Notre monnaie: reprendre la main

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Pour pallier les conséquences économiques de la crise sanitaire, l’Etat fédéral et la Région ont multiplié les mesures d’urgence. Ils ont déployé des droits « passerelle », des dispositifs de chômage partiel et accordé des reports d’impôts et cotisations. L’euro que nous manipulons quotidiennement dépend évidemment (et heureusement) de la Banque centrale européenne (BCE). Elle a décrété la fin de l’austérité, elle a sorti l’artillerie lourde en injectant 120 et puis 750 milliards dans l’économie. La crise révèle à quel point la monnaie – présentée à tort par les économistes comme un instrument technique dont la gestion devrait être laissée aux mains des seuls experts – mériterait d’être réintégrée dans le débat public.

C’est Laurence Scialom, économiste à l’université Paris-Nanterre, qui développe ce point de vue dans cet article d’Alternatives Economiques. Pour elle, les citoyens ont perdu la main sur la politique monétaire, mais il existe des moyens pour reprendre le contrôle et mettre la création monétaire davantage au service de la transition écologique et d’objectifs prioritaires, comme ce fut le cas au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il est aussi possible de rendre ces mécanismes intelligibles à tous, afin de favoriser l’émergence d’un véritable contre pouvoir citoyen sur les enjeux monétaires. Remettre au goût du jour des politiques de fléchage du crédit nécessite de définir des secteurs prioritaires, et d’adapter nos réglementations bancaires en fonction.

La proposition iconoclaste qu’elle porte avec Baptiste Bridonneau est la suivante : la BCE procède à des annulations partielles de dettes et l’usage des fonds ainsi dégagés est investi dans la transition, sous le contrôle du Parlement européen. Et si tout cela vous semble trop simpliste, relisez l’article complet, qui détaille et justifie cette vision.

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