Bien sûr, le nom Good Move est carbonisé et doit être oublié. Il n’empêche qu’un plan de Mobilité et une zone de basses émissions s’imposeront toujours à Bruxelles, à tout le moins pour des raisons de santé. Tueur invisible, toutes les études épidémiologiques ont mis en évidence la corrélation entre niveaux moyens de pollution et problèmes de santé, notamment respiratoire. En particulier pour les enfants. Le trafic serait responsable de 900 morts prématurées par an à Bruxelles, plus que les accidents de la route.
En 2023, Bruxelles figurait au 5ème rang des villes les plus congestionnées d’Europe avec un temps de 27 minutes par 10km. Le coût annuel de la congestion automobile à Bruxelles était alors déjà de 400 millions d’euros. Plus de chiffres ICI. Si les micro particules générées par le trafic pouvaient être colorées en rouge, on verrait clairement que ce sont les habitants des quartiers populaires qui – à leur insu – sont injustement les plus impactés par la pollution atmosphérique.
« Adapter la ville à la voiture », la formule est de Georges Pompidou dans les années 60. Elle a trouvé écho à Bruxelles. Ses belles avenues arborées ont été transformées en tunnels et en viaducs. Aujourd’hui, le tout-automobile a dépassé les limites acceptables en matière de congestion. Le report proposé des nouvelles normes pour la zone de basses émissions ne fera que reporter le problème à 2027, pour des raisons électorales. Cela sans aucune proposition de soutien pour les populations pauvres, incapables de se payer une nouvelle voiture ou de s’en passer, en 2027 comme en 2025.

Cela a le mérite de clarifier les priorités des politiques, entre santé des habitants de la ville et projets clientelistes. Combien de parkings des dissuasion ou aides aux solutions alternatives plutôt que l’abissal metro?
Depuis la fin des années ’70, l’automobile a fait d’énormes progrès en terme de dépollution. Souvenez vous les véhicules à carburateur roulant à l’essence plombée.
A présent, les véhicules Euro4/5 à essence et Euro6 Diesel (+AdBlue) rejettent beaucoup moins de polluants. Et dans les années ’70, il y avait déjà énormément de congestion de transit dans Bruxelles avant que le « Ring 0 » n’existe.