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La démolition des « 5 blocs » au Rempart des Moines – près de Dansaert – va mettre fin à une conception architecturale et sociale qui prévalait dans les années soixante et favorisait le rassemblement de locataires sociaux dans des tours. Cette démolition programmée de 314 logements sociaux sera remplacés par 350 nouveaux logements avec jardin central privatif, mais ne comptera que 210 logements sociaux, vu l’adjonction de 140 logements moyens pour en assurer la mixité. Les logements sociaux perdus seront reconstruits ailleurs.
Mais où ailleurs ? Alors que l’impératif de mixité s’impose de plus en plus aux quartiers pauvres déjà densément peuplés, il est loin de s’imposer dans les quartiers riches à croissance démographique beaucoup plus faible. Les logements sociaux perdus au Rempart des Moines seront-il reconstruits à Woluwé ou à Uccle en manque de mixité sociale ? Rien n’est moins sûr. La ville duale et l’entre soi qui progressent constituent ils un futur désirable pour Bruxelles ?
inégalités.be écrit: « s’il existe un consensus politique pour favoriser la mixité sociale, elle ne pourra être mise en œuvre qu’à travers une politique très volontariste dans la mesure où une telle politique doit s’opposer à l’ensemble des mécanismes de ségrégation entre les groupes sociaux dans l’espace urbain, en particulier à travers le coût de l’immobilier » et il en dit plus ICI.
Saint-Gilles pourrait constituer un exemple assez réussi de mixité et d’un nouvel art de vivre à la bruxelloise. Le bourgmestre n’a pas peur de prétendre « La seule solution, c’est la mixité. Spatiale, sociale, culturelle. Comme à Saint Gilles, où se mélangent Portugais, Espagnols, Polonais, Maghrébins, Asiatiques, Français: dans ma commune on brise l’enfermement mental ».
Voir à ce sujet l’excellente mini-série “Show me a hero” the David Simon, tiré de faits réels sur l’établissement de logements destinés à la communauté noire dans des quartiers bourgeois à New-York.