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Les langues à Bruxelles.

Si la Région de Bruxelles-Capitale venait à obtenir davantage de compétences et d’autonomie en 2024, les “Flamands de Bruxelles” n’en sortiraient certainement pas indemnes, si on en croit Luckas Vander Taelen, journaliste et ancien député flamand Groen. Il règle aussi ses comptes avec Rudi Vervoort  (PS), qui veut moins de communautaire et plus de régional, sans diminuer l’autonomie des communes.

Pour lui, Vervoort n’a jamais été un grand orateur. “Il ne faut attendre de lui ni passion, ni vision, ni inspiration. Rien que du prévisible. Autant dire que si la médiocrité avait un visage, ce serait le sien”. Bon, vous verrez ICI où résident les craintes de Vander Taelen. Il y a aussi l’anglais, qui prend de l’avance chez les jeunes, au détriment du néerlandais, qui reste cependant la deuxième langue obligatoire, mais uniquement à Bruxelles.

Vivre à Bruxelles explique pourquoi l’apprentissage du néerlandais reste un atout non négligeable pour l’emploi à Bruxelles, même si l’anglais est souvent exigé dans le secteur tertiaire et particulièrement européen. Trois langues, en plus de la langue maternelle, cela demande des personnes quadrilingues ! Nos écoles sont-elles capables de délivrer de telles compétences ?

L’avenir du pourboire.

Jadis les serveurs des cafés, les « ouvreuses » des cinémas et les « Madame Pipi » n’étaient pas salariées et ne vivaient que des pourboires. Situation socialement inacceptable. Aujourd’hui à Bruxelles, pourboire et TVA sont compris dans l’addition, il n’y a donc plus d’obligation d’en rajouter.

Toutefois, il n’est pas rare de voir un client glisser une pièce à un serveur ou à un livreur, ou d’entendre un consommateur dire: gardez la monnaie. Il arrive aussi qu’une serveuse soit exceptionnellement attentionnée ou qu’un livreur monte votre paquet à l’étage. Ces prestations, non comprises dans leur tâche, méritent donc bien un pourboire.

La situation s’est compliquée avec les payements électroniques. L’éventuelle majoration encodée va-t-elle dans la poche du patron ou du serveur ? A se faire préciser. Certains établissements étrangers commencent à mettre beaucoup d’options sur leur écran, dont des pourboires. Pour ne pas en payer, il faut cliquer sur l’option « pas de pourboire ». Une technique de « culpabilisation » peu conviviale qu’on espère ne pas voir se généraliser.

Quels pourboires en Europe ? Plus de pays ICI et ailleurs dans le monde .

Moins de navetteurs en ville.

Pour la première fois, il y a proportionnellement un peu moins de navetteurs qui travaillent à Bruxelles qu’en 2021, affirme De Standaard dans un article traduit pour vous ICI. A Bruxelles, 49,5 % des emplois sont occupés par des Flamands et des Wallons. Un an plus tôt, ce chiffre était encore de 50,6 %. Un peu plus de la moitié des emplois en Région bruxelloise sont donc aujourd’hui occupés par des Bruxellois, le taux le plus élevé depuis la création de la Région.

Plus d’un demi-million de Bruxellois sont désormais au travail selon Actiris. Le nombre de Bruxellois occupés s’élève à 509.000, soit une augmentation de près de 30.000 personnes ou 6,2 %. Reste encore à former davantage de Bruxellois, pour qu’ils puissent occuper une part plus importante des 835 000 emplois disponibles à Bruxelles: 39 000 de plus qu’un an auparavant.

De Standaard précise que si 82,8 % des Bruxellois travaillent dans leur Région, 4,6 % d’entre eux travaillent en Wallonie et 56.000 en Flandre, soit 11%.

En voie d’ubérisation

Ces silhouettes à vélo, avec leurs colis ou ces sacs à dos carré sont devenues des figures familières dans la ville. « Nul ne s’étonne de les voir faire le pied de grue devant les restaurants, avant de partir livrer la commande sur ordre de leur smartphone. Ces « plates-formes de travail numérique » concentrent les demandes de clients puis répartissent le travail grâce à leurs algorithmes. Elles ont la capacité de mobiliser de manière instantanée une main-d’œuvre ultraflexible » affirme Alternatives Economiques dans un article très fouillé.

Pas seulement à Bruxelles. « Partout en Europe, les actifs adoptent de plus en plus souvent le statut d’indépendant en recourant à des plates-formes en ligne afin d’obtenir des missions de livraison, transport, services aux entreprises…  Peut-être en faites-vous usage ? Une forme du futur du travail, reconfiguré d’un côté par les innovations numériques et, de l’autre, par des individus travaillant hors du salariat, du cadre collectif de l’entreprise et de ses hiérarchies, par choix ou par contrainte.

En France, un travailleur sur dix exerce déjà son activité via internet. Pas de chiffres aussi précis pour Bruxelles, mais l’ubérisation y progresse également. L’article a été réalisé à l’occasion d’une enquête collaborative entre plusieurs médias européens dont vous ne trouverez ICI que quelques extraits. La revue Politique a aussi consacré un article à une forme d’ubérisation historique.

Inactivité des migrants ?

C’est un sujet tabou, notamment à Bruxelles. On ne peut l’évoquer sans être soupçonné de racisme ou d’être tenant de la droite la plus extrême. En terme d’inactivité, il faut cependant préciser que les demandeurs d’asile en attente d’un statut doivent patienter quatre mois avant d’avoir le droit de travailler, alors que beaucoup sont demandeurs et que nous manquons de travailleurs, même peu qualifiés. Parmi eux se trouvent aussi des personnes qualifiées dans des métiers en pénurie, infirmier.e.s, aides-soignant.e.s, maçons, par exemple.

Pour les autres « migrants », le très médiatique professeur d’économie du travail Stijn Baert de l’Ugent a voulu se livrer à une étude plus globale de la situation résumée dans cet article au titre et photo révélateurs. Il y affirme que 40% du revenu d’intégration payé en Belgique est versé à des non-Belges. Plus de 40% (44,2) des migrants venant de l’extérieur de l’UE ne travaillent pas. Aucun pays de l’UE ne fait pire affirme-t-il en publiant, ci-dessous, le tableau établi à partir de ses propres calculs sur base des données d’Eurostat. Les chiffres arrivent très souvent à dire ce que l’on veut démontrer et peuvent occulter les réalités de terrain.

Le professeur poursuit:  des personnes viennent chez nous pour travailler ou étudier, d’autres viennent pour fuir leur pays ou dans le cadre d’un regroupement familial. Avec 72,3 % de taux d’emploi nous sommes pas dans la moyenne européenne (74,9 %), ni des pays voisins (79,6 %) et assurément pas des Pays-Bas, de la Suisse et de la Suède (82,5 %). Stijn Baert en conclu que le gouvernement n’incite pas les gens à travailler et s’en explique dans son étude universitaire publiée en néerlandais. Que faut-il en penser ? Quelques  débuts de réponses par un membre de la Plateforme Citoyenne ICI.