Archives de catégorie : Finances

A propos de notre richesse.

Le billet à propos de la « richesse » de Bruxelles et son complément cité par la RTBF, ont suscité bien des commentaires. Des lectrices et des lecteurs soulignent l’usage souvent caricatural des chiffres avancés. S’il y a accord sur un juste financement pour prendre en compte les charges spécifiques que Bruxelles doit supporter, il y aurait d’autres manières d’y parvenir que l’attribution d’une partie des impôts.

Deux lecteurs néerlandophones,  Jan Wostyn et Luckas Vander Taelen réagissent aux conclusions de la Banque Nationale et à ses perspectives. Magali Verdonck se dit d’accord avec certains éléments mais absolument pas avec d’autres. Le débat est amorcé. “Quelque chose” ne devrait-il pas se passer qui sorte du cadre habituel ? Les institutions bruxelloises méritent une discussion qui dépasse les acteurs politiques en perdition, et des idées innovantes solidement étayées.

Faute de gouvernement de plein exercice, il est aussi question d’un gouvernement de salut public, composé d’experts retenus par le parlement, pour établir un budget qui permette de réduire la dette et d’assurer le bon fonctionnement de la Région. Ce serait une première.

Contribution des milliardaires.

Peut-on laisser les ultrariches payer moins d’impôts que le reste de la population ? L’économiste français Gabriel Zucman apporte la preuve qu’une taxe sur les très grandes fortunes est indispensable à notre démocratie. Il propose un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros.

Il a pris la plume pour expliquer, justifier et convaincre, non pas de l’intérêt mais de la nécessité de la réforme fiscale qu’il porte. Cela donne un petit livre clair, très accessible, à lire et à offrir, pour faire parler de ce sujet crucial: peut-on continuer à permettre aux milliardaires de payer moins d’impôts que les autres contribuables ? Tout le monde ne partage évidemment pas ce point de vue et il réplique.

Il n’y a pas que la finance, les ultrariches accumulent des fortunes qui leur donnent un pouvoir politique immense, notamment dans le monde des médias. C’est pourquoi la taxe Zucman peut également être un élément de renforcement de notre démocratie, face à la volonté d’une partie des très grosses fortunes de faire sécession du reste de la société. Ce qui est vrai en France ne l’est-il pas aussi en Belgique ?

Bruxelles mal financée.

Philippe Close (PS) se met en scène régulièrement dans des capsules vidéos sur des sujets d’actualité. Un travail de vulgarisation bien réalisé et pas inutile, même s’il laisse à penser qu’on est déjà en campagne électorale. Il nous explique ICI, que Bruxelles est riche et verse chaque année beaucoup (trop) d’argent aux deux autres Régions.

C’est sur base de l’étude de la Banque nationale de Belgique – que nous vous avons déjà relayée – qu’il conclut : « Quand Bruxelles va bien, le pays va bien » …  et donc vice-versa. Il se garde bien de trop insister que c’est parce que les impôts sont payés au lieu de résidence et non au lieu de travail, que cette injustice perdure, suite à l’arrivée de 400.000 navetteurs quotidiens de Flandre et de Wallonie.

Si une certaine solidarité s’impose, il suffirait que la moitié des transferts aille au lieu de résidence et l’autre à lieu de travail, pour équilibrer la donne. Monsieur Close a-t-il déjà demandé à Paul Magnette (PS) et Conner Rousseau (Vooruit) – présidents de ses partis frères – s’ils sont prête à déposer un projet de loi en ce sens ?  La Flandre et la Wallonie n’ont-elles pas bien trop à perdre pour vouloir contribuer à une justice fiscale plus équilibrée.

 

 

 

Bruxelles est très riche.

Mais pourquoi Bruxelles ne profite pas de toute la richesse qu’elle produit ? Nous avons déjà répondu plusieurs fois à cette question, mais cette fois, c’est la Banque nationale de Belgique qui se prononce dans une étude évoquée par BX1 et L’Echo.

Selon les chiffres étudiés – basés sur la période 2010-2021 – Bruxelles génère une valeur ajoutée importante et se distingue par un excédent commercial massif de 28,6 milliards d’euros en moyenne par an, soit le plus élevé des trois Régions.

Cette richesse produite localement ne reste cependant pas sur notre territoire, qui verse une part substantielle de ses revenus aux autres Régions, dont 20 milliards d’euros par an en revenus du travail vers les navetteurs flamands et wallons. Si on devait supprimer ces mécanismes de solidarité,  Bruxelles passerait d’un déficit public à un large excédent …

4
1

Un chaos sans limites ?

Dans un éditorial du Soir, Béatrice Delvaux, généralement mesurée, parle d’un chaos sans limites et se demande quand la descente aux enfers de Bruxelles s’arrêtera ? Quand les politiques qui sont censés diriger la Région reprendront-ils leurs esprits et cesseront de mettre en danger les organisations, les entreprises, les institutions et surtout les citoyens et citoyennes dont ils et elles ont la charge ?

Le Samusocial qui héberge chaque jour 2.000 personnes, dont un quart d’enfants, attend toujours le versement de subsides et d’une dotation. Nombre d‘associations alertent sur les difficultés qu’elles ont à remplir leurs missions, et sur la nécessité de couper dans leur personnel et les services qu’elles rendent à la population.

La fermeture par la banque Belfius de sa ligne de crédit est un signe supplémentaire, de la perte de confiance dans la gouvernance et la situation économique et financière de la Région. Selon Béatrice Delvaux, l’arrivée de Frédéric De Gucht (Open VLD) sur la scène politique bruxelloise n’a fait qu’ajouter du chaos au chaos. Serions-nous face à un modèle en bout de course ?