Archives de catégorie : Logement

Une pompe à chaleur ?

Une « pompe » qui produit de la chaleur mais aussi de la fraîcheur, cela existe et pourrait bientôt être plus économique que la chaudière au gaz. « Pourrait » parce qu’aujourd’hui, la Belgique n’est pas prête. La fiscalité pénalise fortement l’électricité par rapport aux combustibles fossiles. Résultat: les ménages tardent à adopter des moyens de chauffage moins polluants, tels que les pompes à chaleur.

Chère à l’achat, la pompe à chaleur s’avère plus avantageuse à l’usage, même dans des logements moyennement isolés. C’est ce qui ressort d’un rapport des SPF Santé publique et Finances. Aujourd’hui encore, une habitation mal isolée dotée d’une pompe à chaleur paie 647 euros de plus qu’en se chauffant au gaz. En 2027, ce sera l’inverse et en 2030, une pompe à chaleur permettra d’économiser 648 euros par an, par rapport à une chaudière au gaz.

Pour éviter « l’effet rebond », le rapport rappelle cependant l’importance de faire des efforts en matière d’isolation. On recommande fortement d’entreprendre des travaux d’isolation avant d’installer une pompe à chaleur. Une bonne isolation augmente son efficacité et réduit le coût initial de l’investissement. Reste à voir comment le gouvernement fédéral va ménager cette nécessaire transition entre gaz et électricité. Dans l’incertitude, les Bruxellois hésiteront à tenter l’aventure.

 

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Le prix du succès.

Bruxelles paie le prix de son succès. C’est le titre paradoxal d’un nouvel article que le philosophe Philippe Van Parijs vient de publier dans The Brussels Times. A en croire la plupart des médias, la Région bruxelloise s’avère malade. Absence de gouvernement, hémorragie financière, travaux routiers et ferroviaires interminables., … Les défis auxquels Bruxelles est confrontée seraient cependant le prix à payer pour le succès qu’elle connaît.

Pour l’économiste Edward Glaeser, il n’y a pas d’indicateur plus fiable de la santé d’une ville que son évolution démographique. Depuis l’an 2000, Bruxelles a vu sa population augmenter de 31 %, contre 16 % en Flandre et 11 % en Wallonie. Et si Bruxelles est plus pauvre qu’avant, ceux qui l’ont quittée l’ont souvent fait avec des revenus et un capital humain nettement plus élevés qu’à leur arrivée. Bruxelles instruit et enrichit les gens et peut en être fière.

Philippe Van Parijs aborde aussi la tragédie de nos écoles, le difficile recrutement des enseignants, la question de l’apprentissage des langues, la mobilité enrayée, la sécurité en berne et le système électoral d’un autre temps. Il ne se contente pas d’épingler les problèmes, il propose aussi des solutions avec un certain optimisme rafraîchissant. Avec ses collègues de Re-Bel il propose également un nouveau système électoral destiné à éviter de futurs blocages.

Gaz ou électricité ?

Billet d’humeur

Lorsque se pose la question du matériel et de l’énergie à utiliser pour se chauffer, pour cuisiner et pour se laver, le choix est fort difficile. C’est manifestement la fin du mazout, mais entre le gaz et l’électricité il n’est pas simple de trancher. Du gaz nous n‘en avons pas et nous nous rendons dépendant de ceux qui nous en fournissent. La Russie par exemple. De l’électricité nous arrivons à en produire avec des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, … du nucléaire et encore toujours des centrales à gaz.

Il est clair et peu contestable que le futur appartient à l’électricité, qui pourra un jour se débarrasser du gaz et du nucléaire. Avec un logement bien isolé, la pompe à chaleur semble la solution la meilleure partout où c’est possible. Quant à la cuisine et l’eau chaude, l’électricité y occupe déjà une grande place. Chat GPT fait ICI une analyse comparative des coûts.

Aujourd’hui, se chauffer à partir de l’électricité coûte toujours beaucoup plus cher qu’à partir du gaz. Il décourage de nombreux Bruxellois de passer au tout électrique. Taxer davantage le gaz (émetteur de CO2), pour pouvoir supprimer toute taxe sur l’électricité et même l’encourager par des primes, pourrait inverser la tendance. Le gouvernement fédéral vient de faire un pas en ce sens dans la confection de son budget.

Des immeubles trop bas.

Billet d’humeur

Alors que la Région voulait toujours bâtir de nouveaux immeubles sur les friches vertes qui nous restent et qui vont rendre le sol encore plus imperméable, des dizaines de milliers d’immeubles bruxellois ne comptent qu’un ou deux étages, voire même des bungalows. Peut-on se le permettre, alors que notre territoire se limite aux 19 communes ?

Il serait souvent possible de commencer par ajouter un ou deux étages à de nombreux immeubles existants, notamment avec des ossatures bois plus légères. Vous imaginez le nombre de nouveaux logements que cela représenterait, sans consommer un m2 de sol ? Et produire ainsi du logement abordable pour davantage de Bruxellois ?

Comment des constructions neuves obtiennent-elles des permis et même des subsides pour construire en série des maisons qui ne comporte qu’un ou deux étages, là où il serait possible de prévoir un ou deux étages de plus ? On ne parle pas là de  construire des HLM ou des tours. Ne serait-il pas temps que l’Urbanisme autorise et même privilégie le soutien à ces rehaussements et de refuse de délivrer – sauf exception – de nouveaux permis à des constructions de moins de trois étages ?

Cinq maisons d’un seul étage en face du Berlaymont, une série de maisons  neuves d’un ou deux étages au parc Bonnevie à Molenbeek et au Rempart des Moines à Bruxelles

Une victoire citoyenne.

Un tribunal ordonne la suspension de l’urbanisation et l’imperméabilisation des sites et terrains non bâtis à Bruxelles. C’est une première et c’est à une action de la société civile et de 1.330 citoyens et citoyennes, qu’on doit cette victoire « historique ». Même s’il n’est pas exclu que la Région aille en appel, ce dont elle ferait bien se passer, pour être cohérente et repartir d’un autre pied. « Nous voulons un accès à un logement sain et à une nature saine pour tous » (We Are Nature).

Le tribunal de première instance estime qu’en poursuivant l’urbanisation sans intégrer les impératifs climatiques, la Région « manque à son obligation générale de prudence ». Elle l’a condamnée à « prendre les mesures nécessaires pour suspendre l’urbanisation et l’imperméabilisation des sites et terrains non bâtis de plus de 0,5 hectare sur son territoire », et ce jusqu’à l’adoption du nouveau Plan régional d’affectation du sol (PRAS), ou au plus tard jusqu’au 31 décembre 2026.

Logements ou Nature ? Cette décision relance le débat entre la protection de la biodiversité et la promotion de nouveaux logements, notamment sociaux. Les défenseurs de l’environnement insistent sur l’importance de préserver les espaces verts pour lutter contre les îlots de chaleur urbains et les effets des canicules, dont tous les Bruxellois pourront être les victimes, les plus fragilisés en tête. Toute la presse en parle ICI.

Friche Josaphat –  vrt nws