Archives de catégorie : Europe

Pauvre réponse politique.

L’agriculture urbaine se développe, mais ne suffira jamais à nourrir plus d’un million d’habitants. Nous avons besoin des agriculteurs et ne pouvons accepter qu’ils soient maltraités. La presse a largement relayé les actions légitimes et spectaculaires du monde paysan, même si nous ne pouvons accepter les excès auxquels certains se sont livrés au détriment de Bruxelles, victime innocente.

L’ONG Natagora constate que les agriculteurs sont coincés dans un marché mondialisé, confrontés à des prix dictés par la grande distribution et acculés par l’inflation qui a oublié d’adapter leurs revenus. Elle épingle aussi le décalage entre des revendications légitimes, comme des revenus dignes et la nécessaire suppression de traités de libre-échange comme le Mercosur et la pauvre réponse livrée par l’Europe, qui sape des normes environnementales capitales.

Déroger sur les jachères et la gestion durable de l’azote, négliger les surfaces et éléments « non-productifs » comme les haies, mares, arbres, bordures de champ, jachères mellifères…, n’est pas la solution. La biodiversité, enjeu clé pour la survie de l’agriculture, est menacée. L’effondrement de celle-ci est le principal risque pour notre sécurité alimentaire dans les prochaines années. Beaucoup plus ICI.

L’Europe a-t-elle cédé aux puissants lobbies ?

Combattre la violence.

Sans soldats la guerre est impossible, nous écrit un lecteur. Il nous rappelle que le Bruxellois Sam Biesemans est le vice-président du Bureau Européen des Objecteurs de Conscience. Sam constate que près de 300.000 jeunes Russes ont choisi de ne pas prendre part au conflit Russo-Ukrainien et ont quitté le territoire. Près de 650.000 hommes ukrainiens auraient obtenus le statut de réfugiés en Europe. Oui, sans soldats la guerre serait résolument impossible.

La situation s’avère compliquée pour nombre de ces “déserteurs” qui se retrouvent sans statut un peu partout dans le monde, bien que l’objection de conscience figure parmi les Droits Humains (1). Ce ne sont pas des lâches, ils ont le courage de refuser de prendre les armes contre leurs frères d’en face. De Standaard y consacre une carte blanche argumentée.

Empêcher les guerres ne pourrait-il pas simplement commencer par soutenir celles et ceux qui refusent de la faire, affirme le site Simplicité Politique ? C’est vrai pour celles en Ukraine, à Gaza, en Israël, en Syrie, en Iran et ailleurs dans le monde. Une pétition circule et elle a déjà récolté près de 50.000 signatures. Vous pouvez aussi la signer ICI.

(1) L’objection de conscience est une composante de la liberté de conscience. Elle est largement reconnue en droit positif, en particulier par les articles 18 du Pacte et 9 de la Convention européenne.

Électrifier nos bus.

Pour remplacer ses bus Euro 5 trop polluants, la STIB avait déjà commandé 56 Daimler Buses électriques allemands articulés. Ils arriveront au cours de cet été. Elle vient d’en commander 36 de plus à la même société, avec une commande potentielle de maximum 80 bus. Les 36 seront livrés en 2026.

Alors que le constructeur flamand Van Hool ne construit plus de bus roulant au diesel ou au gaz, mais uniquement des bus munis d’une pile électrique ou d’un moteur à l’hydrogène, De Lijn vient de commander 92 bus électriques au constructeur chinois BYD. Un investissement de plus de 43 millions d’euros, suite à un accord-cadre portant sur l’achat d’un maximum de 500 bus électriques standards à BYD Europe (Hongrie).

En 2017, Brussels Airport avait déjà commandé 30 bus électriques au constructeur chinois BYD, ce qui n’avait pas manqué d’engendrer de vives protestations de la part des constructeurs belges.

Pauvres jeunes Bruxellois.

La VRT publie un article qui évoque à son tour une étude commandée par la Fondation Roi Baudouin, qui révèle ce chiffre affolant de 21% d’enfants pauvres à Bruxelles, pour 8% en Flandre. Le niveau de pauvreté d’un enfant a des conséquences directes sur son niveau de vie, à commencer par son état de santé. « Un enfant déprivé court trois fois plus de risques d’être en mauvaise santé, sur le court et le long terme ». 

Même si la pauvreté est largement héréditaire, actuellement elle grimpe l’échelle sociale. L’inflation et la crise de l’énergie contraignent de plus en plus de parents à faire des choix difficiles entre des besoins primaires: payer le loyer et la facture d’énergie ou ramener à la maison un panier bien rempli, affirme par ailleurs cet article de la Fondation Pelicano, qui estime qu’en Belgique 10% des enfants sautent au moins un repas par jour. Sans parler de la malbouffe.

Alors que des États membres de l’Union européenne, dont le niveau de prospérité est plutôt faible – comme la Slovénie, l’Estonie ou la Croatie – parviennent à mieux protéger les enfants de la privation matérielle, un pays riche comme la Belgique, figure au rang des mauvais élèves du classement de l’UE. Présentée à une centaine de décideurs politiques belges, l’étude de la FRB va-t-elle déboucher sur les mesures qui s’imposent d’urgence ?

Logement touristique.

Nous y revoilà. Traditionnellement, c’était la fonction des hôtels d’héberger les touristes. Si le développement du Homestay – logement chez l’habitant – fut une expérience nouvelle intéressante, sa « marchandisation » par l’arrivée de plateformes comme Airbnb a changé la donne. Un certain nombre de propriétaires ont vite compris qu’il pourrait être plus rentable de louer à la journée plutôt que de signer un bail à long terme avec un vrai locataire.

Des entreprises ont parfois aménagé des immeubles entiers en hébergements de courte durée. On ne loge plus chez l’habitant, on ne partage plus rien avec lui, on est dans une sorte d’hôtel pas cher avec peu de services. Pourquoi pas ? malgré une forme de concurrence avec l’hôtellerie, qui a plus d’obligations. C’est que des milliers de logements échappent ainsi à un parc immobilier bruxellois, déjà incapable de répondre à la demande. Dans certains quartiers, la cohabitation des habitants avec ces personnes de passage – souvent venues faire la fête – est devenue problématique.

C’est pourquoi la Région a fini par édicter des règles à la hâte. Règles qu’elle doit d’ailleurs revoir. Pour resserrer la vis, elle compte sur les communes qui ont des moyens pour agir à la fois contre les logements vides et les nombreux hébergements touristiques illégaux. Airbnb se montre peu collaborant et les communes manquent d’inspecteurs proactifs pour détecter les nombreux  abus. Elles attendent trop de la délation par les riverains, dont ce n’est pas la tâche. L’Europe vient aussi de s’en mêler. Cet article du Soir en dit plus.