouts …