Archives de catégorie : Economie

Fini les sauts de puce ?

C’est au décollage et à l’atterrissage qu’un avion consomme le plus de kérosène. Il est donc très néfaste de proposer de vols de courtes distances, surtout s’il y a une alternative rapide en train. Il existe cependant des vols entre Bruxelles et Amsterdam et entre Bruxelles et Paris et même de vols entre Bruxelles et Anvers ou Courtrai. C’est pour mettre fin à ces pratiques qu’une « contribution à l’embarquement » a été mise en place par le fédéral.

Elle est de dix euros pour les vols de moins de 500 kilomètres, de deux euros pour les trajets de plus de 500 kilomètres au sein de l’Union, vers le Royaume-Uni et la Suisse, de quatre euros enfin pour les plus grandes distances. Elle a rapporté  40,4 millions  en 2023. Tant mieux pour le budget de l’Etat, mais manifestement insuffisant pour dissuader les usagers. 3.887  mouvements  de jets privés enregistrés Charleroi et 3.115 à Liège Airport. Le dossier du Soir en dit beaucoup plus.

En ne taxant pas le secteur aérien à la mesure de ses émissions et de ses nuisances, la Belgique se prive de moyens budgétaires nécessaires pour décarboner les transports. C’est toujours au nom de l’emploi et de l’économie que les mesures nécessaires ne sont pas prises. La qualité de vie et la santé des personnes survolées passent toujours à l’arrière plan. Avec une taxation plus importante des sauts de puce et une taxation du kérosène à l’échelle européenne, l’effet dissuasif serait plus assuré.

Communautés d’énergie.

Un quartier qui deviendrait autonome en produisant sa propre énergie verte n’est plus un projet pour le futur, mais est dès aujourd’hui une réalité concrète. Avec plus de 70 membres, « Energie Solidaire du Balai » a démarré ses activités il y a quelques semaines à Boitsfort avec le soutien de la Région et de la commune. Bruzz y consacre un article traduit pour vous ICI.

74 familles ont commencé à y échanger de l’électricité renouvelable et locale. Les participants du partage ont évidemment intérêt à consommer l’énergie lorsqu’elle est produite, ce qui peut réduire la surcharge du réseau électrique. Grace à leur solidarité, les participants se garantissent un prix stable, maîtrisent leur propre production d’énergie et participent à la lutte contre le réchauffement climatique.

Bien sûr, cela suppose une certaine motivation et une solidarité de quartier. Un millier de Bruxellois, tentés par ce type d’aventure, ont déjà fait appel au « Facilitateur », que Bruxelles Environnement met gratuitement à disposition, pour vérifier la faisabilité dans leur immeuble ou dans leur îlot.

Zone métropolitaine en friche.

En 2018, près de 3,3 millions de personnes résidaient dans les 4 824 km2 de la « zone métropolitaine de Bruxelles ». L’échec de l’instauration d’une gouvernance métropolitaine empêche Bruxelles et sa périphérie d’exploiter pleinement leur potentiel économique. C’est une étude détaillée de l’OCDE qui l’affirme. L’urbanisme, le logement, la gouvernance et les finances en sont les grands thèmes. Le rapport très détaillé est disponible ICI en anglais. Un article de L’Echo en résume certains aspects. Le chantier du carrefour Léonard en est l’illustration la plus récente.

En matière de gouvernance et de financement, la plupart des constats sont largement connus, des difficultés causées par la lasagne institutionnelle à l’explosion de la dette, en passant par le sous-financement structurel dont souffre la Région de Bruxelles. L’OCDE s’étonne de l’absence de la communauté métropolitaine, alors qu’il existe un consensus concernant sa pertinence. Elle existe sur papier depuis la Sixième réforme de l’État, mais l’accord de coopération fixant ses modalités n’a jamais été signé par les trois Régions.

Il y a eu des craintes relatives à la perte de compétences de chacune des Régions. L’OCDE recommande d’y aller pas à pas. Identifier des projets métropolitains concrets, pas forcément de grande envergure, afin de permettre aux acteurs intéressés de tester cette collaboration, sans être bloqués pas d’autres plus réticents. Collaborer à des projets concrets pourrait favoriser la confiance et générer une dynamique. Un fonds métropolitain servirait à financer des projets transfrontaliers. On peut toujours espérer …

Un métro qui nous chaufferait ?

Et si l’on profitait de la chaleur du sous-sol dans le métro pour chauffer des logements par géothermie ? C’est ce qu’à fait la métropole de Rennes: lors de la construction d’une nouvelle  ligne de métro, elle a décidé d’équiper d’échangeurs géothermiques les parois moulées et radiers de quatre stations.

Une première mondiale, au vu de la surface équipée. Elle permet aujourd’hui de chauffer 112 logements et 1 000 mètres carrés de bureaux. Le potentiel des échangeurs déjà en place permettrait même d’en chauffer davantage.

Cette solution avantageuse tant au plan économique qu’environnemental reste pourtant, aujourd’hui encore, sous-exploitée. Des retours d’expérience tels que celui de la métropole de Rennes seront donc précieux pour ouvrir la voie à l’exploitation de la géothermie. The Connection en dit plus ICI. Qu’en pense la STIB, qui veut créer sept nouvelles stations pour le Métro3 ?

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Le gaz énergie du passé.

À Bruxelles aussi, le gaz est une énergie du passé … même si nous en sommes toujours très dépendants. Ce n’est pas pour rien si le Parlement européen a voté un texte – controversé – considérant le gaz naturel comme une source d’énergie de transition… (tout comme le nucléaire). Pour se débarrasser des centrales à charbon et équilibrer les réseaux électriques avec la montée en puissance des renouvelables intermittents (éolien et solaire), les centrales à gaz sont la solution la plus rapide et la plus simple.

Mais la production et la combustion du gaz naturel produisent toujours des gaz à effet de serre, même si elle est nettement plus faible que celle du charbon ou du mazout. Mais ce gaz, nous devons l’importer de Russie, du Qatar et aussi des Etats-Unis qui produisent du néfaste gaz de schiste en surabondance. Pour éviter cela, les énergies renouvelables intermittentes n’offrent pas une solution satisfaisante du fait justement de leur intermittence. Elles se manifestent notamment lors des pics de consommation en hiver, quand il fait froid et qu’il y a peu de vent et peu d’ensoleillement. Transitions Énergies en dit plus ICI.

Même si le gaz permet une transition en douceur, il ne représente en aucun cas l’énergie du futur. Il est dès lors hasardeux de s’équiper de matériel neuf fonctionnant au gaz. La Flandre n’installe déjà plus de canalisations de gaz dans les nouveaux lotissements. L’électricité est la source d’énergie la plus propre, si elle est de production verte. Elle permet d’alimenter des plaques à induction, des chauffe-eau, des pompes à chaleur, des radiateurs à inertie et tout notre équipement électroménager. L’électricité, énergie du futur ? L’offre pourra-t-elle suivre la demande ?