Une crise est nécessairement temporaire. Lorsqu’elle persiste, ne s’agit-il pas plutôt de transformations profondes et durables d’une société ? La concentration des populations dans des villes de plus en plus grandes et multiculturelles en fait partie. Cela a pu éroder les structures et les identités familières, générant de l’anxiété. Les mouvements populistes exploitent cette fragilité, offrant des identités simplistes et des ennemis communs, favorisant ainsi l’émergence de micro-nationalismes xénophobes et déstabilisants. Expansion de tous les communautarismes et de l’esprit de clocher.

Ces propos émanent de la Fondation belge Ceci n’est pas une crise, qui s’en explique ICI. On lit aussi sur leur site, que lors de la pandémie Covid 45,5 % des personnes sondées aspiraient à un retour à l’entre-soi, à la « tribu ». Après le confinement elles sont 48 % et 52 % après le déclenchement de la guerre en Ukraine et le développement de l’inflation. En septembre 2023, ce sont 57,4 % des personnes vivant en Belgique qui y adhèrent. Six personne sur dix …

« Le souhait d’une gouvernance autoritaire « pour remettre de l’ordre » est très élevé. Depuis un an, le mal-être général grandit tellement que la seule issue pour ces individus est d’imputer ces multiples difficultés croissantes à d’autres, dont on se ressentirait les victimes. Un rejet « des autres »,  la désignation de boucs-émissaires et le désir d’un repli dans des communautés homogènes, pures. La retribalisation, c’est souhaiter des solutions qui vont durcir la société : creuser les inégalités et affirmer qu’il y a des groupes sociaux qui n’ont pas les mêmes droits ».