Archives de catégorie : Europe

Molenbeek 2030

Le monde entier connaît Molenbeek. Pas pour de bonnes raisons. Loin de baisser la tête – et malgré une bourgmestre en maladie de longue durée et un Collège assez agité – les habitants ont osé être candidats au titre de Capitale européenne de la Culture en 2030. Leur défi: construire un avenir commun, sans qu’il y ait vraiment d’histoire commune. À la recherche d’un nouveau « nous ».

C’est sur cette idée de base stimulante que les intendants du projet – Fatima Zibouh et Jan Goossens – ont construit un programme audacieux en collaboration étroite avec des habitants aux sentiments parfois mitigés, mais avec une réelle volonté de montrer un autre visage de leur commune. Deux Molenfest très réussis et une tablée de 350m, qui a réuni plus de 1.500 personnes pour un repas festif partagé.

Aujourd’hui, ils se lancent dans une grande opération de nettoyage de leur commune. C’est dire si la société civile s’est retroussé les manches pour redorer l’image de son lieu de vie. C’est précisément ce genre d’audace dont Bruxelles a besoin aujourd’hui, écrit Steven Van Garsse dans un éditorial de Bruzz traduit pour vous ICI. Présélectionné, Molenbeek reste en compétition avec Namur et Louvain, qui joueront certainement plus sur le prestige de leur ville. Molenbeek se veut le laboratoire du vivre ensemble de l’Europe. Patience jusqu’au 24 septembre.

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Sera-t-elle électrique ?

Outre le prix d’achat, l’angoisse de l’autonomie et celle de la recharge conduisent encore une grande majorité des Bruxellois à privilégier l’achat d’une voiture à moteur thermique ou une hybride. Le rejet est bien réel, comme l’atteste le sondage du CNCD, mené en collaboration avec Le Vif: 48% des Belges interrogés se disent contre la substitution du thermique par l’électrique. Essentiellement portée par les voitures de société, l’électrification du parc de véhicules est bien plus timide chez les particuliers.

Au troisième trimestre 2024, une voiture vendue sur quatre (27%) était 100% électrique, d’après la FEBIAC. Un gain de 7,4 points de pourcentage par rapport à la fin 2023. La Flandre y est pour beaucoup, notamment grâce à une prime qui s’est terminée fin novembre 2024. Tout cela incite de nombreux constructeurs à prolonger la production de véhicules diesel et essence. Par contre, les installateurs de bornes de recharge ne relâchent par leurs efforts. 2025  devrait marquer d’importants progrès en la matière.

Si vous ne pouvez absolument pas vous passer d’une voiture individuelle et en attendant que des véhicules électriques citadins de plus petite taille et à des prix plus abordables voient le jour, voilà déjà des infos sur ce qui changera à partir de 2025 à Bruxelles et une autre enquête révélatrice, réalisée par Europ Assistance.

Kalachnikov ou diplomatie ?

Je n’ai pas fait l’Ecole Militaire. Qui suis-je donc pour évaluer les risques d’une guerre hybride ou conventionnelle avec Bruxelles pour cible ? Je me réjouis d’étayer mes propos d’hier sur le futur de la ville, par cette interview d’un ancien colonel de l’OTAN, réalisée par Bruzz et traduite ICI pour vous avec DeepL.com. Un article qui donne aussi la parole à des spécialistes d’autres disciplines et à l’état de préparation de services publics essentiels comme Vivaqua ou Sibelga.

Un article un peu long, mais très instructif. Extraits. Pas de tanks à la Grand-Place, mais des attaques hybrides. Il ne s’agirait pas tant de paralyser le pays que de provoquer des troubles. « Il s’agit d’éroder la cohésion sociale, de polariser et de susciter la peur quant aux conséquences d’un soutien accru à l’Ukraine ». Avec des médias sociaux investis et des fake news de plus en plus subtiles, notre esprits critique serait  fortement mis à contribution.

Plusieurs experts recommandent de ne pas se lancer tout de suite dans une rhétorique guerrière. La politique se concentre actuellement sur les dépenses de défense, alors que nous investissons beaucoup moins dans la diplomatie. Un diplomate américain affirme que la ligne de front ne se situe pas seulement en Russie, mais aussi dans le métro de Bruxelles. Voilà un point de vue différent de celui de Theo Francken (N.VA).

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Réarmer le pays ?

L’État envisage de vendre ses “bijoux de famille » ou de faire des économies dans le social et le culturel, pour pouvoir gonfler le budget de la Défense. Certains voudraient même le voir monter à 5% du PIB. C’est que 62% des Belges craignent qu’une troisième guerre mondiale éclate. Un quart des sondés disent même être « très effrayés » par une telle perspective. Environ 12% de la population dit avoir déjà constitué un kit de survie.

Faire des sacrifices pour réarmer le pays semble désormais aller de soi et susciter peu de contestation, même au sein des mouvements et partis pacifistes. C’est que l’invasion de l’Ukraine a révélé une Russie conquérante et une Amérique peu encline à continuer à soutenir l’Europe dans sa politique de défense. Comme Bruxelles est à la fois le siège de l’OTAN et la capitale des institutions européennes, elle pourrait être une cible de choix, en cas de conflit ouvert avec la Russie de Poutine. Cela fait l’affaire des marchands d’armes, entreprises belges y compris.

Tout cela vous le savez déjà, pourtant lorsque certains additionnent les moyens dont disposent déjà la France, le Royaume Uni, plus l’ensemble des pays d’Europe, vous constaterez ICI, que les moyens militaires européens conventionnels disponibles seraient bien plus importants et sophistiqués que ceux dont dispose la Russie. Il manquerait « simplement » un commandement centralisé. En cas d’une – peu probable – guerre nucléaire russe dévastatrice, nous sommes de toutes façons absolument dépendants des USA.

 

National-capitalisme autoritaire ?

La démocratie vit des moments difficiles, avec la Chine de Xi Jinping la Russie de Poutine, l’Inde de Modi, l’Amérique de Trump, la Turquie d’Erdogan, …. Lorsque la démocratie peine à être efficace et à réunir, le national-capitalisme autoritaire (NaCA) tend à devenir le modèle dominant. Même en Europe, où la Hongrie d’Orban peut diviser l’Union et faire des émules. Les populismes ne cessent d’ailleurs de croître en France, en Allemagne, en Italie aux Pays-Bas, mais un peu moins en Belgique. Encore qu’à Bruxelles, l’arrivée d’un « homme providentiel » est largement attendue dans certains milieux.

Lorsqu’elle peine à être efficace – comme à Bruxelles pour certains – la démocratie peut souffrir de la concurrence que représentent des pays dont les dirigeants associent l’efficacité économique et l’exercice autoritaire – voire dictatorial – du pouvoir avec une forte orientation identitaire. La victoire du clan Trump et des magnats du capitalisme américain tendent à instituer le NaCA en « modèle dominant » de l’économie mondiale. L’Europe semble être la seule à s’en inquiéter et encore, sans être unanime.

C’est d’’un entretien avec l’économiste Pierre-Yves Hénin, paru dans Alternatives Economiques, que ces réflexions sont inspirées. Il pense que les sociétés basées sur des principes et des valeurs démocratiques pourraient retrouver de l’attractivité politique en reconstruisant un modèle social interne qui met fin aux inégalités et au déclassement des catégories populaires.