Le passé industriel révolu des berges du canal a permis le maintien d’un habitat abordable. Le canal est notre seule « rivière ». Il est aujourd’hui l’objet de toutes les attentions. On fait mine le découvrir et on spécule. Les affectations du sol, les appels à projets, les plans, les visions, les projets immobiliers, s’accumulent et parfois se contredisent. Pour qui rénove-t-on cet espace ? se demandent les habitants actuels du quartier, inquiets et méfiants.
Si les divers projets immobiliers pourraient déboucher sur une réelle mixité, il faut bien constater qu’ils ciblent tous une clientèle aisée et sont inabordables pour les habitants actuels. Un pourcentage de logements conventionnés et de logements sociaux importants ne devrait-il pas être imposé dans les permis délivrés aux promoteurs ? Sans cela, ne va-t-on pas assister à un excès de gentrification, au détriment de la mixité souhaitée ?
Préserver l’âme du quartier se retrouve parmi les demandes des jeunes que des photographes – hors du commun – ont longuement rencontrés le long du canal. Ils ne peuvent pas croire que c’est pour eux que tous ces changements sont en cours, pas même la piscine de Flow. Ils craignent de perdre les espaces de liberté que le délabrement actuel leur avait octroyés. Leurs témoignages sont émouvants et révélateurs dans cette traduction de l’article avec photos de Bruzz.
