La mort d’un enfant, victime d’une voiture de police sur une pelouse du parc Elisabeth, est insoutenable pour les parents, les proches et les auteurs de ce drame. Bien que la presse communique largement, il faudra attendre l’issue de l’enquête pour établir définitivement les faits et les responsabilités. Il est cependant déjà évident que le danger d’une telle poursuite était plus grand que le danger posé par un enfant de 11 ans sur une trottinette …
Fabian est la septième personne à mourir lors d’une course-poursuite à Bruxelles en huit ans. Il est donc urgent de s’interroger sur l’usage de ces courses-poursuites. La police est là pour faire respecter la loi, mais en son article 37, elle stipule que la contrainte ne peut être utilisée que si elle est nécessaire et proportionnée. Si désobéir à un ordre de police n’est pas autorisé, cette infraction peut-elle déboucher sur mort d’homme ?
Un cadre clair ne devrait-il pas déterminer d’urgence les moyens d’action des policiers en cette matière et limiter leurs prises de risques ? Des avocats s’expriment dans cet article de Bruzz traduit pour vous ICI. Els Enhus, criminologue attachée à la VUB, estime que « C’est dû à la Culture de la police, quiconque s’enfuit est immédiatement suspect. Et beaucoup de jeunes ont peur de la police. Je peux imaginer que ce garçon était très effrayé ». Quoi qu’il ait pu faire, rien ne justifie cela pour la population bruxelloise émue comme pour le Délégué général aux Droits de l’Enfant.
Une peinture en cours de réalisation à la mémoire de Fabian

Aucun doute que les policiers seront sanctionnés. Ne fût-ce que un blâme ou une condamnation avec sursis. Mais certainement pas dégradés ou déplacés.
Nul doute que leur métier n’est pas simple et qu’on leur demande de savoir faire vite et bien. Mais ils doivent savoir le faire.
Par ailleurs aucun régime politique ne se mettra son exécutif à dos, car c’est le gardien du régime en place, sur le terrain. Bref : le bras armé. Qu’on se le dise et qu’on le retienne bien.
Une seule solution pour le futur : dialoguer, former, sensibiliser la police. Les méthodes éducatives sont nombreuses (balance « bénéfice/risque », jeux de rôles, augmenter le niveau de conscience du chef de corps, stages donnés par la Ligue belge des Droits de l’Homme et/ou de la protection de l’enfance, etc.)
Hélas, les décédés le resteront mais au moins leur mort servira à quelque chose
Pathétique.