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91h dans les embouteillages !

Alors que nous étions classés 52e parmi les 389 villes les plus embouteillées de la planète en 2021, TomTom nous place à la peu enviable 15e place dans son index 2022, dressé à partir de l’analyse de données GPS.

L’an dernier, un automobiliste mettait en moyenne 25 minutes et 30 secondes pour parcourir 10 kilomètres en heure de pointe dans la capitale. 91 heures perdues dans les embouteillages, soit près de quatre jours infernaux. C’est le temps en moyenne que les automobilistes auraient passé en 2022 dans les bouchons à Bruxelles.

Si tous ceux qui disposent d’alternatives pouvaient abandonner leur voiture, ceux et celles qui en ont vraiment besoin circuleraient de manière plus fluide en ville et la qualité de l’air de la ville s’en trouverait améliorée pour tous ses habitants. Un voeux pour 2023 ?

Conflit de générations ?

« Des jeunes diplômés en quête de sens annoncent qu’ils ne perdront pas leur vie à la gagner. Des adolescents affichent leur fluidité de genre devant des adultes qui ont l’impression de voir leur monde se liquéfier. Une génération « éco-anxieuses » à qui on n’arrive pas à enlever l’impression que leurs aînés ont essoré une planète désormais surchauffée. Des lycéens plus complaisants à l’égard des signes d’appartenance religieuse que leurs aînés qualifient d’« atteintes à la laïcité ».

Il flotte comme un nouveau conflit de générations écrit Le Monde qui constate « qu’aucune génération n’a jamais connu et assimilé des changements aussi rapides ». Il faut cependant se garder de penser qu’il existe “une” jeunesse. Les conditions sociales et les inégalités croissantes déterminent souvent davantage les trajectoires que la classe d’âge. Qu’ont en commun l’avenir d’un adolescent d’une commune huppée et celui d’un enfant d’une commune paupérisée dont l’avenir est scellé très tôt ? 

En faisant peser sur les travailleurs le poids des retraites d’une population vieillissante, l’Etat ne fait-il pas le choix de privilégier les plus âgés ? « Une lutte des âges à la fois aveugle et sourde c’est-à-dire invisible et non déclarée » (Hakim El Karoui). Mais ce n’est pas tout, certains jeunes “ont l’impression d’être plus adultes que leurs aînés, qui se comportent comme de grands enfants, incapables de modérer leur alimentation carnée ou de renoncer à leurs week-ends en avion à bon marché”. Des extraits de l’article du Monde questionnent encore davantage.

Pensions, qui croire ?

Suite à des déclarations contradictoires quant au financement de nos pensions, qui faut-il croire ? Selon l’OCDE, sur base du scénario le plus alarmiste, la dette publique belge pourrait atteindre 200% du PIB d’ici 2060, en raison du vieillissement de sa population. Cette affirmation est contredite par l’étude déjà évoquée de Patrick Deboosere et Hadewijch Vandenheede de la VUB.

Pour eux, la productivité s’accroît au moins aussi vite que la longévité et les propos alarmistes sont donc non fondés et ne justifient pas de reporter l’âge de la retraite à 67 ans. Certains estiment cependant une telle augmentation de la productivité du travail très optimiste, surtout avec les contraintes écologiques qui s’imposent aujourd’hui.

A croire cet article de L’Echo, Bruxelles aurait tout à gagner à voir la politique des pensions régionalisée, vu la jeunesse de sa population et malgré son taux d’emploi relativement faible. Faible taux lié notamment à un marché de l’emploi centré sur le tertiaire et aussi aux mauvais scores de nos écoles, qui n’arrivent pas à produire des élèves bilingues et encore moins trilingues. L’économiste Philippe Van Parijs estime cependant ce projet de régionalisation des pensions aberrant.

> Philippe Van Parijs précise par ailleurs, qu’il n’a jamais dit, ni pensé,  que « l’anglais domine » à Bruxelles. C’est seulement Bruzz qui a écrit cela (avec des guillemets frauduleux) dans un titre  –  heureusement modifié depuis.

Jusqu’à quel âge travailler ?

La question des pensions est à la une dans tous les débats: en Belgique, en France, dans toute l’Europe. La situation est bien décrite par Wikipedia. Tout le monde sait que c’est la génération au travail qui cotise tous les mois pour permettre le payement d’une pension à celles et ceux qui arrivent à l’âge de la retraite. Quel âge ? est toute la question. Pour certains la question est plutôt la durée de vie après la carrière. Pour d’autres l’augmentation de la productivité compensera le coût de la nouvelle longévité, ce dont d’autres doutent avec les contraintes écologiques qui vont s’imposer… Pendant ce temps, la classe politique hésite reste, l’œil rivé sur les élections de 2024 …

Fixée entre 60 et 65 ans en son temps en Belgique, la plupart des bénéficiaires n’en profitaient pas tellement longtemps, beaucoup mouraient au début de la septantaine. C’était payable. Aujourd’hui, après environ quarante ans de travail et une longévité moyenne qui frise les 81,3 ans à Bruxelles, avec des soins de santé et d’assistance de plus en plus élevés, le budget de l’Etat va-t-il pouvoir tenir ? Taxer encore davantage les travailleurs ne semble plus possible. Et alors ?

Oser en finir avec le court terme ? Certains affirment qu’avec une enveloppe bien connue et un nombre de retraités identifiés, il suffit de faire une division pour que chacun puisse avoir droit à une retraite digne. Simple et logique … mais c’est toucher aux avantages acquis par ceux qui ont beaucoup cotisé et qui évoquent une rupture de contrat. Ceux qui ont le plus cotisé sont cependant aussi ceux qui ont bénéficié des meilleurs salaires, disposent souvent de leur habitation et d’une cagnotte confortable. Une telle solidarité est-elle envisageable ? Une retraite universelle garantie à tous ? C’est ce qu’en Thaïlande on vient de mettre prudemment sur la table, alors que le système de pension y est encore quasi inexistant. On devra y revenir.

Natalité à Bruxelles.

Qui sont celles et ceux qui décident de mettre des enfants au monde en ces temps incertains ? En 2050, leurs enfants seront les jeunes adultes qui peupleront largement Bruxelles… et ce sont eux aussi qui paieront les pensions de la génération actuelle. Avec un taux d’emploi de 65,8 % – contre 76,8 % en Flandre – les recettes de Bruxelles sont assez basses, mais compensées parce qu’elle reste la Région la plus jeune du pays: âge moyen de 37,5 ans pour Bruxelles, contre 41,5 ans pour la Flandre.

Mais qui sont donc ces géniteurs ? Faute de statistiques précises et vu les recensements interdits, il reste le choix des prénoms comme indicateur assez fiable. En 2021 pour les 19 communes, le prénom le plus choisi pour les filles est Lina et pour les garçons Mohamed. Cela ne tient évidemment pas compte de tous ces Bruxellois et Bruxelloises qui dorment en dehors des 19 communes.

Ensuite, pour les filles on trouve Sofia, Emma, Nour, Olivia, Eva, Victoria, Amira, Aya et Alice. Pour les garçons c’est Adam, Amir, Yanis, Gabriel, Noah, Imran, Arthur, Lucas et Rayan. De bonnes raisons d’investir massivement dans l’éducation et dans la citoyenneté.