Archives de catégorie : Logement

Un autre vivre ensemble ?

Les prix des loyers étant devenus prohibitifs, un certain nombre de Bruxelloises et de Bruxellois se partagent des appartements ou des maisons. Ces cohabitants ne sont pas toujours bien vus par les propriétaires, qui hésitent à leur accorder un bail. Ils posent aussi parfois problème pour des personnes isolées, qui y perdent leur statut et voient leurs indemnités diminuées en tant que « cohabitants ».

Le « coliving » est une autre manière d’habiter la ville. Là, ce sont souvent des promoteurs qui achètent une grande maison de maître sous-occupée, pour y installer un certain nombre de chambres, qui bénéficient toutes d’une vaste cuisine et d’un grand living commun, parfois équipé d’un billard, d’un grand écran, d’un jardin ou même d’un sauna. Les prix des chambres sont assez élevés, mais comprennent l’accès toutes les facilités et bénéficient de l’entretien des communs.

Il arrive que des riverains se plaignent du bruit, des déchets, de la mobilité, de ces nouveaux habitants, souvent assez jeunes et parfois fêtards. Certains pâtés de maisons se remplissent de colivings, d’Airbnb et autres colocations, qui entraînent une pression accrue sur la vie locale. C’est pour maintenir un certain équilibre, que la commune d’Etterbeek vient de voter un nouveau règlement-taxe sur les logements loués sous forme de coliving. Vous en saurez plus ICI et l’avenir nous dira s’il constitue une solution valable.

photo plate forme détaillée Witco

Screenshot

Des idées pour le canal ?

Situé sur un ancien site industriel le long d’un canal, le projet Merwede fait inévitablement penser à l’opportunité que représentent les terrains autour du canal à Bruxelles. Merwede est en train de devenir un des plus grands quartiers urbains sans voitures des Pays-Bas. D’une superficie équivalente à 34 terrains de football, il comprend 6 000 logements, divers services et une grande place à la végétation dans les espaces publics, les cours et  sur les toits.

C’est un quartier sans voiture, donnant la priorité aux piétons et aux cyclistes. Les résidents et les visiteurs disposent d’un grand choix de vélos et de voitures partagées et de transports publics. Ces 200 bâtiments étagés sont le résultat d’une analyse intégrale des différentes ambitions durables et spatiales étudiées avec la collaboration des habitants concernés.

Merwede allie de szones résidentielles tranquilles à des lieux de rencontre plus animés. L’essentiel à 10 minutes à pied. Vous verrez ICI ce que les concepteurs appellent « Coulisse City », qui apporte de la variété, de la surprise et un sentiment d’intimité dans la ville. Un portfolio avec des photos et des simulations, vous donneront une idée de la nature de cette initiative parmi d’autres projets de Bura. Peut-être pas trop tard pour inspirer les berges de notre canal ?

Photos Bura et Rijnboutt

 

 

Réinventer la ville.

Après une année d’études et de consultations, des architectes ont répondu à l’appel à projet  « Réinventer Paris » et ont été retenus. Le dispositif a permis de réinventer le rôle de l’architecte et de changer le regard que les commanditaires et les promoteurs portent sur ce métier. Leur approche sur l’agriculture urbaine a été double: les services rendus par la végétation en milieu urbain associés à une activité de formation et de travail, vocation première de la ferme.

En ville, les plantes laissées sans entretien meurent. Il était donc essentiel d’adjoindre une activité à la plantation. L’objectif était de créer une communauté de personnes: des étudiants (cinq), des personnes en insertion (quinze) et de les héberger sous le même toit avec un accompagnement global. Et ceci grâce à une activité in situ et une ouverture sur le quartier via le restaurant.

Leurs projections de production aspiraient à fournir l’équivalent des besoins maraîchers des vingt habitants du site. Un écosystème basé sur la collecte des déchets organiques par les personnes en insertion. Un noyau d’où ils se verraient bien coloniser les toits voisins avec des partenariats. Ce sont des habitants du quartier qui vont rendre des services à la ville, à la fois par la collecte des déchets et par la production maraîchère. Les photos que vous pouvez découvrir ICI en disent bien plus.

Airbnb en question.

Qui de nous n’a jamais logé chez l’habitant ? Une expérience souvent sympathique, conviviale et économique. Aujourd’hui Airbnb en a fait un business lucratif, dont le nombre excessif de chambres prive les centre-villes d’une partie de leurs habitants et dont l’accueil se limite trop souvent à un simple boîtier code. Plusieurs grandes villes ont fini par prendre des mesures pour en limiter le nombre, en vue de préserver leur parc immobilier et le prix des loyers.

Avec une occupation de près de 30% de l’offre de logement (1) dans le centre historique, Bruxelles n’est pas en reste. La Région a donc fini par adopter des règles successives – et pas toujours très claires – pour limiter le nombre de logements touristiques. Il y a notamment l’exigence d’un certificat de conformité (difficile à obtenir des communes) et une taxe de séjour à prélever auprès des visiteurs. Beaucoup de propriétaires viennent de se voir sanctionnés brutalement pour ne pas avoir versé ces taxes de séjour ou produit ce certificat.

Faute de gouvernement, la règlementation ne peut être revue ni clarifiée. Propriétaires et visiteurs sont  mécontents. Les habitants aussi se plaignent de ces visiteurs qui ne sont là que pour faire la fête et qui mobilisent des appartements entiers, alors que la ville manque cruellement de logements payables. Si le sujet vous intéresse, vous trouverez ICI quelques articles de presse qui en disent plus.

(1) Hugo Périlleux, géographe à l’ULB

Un parc à thème urbain.

Pour un certain nombre d’habitants du centre historique, la ville est en train de devenir un parc à thème, régi par Philippe Close (PS) dans le rôle du GO (Gentil Organisateur) d’un Club Med urbain. Les « événements » se succèdent sans arrêt à De Brouckère, à la Bourse, à la Monnaie, … avec toujours un nombre de décibels et d’ultra basses non contrôlés, qui envahissent les logements des habitants, de jour comme de nuit.

Après les Plaisirs d’Hiver, ce sont les Plaisirs d’Été, en passant par le Belgian Beer WE, le Teadance de l’ULB, le Brussels Jazz WE, le Dance Festival, … soit pas moins de 3.000 événements par an, organisés par la Ville via le Brussels Major Events (BME), le privé ou des associations subsidiées. Tout cela sans compter la multiplication des bars et des « rooftops » avec DJ, jusque tard dans la nuit, malgré les promesses non tenues d’équilibre et de « tranquillité publique »..

Philippe Close veut une ville qui ne dort jamais et qui attire des masses de touristes. Ils font vivre bars et hôtels, qui procurent nombre emplois peu qualifiés. Les commerces de qualité fuient, remplacés par les gaufres, la bière, les souvenirs et la malbouffe généralisée. Les Bruxellois aiment la fête, mais l’équilibre annoncé est largement rompu. Il n’y a pas que des pisse-vinaigre pour le dénoncer. Nombre de messages témoignent d’une pollution sonore insupportable, encouragée ou tolérée par la Ville, au détriment de ses habitants.

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