Archives de catégorie : Tourisme

Bientôt un Musée Kanal ?

Il y a une dizaine d’années, le gouvernement Vervoort II achète le Garage Citroën pour 20 millions, en vue d’y installer un musée d’art moderne et contemporain. Prestigieux projet. N’ayant pas de collection à y installer, la Région interpelle – en vain –  le Fédéral pour y transférer sa riche collection d’art moderne en réserve. Elle se lance alors dans un contrat à 12,5 millions d’euros avec le très parisien Centre Pompidou et consacre 250.000 euros par an à la constitution de sa propre collection d’art contemporain.

Plus adapté à accueillir Auto World que des toiles et des photos, la « serre » Citroën entame un gigantesque chantier de 42.000 m2. Avec 3 ans de retard et un dépassement de 80 millions, un musée Kanal, à 230 millions d’argent public, devrait ouvrir le 28 novembre 2026, avec des frais de fonctionnement annuels de 35 millions, qui pourraient être réduits à 29. Plus de détails ICI.

Le Wiels, la Centrale d’art contemporain et un certain nombre de galeries privées s’inquiètent de ne pas avoir été associés à ce projet, qui serait le musée le plus cher du pays. Pour s’imposer sur la scène internationale et faire rayonner Bruxelles, un tel budget est sans doute nécessaire. Entièrement à charge d’une Région criblée de dettes, Kanal espère qu’un futur gouvernement pourra assumer cette charge. Avec Investigation, la RTBF en dit plus sur un musée au prix fort.

 

La Maison du Peuple renaît.

Elle ne renaît pas vraiment, mais divers éléments et ferronneries récupérés ont permis de créer le Grand Café Horta et sa salle Art Nouveau. Très bien tout cela, mais ce précieux patrimoine a quitté Bruxelles pour se retrouver à Anvers, non comme une maison du peuple, mais comme un café cosmopolite et gastronomique.

Bravo Anvers, mais comment avons-nous pu laisser aller partir tous ces vestiges de la capitale de l’Art Nouveau ? Les Monuments et Sites ne se sont pas émus ? Le ministre en charge du Patrimoine n’a donc rien fait pour maintenir ces traces de la Maison du Peuple en sa ville natale ?

Le futur de Bruxelles, n’est-ce pas aussi conserver la mémoire de son brillant passé ?

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Airbnb en question.

Qui de nous n’a jamais logé chez l’habitant ? Une expérience souvent sympathique, conviviale et économique. Aujourd’hui Airbnb en a fait un business lucratif, dont le nombre excessif de chambres prive les centre-villes d’une partie de leurs habitants et dont l’accueil se limite trop souvent à un simple boîtier code. Plusieurs grandes villes ont fini par prendre des mesures pour en limiter le nombre, en vue de préserver leur parc immobilier et le prix des loyers.

Avec une occupation de près de 30% de l’offre de logement (1) dans le centre historique, Bruxelles n’est pas en reste. La Région a donc fini par adopter des règles successives – et pas toujours très claires – pour limiter le nombre de logements touristiques. Il y a notamment l’exigence d’un certificat de conformité (difficile à obtenir des communes) et une taxe de séjour à prélever auprès des visiteurs. Beaucoup de propriétaires viennent de se voir sanctionnés brutalement pour ne pas avoir versé ces taxes de séjour ou produit ce certificat.

Faute de gouvernement, la règlementation ne peut être revue ni clarifiée. Propriétaires et visiteurs sont  mécontents. Les habitants aussi se plaignent de ces visiteurs qui ne sont là que pour faire la fête et qui mobilisent des appartements entiers, alors que la ville manque cruellement de logements payables. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez ICI quelques articles de presse qui en disent plus.

(1) Hugo Périlleux, géographe à l’ULB

Un parc à thème urbain.

Pour un certain nombre d’habitants du centre historique, la ville est en train de devenir un parc à thème, régi par Philippe Close (PS) dans le rôle du GO (Gentil Organisateur) d’un Club Med urbain. Les « événements » se succèdent sans arrêt à De Brouckère, à la Bourse, à la Monnaie, … avec toujours un nombre de décibels et d’ultra basses non contrôlés, qui envahissent les logements des habitants, de jour comme de nuit.

Après les Plaisirs d’Hiver, ce sont les Plaisirs d’Été, en passant par le Belgian Beer WE, le Teadance de l’ULB, le Brussels Jazz WE, le Dance Festival, … soit pas moins de 3.000 événements par an, organisés par la Ville via le Brussels Major Events (BME), le privé ou des associations subsidiées. Tout cela sans compter la multiplication des bars et des « rooftops » avec DJ, jusque tard dans la nuit, malgré les promesses non tenues d’équilibre et de « tranquillité publique »..

Philippe Close veut une ville qui ne dort jamais et qui attire des masses de touristes. Ils font vivre bars et hôtels, qui procurent nombre emplois peu qualifiés. Les commerces de qualité fuient, remplacés par les gaufres, la bière, les souvenirs et la malbouffe généralisée. Les Bruxellois aiment la fête, mais l’équilibre annoncé est largement rompu. Il n’y a pas que des pisse-vinaigre pour le dénoncer. Nombre de messages témoignent d’une pollution sonore insupportable, encouragée ou tolérée par la Ville, au détriment de ses habitants.

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Piétonnier et deux roues.

Le piétonnier a 10 ans. Qui demande le retour des voitures sur le boulevard Anspach ? Le piétonnier s’avère fort fréquenté, de jour comme de nuit. Pas assez bien entretenu au niveau de la propreté et des plantations, avec une offre commerciale peu variée, il peine toujours à attirer les habitant.es du haut de la ville. Si sa population croît légèrement, l’exode d’une certaine classe moyenne se poursuit. En cause, les logements touristiques et les nuisances sonores liées à sa disneylandisation, au profit des touristes. L’article de la RTBF en dit plus.

Une cohabitation revue. Entre piétons et un certain nombre de cyclistes peu disciplinés cela ne s’arrange pas. La Ville compte interdire les vélos et le trottinettes sur la partie la plus fréquentée du piétonnier, renvoyant l’autre partie vers des itinéraires alternatifs pas  encore vraiment évidents. Le statu quo n’est toutefois plus une option pour la Ville. Le débat est ICI.

De l’ordre pour les trottinettes. La Région n’a pas vu venir l’arrivée d’un grand nombre de sociétés de trottinettes partagées. Le chaos fut total et les trottoirs encombrés de véhicules abandonnés. Aujourd’hui fini le Far West, seules deux sociétés ont été retenues et on est passé de 20 000 à 8 000 trottinettes disponibles, avec stationnement dédié, sous peine de poursuite de la facturation du parcours. Certains continuent à contester la transparence du choix opéré.