Archives de catégorie : Tourisme

The Brussels Times, vous connaissez ?

The Brussels Times est un média anglophone en ligne qui couvre l’actualité bruxelloise et européenne, à l’intention des expats, des touristes et des lecteurs qui ne maitrisent ni le français, ni le néerlandais. Vous y découvrirez souvent le regard original et parfois inattendu que des expats portent sur la ville qui les accueille.

Intéressant de constater tout ce qui étonne et interpelle leurs journalistes dans nos habitudes, notre mode de vie et notre surréalisme. Ils ignorent parfois notre facilité quasi instinctive à se moquer de nous-mêmes. Ils peuvent aussi se montrer très critiques sur des sujets à propos desquels nous ne les avons pas attendus pour être nous-mêmes très critiques …

Tenu par une petite équipe rédactionnelle, essentiellement sur base de nouvelles d’agences, on ne peut pas considérer The Brussels Times comme un média de référence. Sur des notions complexes il y a parfois un manque de subtilité et des approximations occasionnelles, mais ce regard extérieur peut être rafraichissant et interpellant, de la part de ces Néo Bruxellois qui s’intéressent à notre ville, qu’ils tentent de faire la leur.

 

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Quel futur pour l’art contemporain ?

Bruxelles a acquis un place importante dans l’art contemporain. Les galeries d’art privées sont nombreuses, grâce à des loyers plus modérés que dans la plupart des grandes capitales et grâce à la présence de nombreux collectionneurs. La ville compte aussi plusieurs foires d’art, qui attirent des amateurs de l’étranger. L’avenir semble donc prometteur pour l’art contemporain à Bruxelles ?

Pas vraiment. La Ville de Bruxelles vient d’annoncer la fermeture brutale de la Centrale of contemporary art, qu’elle venait d’étendre et de rénover à grands frais à Sainte-Catherine. Il s’agirait d’un investissement de plus 500.000 euros, dont nous avons demandé confirmation. C’est pour des raisons budgétaires que cette décision a dû être prise pour cette galerie publique, à qui nous devons plusieurs expositions temporaires de grande qualité. Les réactions sont nombreuses et indignées.

Il y a aussi le Wiels à Forest, qui fait un excellent travail pour l’art contemporain et Kanal – centre Pompidou à Yser, qui déclare la même ambition. Bâtiments acquis tous deux par la Région, qui ne savait trop quoi en faire. Finalement: elle en fera deux centres d’art contemporain. Plus La Centrale, cela en faisait trois. Bruxelles pouvait-elle se permettre cela ? Une première pièce vient de tomber. Qu’en serait-il de Kanal, qui n’a aucune garantie quant à la fin de ses travaux et de ses (énormes) frais de fonctionnement ?

Les rues les plus cool du monde.

Le magazine international consacré au style de vie urbain TimeOut a élu la rue de Flandre 11e rue la plus cool du monde. « C’est une rue qui reflète parfaitement Bruxelles: créative, joyeuse et un peu brute de décoffrage. » Elle prolonge la rue Sainte-Catherine – le ventre de Bruxelles –  avec une mixité des commerces réjouissante qui ne cesse d’étonner. Bruxelles en miniature. Le Soir en dit plus ICI.

Bien sûr des restaurants, mais aussi des bonsaïs, une librairie indépendante, le centre culturel baroque de la Bellone, des robes de mariées, un réparateur de vélos, des vins italiens, une wasserette, des vitrines d’artisans et même un parking public. Tout ce qu’il faut pour attirer les Bruxellois curieux et les visiteurs qui en ont marre des gaufres, des frites et des pralines de la rue de l’Etuve et de la malbouffe du piétonnier.

Une nouvelle réjouissante pour cette rue historique du centre-ville, qui allait encore bien mal il y a quelques années. La Ville s’en inspirera-t-elle pour assurer la mixité des nombreux commerces dont elle est propriétaire et qui ne brillent ni par leur originalité, ni par leur qualité ? Mais finalement, le plus simple ne serait-il pas que vous descendiez jusque là, pour juger par vous-même si la récompense est méritée ?

10 milliards sans austérité.

Selon une analyse récente d’Eric Dor – directeur des études économiques – 10,8 milliards d’euros seraient à portée de main, sans devoir pratiquer une politique d’austérité. La solution: mettre plus de citoyens au travail. Plus le taux d’emploi est élevé, plus les recettes fiscales sont importantes. Les Régions et Communautés en bénéficient, puisqu’elles dépendent partiellement des impôts collectés sur leur territoire,

Dans la tranche des 25-54 ans, Bruxelles se trouve en queue de peloton avec 78,3% de taux d’emploi pour 89,8% en Flandre et 80,50 en Wallonie. Avec une moyenne de 75,8%, la Belgique affiche le cinquième chiffre le plus bas de l’UE. Seuls la Grèce, l’Espagne, la Roumanie et l’Italie font moins bien. Bruxelles a donc à mettre en œuvre une politique de mise à l’emploi efficace. Il y a trois défis à relever. Ils sont ICI.

Eric Dor est catégorique : “Aussi longtemps que le taux d’emploi en Wallonie et à Bruxelles est inférieur aux taux d’emploi de la Flandre, il est illusoire d’espérer que leurs habitants puissent se payer les mêmes services publics et d’enseignement que ceux de la Flandre.” Voilà qui sonne comme un avertissement. L’apprentissage des langues et la poursuite de la scolarité seront essentiels, ainsi que la régularisation du travail en noir.

Bruxelles mégalomane ?

Un vent favorable nous a permis d’accéder à une note de juin 2014, qui conclut que Néo et Kanal ont pour points communs d’être deux projets mégalomanes, sensés booster notre attractivité internationale, mais sans études de marché ni business plan sérieux. Leur direction confiée, non pas à des professionnels choisis sur concours, mais à des proches du Ministre Président. Le PS n’a pas le monopole de ces parachutages, mais en semble coutumier. Cette analyse financière annonçait déjà ce que le magazine Investigation vient de révéler.

Luckas Vander Taelen s’avère encore plus féroce dans l’analyse du projet Kanal, à laquelle il s’est livré dans deux articles, traduits pour vous ICI. Pour lui, Rudi Vervoort a profité d’une nouvelle possibilité lui permettant de soutenir des projets culturels qui favorisent le rayonnement de la Région, pour justifier l’achat du garage Citroën. Jusqu’ici les initiatives culturelles étaient de la seule compétence des deux Communautés. Le Centre Pompidou en fera une juteuse affaire.

Un projet de prestige enthousiasmant, dont Bruxelles pourrait sans doute s’enorgueillir, mais dont la faisabilité financière est loin d’être garantie. L’achat, la « rénovation » et le fonctionnement de cet immense paquebot semble, pour Luckas Vander Taelen, aussi irresponsables que la décision inattendue de construire une troisième ligne de métro, désormais à l’arrêt dans le sous-sol marécageux de Bruxelles. Au futur gouvernement à se livrer à des arbitrages difficiles mais indispensables.