Archives de catégorie : Sécurité

Une ministre verte et décidée.

Avec Elke Van den Brandt, la ministre de la Mobilité (Groen), ce n’est jamais la langue de bois. Elle espère être réélue pour poursuivre le travail entamé en matière de mobilité et de qualité de l’air. 10 petites phrases extraites de l’interview a livrée à L’Echo.

  1. Les voitures sont obèses et on doit les mettre au régime.
  2. Une taxation intelligente des véhicules liée à l’usage plutôt qu’à la possession. Plus on roule, plus on paie.
  3. La ville comme un salon plutôt qu’un couloir. Un lieu de rencontre agréable, avec beaucoup de fonctions.
  4. Moins de trafic de transit dans les quartiers, moins de bruit et plus d’espaces pour les enfants.
  5. Le statu quo représente la norme. Le focus est mis sur le maintien au pouvoir plutôt que la mise en œuvre d’idées
  6. A Paris, ils obtiennent des permis en quelques mois… ici, ce sont des années, cela ralentit tout,
  7. La situation budgétaire est tellement difficile que l’on n’a plus le luxe d’être inefficaces.
  8. A Berlin, on paie une partie de ses impôts en fonction de son lieu de travail, avec cela on refinancerait déjà en partie Bruxelles.
  9. Je suis en faveur d’un système de listes bilingues. Loin d’être une réalité.
  10. Mon projet est très clair. Pour poursuivre les changements en mobilité, exprimez-vous par le vote.
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Une douceur bienvenue.

Victoire citoyenne. Vous connaissez le parc Tenbosch  à Ixelles ? Un des plus beaux et des plus romantique de Bruxelles. Il a bien failli tomber dans les mains de promoteurs dans les années 80. « Du béton à la place de la verdure: un massacre » ont hurlé les riverains, qui on fait plier la commune. Aujourd’hui, le parc va être définitivement classé. Magnifiquement entretenu par Bruxelles Environnement, il sera encore là pour nos petits-enfants.

Livreurs protégés. Ils sillonnent la ville par tous les temps pour livrer des repas à domicile. Si la polémique à propos de leur statut d’indépendant ou de travailleurs salariés n’est toujours pas tranchée, ils seront désormais assurés et indemnisés en cas d’accident de travail. Il faudra hélas, encore attendre jusqu’en janvier 2026 pour l’entrée en vigueur de cette judicieuse décision.

Poésie bruxelloise. 32 poètes bruxellois se sont présentés en vue de devenir le Premier poète urbain de la ville. C’est Lisette Ma Neza qui l’a emporté. Elle devient la première poétesse de Bruxelles. D’ici le 20 mars 2026, elle créera 19 poèmes reflétant la réalité vibrante de Bruxelles. « Lisette incarne la jeunesse bruxelloise du futur: alternant naturellement et avec virtuosité entre les langues, les registres, les formes et les disciplines ».

Photo Bruxelles environnement – Parc Tenbosch

Le skateboard n’est plus un crime.

Ils peuvent en effrayer certains d’entre nous, comme le font les trottinettes et les vélos, mais les skaters font aujourd’hui partie du paysage urbain de nombreuses villes. Bruxelles en fait partie et souhaite encourager l’activité sportive et sociale de ses pratiquants, tout en tentant d’éviter les problèmes de sécurité et de conflits avec les autres usagers. Elle tente aussi d’y intégrer les filles. La ville de Bordeaux en a déjà fait son image de marque et arrive à bien en réguler la pratique.

Au-delà de la perspective sportive, le skateboard devient une véritable subculture ritualisée de gestes, de signes, de symboles, de vêtements, avec comme lieu de partage la rue. Une culture souvent incomprise. Le  difficile partage de l’espace public a parfois mis à mal la réputation des skateboarders décrits comme des marginaux, des rebelles, des destructeurs. Les communes « skate friendly » sont cependant conscientes des potentiels de cette nouvelle forme de sociabilité sportive d’adolescents en milieu urbain.

Solution de mobilité douce, non polluante et physique, ce mouvement contribue à la transition des modes de vie. La ville est désormais pensée selon ses usagers, selon tous ses usagers. Dans cette dynamique citoyenne, la cohabitation avec le skate urbanisme apporte ses contributions et favorise un certain vivre ensemble. Le skateboard, un atout pour la ville de demain ?

Photos Sanza 2010 et Sven Van Santvliet

Renouvelable… ou durable ?

A Bruxelles aussi le climat divise. Les habitants des crêtes et ceux des vallées (plus sujets aux inondations). Il divise ceux qui roulent en SUV de société électrique deux tonnes, et ceux qui conduisent une familiale au diesel. Ceux qui chauffent au mazout une bâtisse qui fuit de partout, et ceux qui ont fait construire une maison passive en bois. Il divise aussi les citadins qui peuvent se passer d’une voiture, et les ruraux dont c’est le seul moyen efficace de mobilité. François Heureux à la RTBF.

D’aucuns estiment qu’il est capital que nous acceptions de changer volontairement nos comportements, sous peine d’y être forcé par les événements. On parle beaucoup de sobriété mais son concept reste discuté, surtout sans accompagnement social. La sobriété n’est cependant pas une punition. Les punis sont ceux qui souffrent déjà aujourd’hui des conséquences d’un dérèglement climatique, dont ils ne sont que fort peu responsables.

Économiser l’énergie est à notre portée. Arrêter d’extraire tout ce que contient notre planète. Préférer le durable ou le renouvelable ? L’énergie solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie géothermique, des sources d’énergie inépuisables. Ou alors les énergies vertes comme le bois, renouvelable lorsqu’il est l’objet d’un programme de replantation. Mais bientôt fini le charbon, le pétrole, le gaz … mais aussi le nouveau nucléaire comme démontré ICI.

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2024 année charnière.

Cette année nous choisirons nos représentants pour l’Europe, pour la Belgique, pour notre Région et pour nos Communes. Hasards de calendrier, 2024 sera une année charnière, d’innombrables élections se dérouleront dans le monde, dont les USA. Selon l’ONG suédoise V-Dem, 72% de la population mondiale vit actuellement sous un régime autoritaire. Prix Nobel de la paix 2021 pour son travail de défense de la liberté d’expression et de la démocratie, Maria Ressa espère cependant qu’à la fin de l’année, la démocratie sera encore en vie.

Elle redoute les fake news et l’utilisation qui est faite des médias sociaux. Face aux mensonges, à la peur et à la haine qui s’y répandent, les faits relatés par les journalistes intègres apparaissent tout simplement ennuyeux. Elle ne voit d’issues que par l’éducation, par la réglementation transfrontalière, par l’investissement dans le journalisme d’investigation et par la lutte contre les réseaux en ligne qui propagent la haine et les mensonges.

La démocratie reste un exercice difficile, ce qui explique la tentation, pour certains, de confier leur sort à un leader fort.  C’est le clou qui dépasse qui recevra le coup de marteau, mais dit-elle: « S’il y a mille clous, le marteau ne peut pas suivre ». Si vous trouvez le temps de lire son interview, vous verrez que cette femme extraordinaire reste néanmoins optimiste et pense que la technologie peut aussi être une force bienveillante.