La liberté de la presse ensanglantée

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C’est aux Etats Unis. Comme Charlie Hebdo, le  journal local Capital  Gazette d’Annapolis a connu fin juin la pire attaque contre la presse libre de son pays. CityLab évoque Rob Hiaasen, qui y a perdu la vie parmi quatre de ses collègues journalistes. Il écrivait des billets à propos des gens ordinaires, si beaux, si banals ou répréhensibles qu’ils fussent. Ils valaient toute la rigueur, la poésie et le professionnalisme qu’il mettait à rédiger ses textes et ils valaient largement les nombreux boring-ass city council meetings. Il vient de payer le prix de ses services.

CityLab relève qu’il donnait même la parole à une voisine sur un banc ou à un chat disparu. Il s’intéressait aux histoires tristes ou drôles des un-famous people. Cruelle ironie du sort, l’homme de 38 ans qui l’a abattu est le type même de personnage auquel il aurait pu consacrer une chronique. Il l’aurait fait avec grande empathie et curiosité.

Il n’y a pas de petite et grande presse. Il n’y a pas de là-bas et ici. Cette attaque n’est pas seulement dirigée contre un journal communautaire que le meurtrier haïssait, mais finalement dirigée contre le journalisme et la liberté de la presse en général. Une profession que le président des US se plaît à qualifier de enemy of the people.” Au cours de la cérémonie d’hommage, le maire de la ville a contesté vivement cette affirmation, pour lui, en ces temps polarisés:  “They’re not left or right. They’re us.”

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