Archives de catégorie : Jeunes

Langues en danger ?

Régulièrement, des craintes s’expriment quant à la survie du français et du néerlandais dans la communauté métropolitaine bruxelloise multilingue. Les Flamands craignent l’extension de la tache d’huile francophone (et anglophone), pratiquent entre eux une « tussentaal » et les jeunes choisissent l’anglais avant le français. Des francophones craignent une infiltration irrésistible de l’anglais dans leur langue. Une langue hybride pour une population plus hybride ?

Quant aux emprunts lexicaux, ils se font manifestement et depuis longtemps dans les deux sens entre le français et l’anglais. Au point que le linguiste Bernard Cerquiglini affirme ironiquement dans son essai que « L’anglais n’existe pas, c’est du français mal prononcé ». En Flandre, comme aux Pays Bas, des mots anglais sont très présents dans la langue et l’anglais occupe une place de plus en plus grande dans l’enseignement supérieur. Les anglicismes auront ils la-peau du français … et du néerlandais ?

Si l’anglais s’est imposé comme lingua franca dans le monde – place jadis occupée par le français – cela n’a pas conduit pour autant à la disparition des autres langues, mais plutôt à la multiplication des personnes bilingues. Les personnes qui ne parlent que l’anglais sont en réalité très minoritaires dans le monde. A Bruxelles, chacun ne doit-il pas finalement se sentir libre d’utiliser « week end » plutôt que « fin de semaine » et de dire « d’accord » plutôt que « OK ? ».

 

Pour le climat sans relâche.

Vous y croyez encore ? 10 ans après Paris, c’est la trentième fois que la Conférence des Parties – COP30 – se réunit à propos du Climat. Faire le point. Une sorte de lassitude s’est installée tant parmi les défenseurs du Climat que parmi les climatosceptiques. Et pourtant à Belém, aux portes de l’Amazonie, le sort de l’humanité sera une fois de plus en jeu. La RTBF trace une sorte de ligne du temps de cette initiative.

Une jeune bruxelloise, Margaux Mannaerts, 26 ans, y représentera le Forum des jeunes et déléguée ONU pour le climat. Elle y croit. Elle parle au nom d’une génération qui subira de plein fouet toute augmentation de la température. “C’est important qu’on soit là, parce que si nous, les jeunes, on n’y va pas, personne ne parlera pour nous“.

A Bruxelles, des organisations se sont réunies pour exiger des actes. Selon Kim Le Quang (Rise for Climate Belgium), organisatrice de l’action, “il est essentiel de se mobiliser pour le climat. 2024 a été l’année la plus polluante jamais enregistrée“. Les organisations exigent des gouvernements un engagement à réduire ces émissions de plus de 90 % d’ici 2040.

La drogue est partout.

Billet d’humeur

La drogue ? mais on serait mieux inspiré en parlant DES drogues. Celles qui envahissent nos vies: les opiacés, le cannabis, l’alcool, le tabac, les médicaments, les protéines des sportifs,  le sucre, les médias sociaux, le porno, les jeux, le streaming, …  des produits qui procurent un certain plaisir, mais développent aussi rapidement des addictions et accoutumances, dont il est difficile de se débarrasser.

Aujourd’hui, les drogues peuvent toucher toutes les catégories de la population. Tous les âges et toutes les classes sociales. A Bruxelles, lorsque l’on parle de drogues, on pense surtout au cannabis, à la cocaïne et au crack, aujourd’hui presque disponibles à chaque coin de rue. Pour certains, la drogue a remplacé le travail. Simples guetteurs ou dealers sont des jobs bien payés. Ils ne nécessitent pas de qualification … mais quelques risques. La commissaire nationale aux drogues veut que l’on s’attaque prioritairement aux vendeurs.

Légaliser et contrôler l’usage du cannabis, pour mieux se concentrer sur les drogues dures ? Ouvrir des centres de consommation à moindre risques ?  Mettre plus de bleu dans les rues ? Le futur de Bruxelles se joue aussi sur les choix qu’elle va opérer en collaboration avec le fédéral. Pour ce qui est de la légalisation de certaines drogues « douces », la balle est dans le camp du fédéral, qui ne l’a cependant pas inscrit dans son accord de majorité.

Un autre vivre ensemble ?

Les prix des loyers étant devenus prohibitifs, un certain nombre de Bruxelloises et de Bruxellois se partagent des appartements ou des maisons. Ces cohabitants ne sont pas toujours bien vus par les propriétaires, qui hésitent à leur accorder un bail. Ils posent aussi parfois problème pour des personnes isolées, qui y perdent leur statut et voient leurs indemnités diminuées en tant que « cohabitants ».

Le « coliving » est une autre manière d’habiter la ville. Là, ce sont souvent des promoteurs qui achètent une grande maison de maître sous-occupée, pour y installer un certain nombre de chambres, qui bénéficient toutes d’une vaste cuisine et d’un grand living commun, parfois équipé d’un billard, d’un grand écran, d’un jardin ou même d’un sauna. Les prix des chambres sont assez élevés, mais comprennent l’accès toutes les facilités et bénéficient de l’entretien des communs.

Il arrive que des riverains se plaignent du bruit, des déchets, de la mobilité, de ces nouveaux habitants, souvent assez jeunes et parfois fêtards. Certains pâtés de maisons se remplissent de colivings, d’Airbnb et autres colocations, qui entraînent une pression accrue sur la vie locale. C’est pour maintenir un certain équilibre, que la commune d’Etterbeek vient de voter un nouveau règlement-taxe sur les logements loués sous forme de coliving. Vous en saurez plus ICI et l’avenir nous dira s’il constitue une solution valable.

photo plate forme détaillée Witco

Screenshot

Alimentation saine pour tous.

Bien sûr, rien ne remplace le cuisiné maison. Ne faut-il cependant pas s’étonner et se réjouir de voir le fonds derrière Quick et Burger King devenir le principal actionnaire de Foodmaker, le spécialiste belge des repas frais et prêts à manger ? Donner accès à une alimentation saine au plus grand nombre – et non la réserver à une élite – est un objectif louable et une bonne nouvelle.

Foodmaker prépare 150.000 plats frais chaque jour. Il les écoule  notamment dans ses propres restaurants à Bruxelles et ailleurs, mais ivre aussi ses plats à des supermarchés comme Delhaize, Rewe, Monoprix et Franprix. Un géant de l’alimentation fraiche. Une qualité qui reste évidemment à surveiller, lorsqu’une entreprise alimentaire se développe aussi largement. En contradiction avec le livre de E.F. Schumacher Small is Beautiful.

Pour la nourriture, on préfère évidemment le fait sur place. Là, ce sont des dizaines de camions qui partent chaque jour de Westerlo vers l’Europe. Cela semble néanmoins une alternative sérieuse à la malbouffe. L’engagement de ce nouvel investisseur dans ce créneau semble indiquer que le vent pourrait tourner. Le hamburger, le dürüm et la mitraillette pourraient finir par lasser les plus fanatiques.